One Piece : Grand Ocean
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Île de Jarawak

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Message par Murdle Ven 17 Juin - 19:15

Je ferai la présentation de l'île plus tard, à moins que quelqu'un d'autre veuille la faire.. ^^
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Message par Murdle Ven 17 Juin - 19:16

Le Thrown Back avait levé l'ancre depuis quelques heures déjà, et se dirigeait vers la destination indiquée par le LogPose.

Retranché dans sa cabine, Murdle pensa qu'une baffe – adroitement assénée par Lara – ainsi qu'une roue cassée, c'était fort payé pour seulement 10.000 berrys. Surtout qu'il ne gardait pas un bon souvenirs de sa dernière rencontre. Après ça, il avait d'ailleurs ordonné à Lara d'aller remplir le carnet de bord. Il obtenu l'inverse de l'effet escompté, elle adorait ça, remplir le carnet de bord. Ainsi, Murdle, dont le but premier était, rappelons-le, d'augmenter son capital afin de monter une industrie basée sur la vente de cornichons pour finalement placer ses bénéfices dans un compte offshore sur la route de tous les périls et finir sa vie sur une île paradisiaque – ou pas, réfléchissait à un moyen de gagner sa croûte – voir plus que ça, si possible. Il gribouillait déjà depuis des heures sur un, non, plusieurs carnets.

Au même moment, sur le pont.

« Mwahahahahah ! Tu m'fais rire !
-Tu rigoles toujours autant si j'te dis que t'es qu'un sale porc !? »


L'homme semblait mal contenir sa colère, puis, à force de provocations, une bagarre éclata. Le reste de l'équipage s'était mis en cercle autour des deux combattants, et Lara sautillait derrière la masse pour voir ce qu'il se passait. Le bruit que dégageait l'attroupement n'empêcha pas Murdle de se faire remarquer alors qu'il poussait ses hommes pour se dégager un passage vers les deux fautifs. Qu'il foudroya du regard une fois sur place.

« Encore vous deux, dit-il d'une voix mesquine. Il continua, toujours sur le même ton: bien, bien, je note. »

Glacés, les deux hommes ne répondirent pas. Un membre de l'équipage demanda en chuchotant pourquoi notait-il. Murdle répliqua qu'ils sauraient bientôt, mais qu'il ne valait mieux pas figurer sur sa liste, qu'il rangea aussitôt dans sa poche.

Une nuit, quelques jours plus tard.

« Hé, gamin, réveille-toi! chuchota le sournois capitaine. Toi, tu vas enchaîner les gars sur ce bout de liste, moi je m'occupe des autres, et fais pas d'bruit ! »

Jake acquiesçât et attrapa les menottes que lui tendait son capitaine. Le premier homme se réveilla quand il sentit le fer se glisser autour de ses larges poings. Murdle intervenu en lui frappant violemment la tête avec ce qu'il put.

« T'es pas fou ?! Ligote-leur d'abord la bouche, abruti ! »

Jake supplia un moment son capitaine – ce qui n'était pas pour lui déplaire - de l'excuser avant que ce dernier lui fasse signe de continuer.

Le lendemain matin.

« Oyez, oyez bandes de loques ! Vous avez été choisis par ma personne pour exécuter mon ingénieux plan, Murdle ponctua sa phrase par un petit rire machiavélique. »

Sur le pont, l'équipage était une fois de plus en cercle autour du petit groupe d'hommes enchaînés la nuit dernière. Le capitaine se dressait sur un petit tabouret de façon à ce faire encore plus remarquer, il cria à ses hommes de se taire et d'écouter.

« Voilà, fermez-là, c'bien comme ça. Je vais donc vous exposer mon super plan ! Dans quelques jours, les bons à rien ici présents seront vendus à la vente aux esclaves de l'île de Carahïbe, dont j'ai trouvé l'Eternal Pose dans.. dans.. bref, dans la pièce où que j'range des trucs ! Ensuite, ils s'arrangeront pour faire s'échapper un maximum de prisonniers, pour finalement revenir au bateau avec eux. J'vais voir les vendeurs, et je leur revends les mecs qu'ils ont libérés, comme ça j.. on récupère le fric de la vente, plus celui des mecs qu'on a attrapé. Ouais, je sais, je sais, j'suis trop fort, vous pouvez applaudir. »

Lara, qui ne cautionnait pas ses actes mais qui n'avait rien pu faire car elle avait été prise de vitesse par les événements, nettoyait froidement son arme, accroupie dans un coin du pont. Le capitaine descendit dans la coque en étirant ses bras vers le haut, avant de poser ses deux mains derrière sa nuque, un air de satisfaction au visage. Précédé de Lara.

« Nahahahahah ! Plus qu'un jour avant la richesse, s'exclama Murdle.
-C'est quoi cette histoire encore, je vais finir par croire que tu cherches les ennuis, Murd'..
-Hein !? Ah, t'es là toi.. Relax, c'est tout bénef' et on s'attirera pas les foudres du gouvernement, cette fois. Tu veux qu'il leur arrive quoi, à ces gusses ?
-Chai' pas, par exemple.. S'ils ne peuvent pas s'échapper, ou s'ils se font blesser durant leur fuite, répondit-elle sur un ton ironique.
-Rôôh, c'que t'es pessimiste.
-Réaliste, Murd', réaliste. »


Le lendemain, en milieu d'après-midi.

« Terre en vue, cria la vigie. »

Murdle couru vers vers la rambarde, avant de se rendre compte qu'il s'était trompé de côté. Il rejoignit Lara, plutôt attristée par la nouvelle, de l'autre côté du pont. Lara supportait de mieux en mieux les voyages maritimes, elle n'était plus malade qu'un jour sur deux. Ils débarquèrent une demi-heure plus tard, dans la petite ville de LineColn.

« Lara, va acheter une carte de l'île, steuplaît. Les autres, faîtes descendre les.. prisonniers et que six autres gars viennent avec moi ! »

Au retour de Lara.

« Ah, t'as fais vite, tant mieux, je suis impatient !

-Pff.. »


Lara donna la carte à son ami. Il l'examina quelques minutes avant de lui rendre, prétextant qu'il n'y comprenait rien. En un coup d'œil, l'habile jeune femme se repéra et pointa du doigt une direction – à contrecœur, suite à ce signe, le groupe se mit à marcher.

5km plus loin, dans une petit prairie d'un grand bois de pin.

« Nous voilà malheureusement arrivés, Murd'. »

Murdle, qui s'était ennuyé durant tout le trajet affichait un grand sourire de satisfaction, il roula rapidement vers la porte de derrière, avec la dizaine d'« esclaves », plutôt retissant au moment d'entrer dans le bâtiment des ventes. Il fallu l'aide des « marchands » pour réussir à les enfermer, pieds et mains liés.

« Mais t'es complètement malade, murmura Lara, comment tu veux qu'ils fassent !?

-On s'calme, et puis si y'a besoin on leur donnera un petit coup de pouce. Amène-nous plutôt à l'auberge du village.. »
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Message par Hyûma Mer 22 Juin - 15:27

Après l’attaque d’un banc de Baleines à Brosses mené par un Cachalion enragé, le fier trois-mâts « L’insubmersible » avait fait honneur à son nom. Dommage qu’il ne se soit tout simplement pas nommé « L’innaufrageable », ç’aurait pu l’aider pour la suite…

Suite aux dégâts, le navire s’était donc échoué sur une pauvre île paumée, et son équipage avait été la proie d’une attaque sournoise d’esclavagiste, qui avait tôt fait de balayer leur résistance. Les survivants du naufrage et de l’attaque furent donc conduits dans une profonde forteresse souterraine et séparés en petit groupe avant d’être mis au placard.
L’état-major des deux unités d’appoints du navire s’était alors retrouvé enfermé ensemble dans une misérable cellule. En plus, on venait de leur coller l’état-major du pirate preneur d’otage juste dans la cellule à coté.
Ce fut la goutte d’eau qui fit déborder le vase pour Hyûma.

« C’est ridicule, on ne va pas rester enfermé ici au beau milieu de la lie des océans, râla le nabot.
_ Y’a des lits, ici ? S’étonna Kighris.
_ Parfaitement, approuva Vidna. Il est déjà plus que fâcheux d’avoir naufragé et être emprisonnés par des ruffians, mais c’est le comble de la déchéance que d’être assimilé à ces vils et abjects forbans…
_ On a tout entendu, hein ! Grommela Akhenaton.
_ Quelqu’un a une idée pour qu’on s’en sorte ? Demanda le nabot à la cantonade. Kighris, tu ne peux pas te transformer en ours et pulvériser ces barreaux ?
_ Ben non, c’est plus héroïque d’attendre que le gardien nous apporte la soupe pour le pourrir, voler les clefs et délivrer tout le monde !
_ Incapable…
_ Pis ils ont l’air particulièrement solide, intervint Loromin. Mais j’ai une meilleure idée : regardez, ces idiots ne m’ont pas pris le Charme Du Chat-mulot D’Ivrefey !
_ Je rêve ou c’est un capuchon de stylo mordillé ?
_ Et ? Demanda Kighris, dans l’expectative (car c’est bien connu, dans toute épopée épique qui se respecte, les héros dans une impasse reçoivent toujours une aide magique pour se sortir d’un mauvais pas. Fiole lumineuse, épée runique, peu importe… Alors pourquoi pas un charme de chamalot…).
_ Grâce à mon level de Grand Maître Thaumaturge Théurgiste, je peux tenter le Grrrrand Rrrituel del’Invocation des Crevasses du Crustacé Crevettivores !
_ Sans blague, genre les crustacés ont des rituels pour casser la roche… railla non loin un capitaine pirate un tantinet aigri.
_ Et que va faire ce rituel ? S’enquit Hyûma, dubitatif.
_ Si tout se passe bien, il va produire un vortex magique qui va entrer en résonnance infrasonique avec le karma du lanceur pondéré de la moyenne des alignements des acolytes –mais ça, ça compte pas, parce que je vais être seul à incanter. La distorsion qui va en résulter devrait produire une dispel sur les buffs cohésifs de la roche, et…
_ Non, mais concrètement, t’espères quoi ?
_ Le mur va s’écrouler devant nous et nous permettre d’accéder à la surface.
_ Ok… Quelqu’un a une autre idée ?
_ Mais ça peut marcher, s’entêta l’homme-poisson. Ma jauge de grâce divine est au plus haut, et j’ai pensé à maxer ma stat’ de connaissances Astrologico-mysticiques, catégorie Rituels et Convocations, sous-discipline Conduite de Dogme en Milieu Hostile, ce qui triple mes chances de réussite ! Par ailleurs, avec le bonus de 15% au jet de Piété pour la Situation Désespérée, un épic fail est tout bonnement à exclure.
_ Ah ouaaaais, approuva Kighris (il n’avait pas tout compris mais avait noté le terme épique, donc tout allait bien : l’aide magique était en route, il n’avait plus qu’à attendre pour sortir tout le monde de là au terme d’une prouesse qui marquerait les générations futurs).
_ Et encore, je n’ai pas pris en compte l’Alignement des Planètes, S’enflamma Loromin, encouragé par la présence d’un auditeur attentif et, croyait-il, compréhensif. Selon le calendrier des…
_ Ouais, ouais, c’est bon, vas-y, fais-le, ton rituel… » Capitula Hyûma pour avoir la paix.

Satisfait qu’on adopte son plan, l’homme-poisson se dirigea vers le bout de la cellule, récupéra un bout de caillou contenant de la craie, et commença à dessiner des signes cabalistiques sur le mur.

« Bon, quelqu’un a une autre idée ? S’enquit l’irascible nabot.
_ Cette situation me fait penser à celle de Merjerack, dans la "Complainte du Fend-les-Mers", nota Vidna.
_ Heu… Je ne connais pas cette œuvre…
_ Une œuvre littéraire écrite par Romainichkov Peurpeuloss, un écrivain du cercle néo-littéraire de North Blue, du XVème siècle. Il l’a écrit lors de sa transition de la poésie lyrique à la littérature historique, dans sa prime jeunesse. Même si ce n’est pas, et de loin, son œuvre la plus aboutie, elle reste un petit bijou de la littérature de l’époque, au point d’être devenu un classique proprement in-con-tour-na-ble pour quiconque s’intéresse un tant soit peu au cercle néo-littéraire de North Blue. Bien que l’œuvre soit écrit dans une forme lourde et outrancieusement pompeuse, entièrement en décasyllabe, elle…
_ Hé ! Je connais cette œuvre ! S’exclama un pirate, non loin. Elle a été portée sur scène la première fois au XVIIIème, à la cour du Roi Philippon, et…
_ Gulden, c’est pas le moment de parler littérature, ‘faut qu’on file d’ici ! Le rabroua son capitaine.
_ Ouais, revenons à moutons, approuva Hyûma. Et dans la complainte, il s’en sort comment le héros ?
_ Mais enfin, s’insurgea Vidna en lançant un regard affecté au nabot. C’est une tragédie, voyons : les protagonistes ne s’en sortent pas !
_ Alors le mec s’est fait chier à raconter en décasyllabe l’histoire d’un type qui reste prisonnier dans sa cellule ? Et on en a tiré une pièce ?? Ok, quelqu’un a un autre plan ? »

Pendant ce temps, Loromin avait tracé un cercle entier de runes, équitablement réparti sur le mur et le sol…

« Excusez-moi, fit l’un des pirates de la cellule voisine. Vous avez remarqué que la roche est composée d’un mélange de feldspath, de grès micacé et de gypse ?
_ Et ça nous avance à quoi ? Grommela Hyûma.
_ Pis pourquoi tu partages l’information avec eux, Al ?
_ Quand aux barreaux des cellules, ils sont composés de fontes graphites sphéroïdal. On l’obtient en ajoutant de l’aluminium dans le métal en fusion, confia l’ingénieur. C’est d’ailleurs un très bon métal pour faire les canons, soit dit en passant : il se coule facilement, est très résistant, et permet des soudures…
_ Au fait… pressa Akhenaton.
_ J’y viens : les barreaux sont d’une résistance à toute épreuve… Mais la roche est relativement friable.
_ Très relativement, même…
_ Si on parvient à exercer une forte poussée sur les barreaux, et ce, de façon répétée, il doit être possible de déformer les alvéoles des barreaux. Suffisamment pour pouvoir ensuite les en déloger en les mettant en biais.
_ Relativement friable et forte poussée… C’est-à-dire qu’il va falloir y aller comme des bourrins, c’est ça ? Nota Hyûma.
_ Exact. Et puisque vous disposez d’un acolyte disposant d’une remarquable puissance physique… – Kighris se rengorgea fièrement en pensant qu’on parlait de lui, puis se mit à bouder alors que l’ingénieur pointait Igor du doigt – je pense que vous seuls pouvez nous sortir de là. »

Pendant ce temps, Loromin se trémoussait en rythme au milieu de son cercle, tout en chantant des cantiques étranges dans un langage guttural inconnu de tous. Hyûma décida que le plan de l’ingénieur restait tout de même leur meilleure chance de s’en tirer.

« Très bien, décida le nabot. Alors on va faire ça : Kighris, tu te transformes, puis toi et Igor, vous allez enfoncer les barreaux !
_ Ch’uis un futur héros, pas un forçat, grogna Kighris.
_ À ta guise, Igor récoltera seul les lauriers de notre évasion…
_ J’ai pas dit que j’allais pas le faire ! C’est le propre des héros que de se sacrifier pour l’intérêt du groupe !
_ Tant mieux ! Igor ? Nyom agur ? [Mon bon ami Igor ? Auriez-vous l’extrême amabilité de bien vouloir me laisser abuser de vos services et de votre bonne volonté ?]
_ Gnu. [Mais bien entendu, très cher, il va de soi que je suis près à mettre mes muscles à votre service, afin que vous puissiez en faire le meilleur usage possible.]
_ Akala nyok ! [Il vous faudrait enfoncer cette imposante grille en fonte, de façon horizontal, afin d’éroder les alvéoles où elle est enchâssée, pour que nous puissions l’en déloger.]
_ Huhuhu !! [Mwahahaha ! Enfin un peu d’action : moi qui me disait justement que je commençais à rouiller un peu.] »

Tandis que Loromin sautillait sur place en faisant de grands moulinets avec ses bras, Kighris –transformé en gros ours Kodiak – et Igor se jetèrent de toutes leurs forces sur la grille. Celle-ci trembla à peine sous le choc, mais il en fallait un peu plus pour impressionner les deux bas-du-front de choc de la marine.

*
* *

« C’est stupide, Murdle, argua Lara. Ils n’ont même pas une épingle à cheveux pour se sortir de là, comment tu veux qu’ils s’échappent ?
_ T’inquiètes, j’ai tout prévu. Tu vas aller leur donner un coup de main.
_ Je ne sais même pas où ils sont ! »

La discussion houleuse entre les deux pirates s’interrompit brusquement tandis que l’un des esclavagistes s’approchait du duo. Le comble de la boulette serait d’éventer le plan déjà bien foireux du capitaine devant l’ennemi.
Les deux pirates adoptèrent donc le sourire de circonstance pour accueillir l’homme.

« Qui y’a-t-il ? S’enquit Murdle.
_ Le boss veut te voir. Suis-moi.
_ Bien, bien, bien. » Sourit Murdle en se frottant les mains.

Le duo de pirates emboita le pas à l’homme, qui les emmena dans les entrailles du bâtiment des ventes. De fait, celui-ci n’était que la partie immergé de l’iceberg, et le reste de la forteresse était imbriqué au sein de la falaise surplombé par le petit bois de pins.
En passant par l’une des fenêtres, Murdle et Lara purent s’apercevoir que la petite crique au pied de la falaise avait été aménagée pour abriter une flottille de navire. Une cale sèche avait même fabriqué dans l’une des cavernes en contrebas, et un certain navire avec un gros trou près sa ligne de flottaison (les charpentiers esclavagistes continuaient d’ailleurs à s’interroger sur la nature du projectile pouvant en être à l’origine) y était en réparation.

Mené par leur guide, les deux compères furent conduits vers le bureau du boss Squesh, qui se trouvait dans une petite tour accolée à la falaise.
Le boss Squesh s’avérait être un homme-poisson, de la sous-espèce des pieuvres. Il serra donc simultanément les mains de ses deux nouveaux partenaires commerciaux, puis les invita à prendre place devant son bureau.

Le regard fureteur de Murdle ne manqua pas de glisser sur l’ensemble des papiers entassés qui s’y trouvaient, et repéra dans tous ce fatras ce qui avait tout l’air d’être un plan, coincé entre deux feuillets de compte-rendu de transaction et un pub pour une conférence sur une île hivernale du nom de Sapporo.

«Les gars que tu m’as ramené sont en bon état, expliqua Squesh. T’es fait pour ce métier, petit gars…
_ Je m’appelle Murdle.
_ Et je suis toujours à la recherche de talent pour m’aider dans mon boulot, Murdle. Ça ne te dirait pas de devenir l’un de mes partenaires ?
_ C’est une offre alléchante, convint le capitaine pirate. Et j’en serai heureux d’en discuter avec vous après avoir palpé ma récompense.
_ Gwahaha ! On a de la suite dans les idées, à ce que je vois. Pas d’inquiétude, petit gars, je ne vais pas te rouler. Tu vas l’avoir ton argent. »

Squesh arracha son immense carcasse de son fauteuil et partit vers son coffre-fort, à l’autre bout de la pièce. Un instant, Murdle fut déchiré entre essayer de saisir la combinaison du boss et récupérer le plan, mais se décida finalement pour ce dernier : il aurait l’occasion de saisir la combinaison du coffre lorsqu’il revendrait les esclaves libérés.
Il saisit donc prestement la large feuille, vérifia d’un coup d’œil qu’il indiquait bien les geôles –visiblement dans les sous-sols de la forteresse souterraine – et le plia rapidement avant de le tendre à Lara qui s’en saisit sans un mot.

« Vas leur donner un coup de main à filer.
_ Et qu’est-ce que tu vas faire pendant ce temps-là ?
_ Je vais probablement trouver une ou deux diversions pour égayer les choses. » Ricana Murdle.

Lara attrapa son fusil et fila. Lorsque Squesh revint avec un sac plein de berrys, il s’étonna de son absence, mais Murdle le rassura bien vite, avant d’entreprendre de recompter la somme…

*
* *

Et quelques 235 coups de boutoirs plus tard, les deux butors de l’état-major Marine parvinrent à suffisamment amocher la roche pour donner du jeu à la grille, et permettre de l’en déloger.

Tandis que Kighris ne manquait pas de souligner que c’était sa prestation qui allait permettre de tirer la marine de son mauvais pas (Bien que formuler différemment, bien entendu), le petit groupe de marine put sortir dans le couloir, après que Vidna eut arraché de force l’homme-poisson de son rituel, sous les protestations véhémentes de ce dernier (« Attendez, plus que 8 Versets et j’y suis presque, les amis ! »).

C’est alors que l’imposante porte en bois de chêne renforcée d’acier pivota sur ses gonds, tandis qu’un gardien venait faire sa ronde. Ni une, ni deux, Igor eût un éclair de génie, et s’ébranla immédiatement. Son imposante poigne se referma sur le projectile le plus léger qu’il avait sous sa main, et Hyûma fit un vol plané en hurlant avant de percuter l’esclavagiste, qui se cogna la tête contre le mur derrière et tomba assommé.

La fouille du bonhomme rapporta 15 Berrys en petite monnaie, une boucle d’oreille en argent, un sabre d’abordage de mauvaise facture, un scoubidou identifié comme étant le 7ème morceaux de la Relique des Hommes-Patates, le trousseau de clefs des geôles de ce niveau, une lanterne, une recharge d’huile, trois allumettes et un fabuleux cache-œil qui permettrait de se fondre dans la masse des pirates, d’après Loromin, maître es fouille de cadavre et identification de loot.
Sans oublier les douze points d’Xp inhérent au kickage de mobs, rapprochant tout le monde du niveau suivant.
Une bonne affaire pour le groupe d’aventurier, puisqu’on ne déplora que la perte d’un HP, pour Hyûma, sous la forme d’une grosse bosse sur le front.

Le partage du butin fut rapide : Kighris empocha le cache-œil et la boucle d’oreille en guise de trophée, Loromin conserva l’argent et le morceau de relique – s’il parvenait à mettre la main sur les quatorze autres et à ouvrir la Grande Porte de Terre, il obtiendrait ainsi le fabuleux Grimoire de Parmentier, qui lui conférait la connaissance de tous les sorts de la catégorie Hachis, avec un bonus de +28 au lancement s’il se trouvait sur de la terre meuble – Vidna reçut le sabre d’abordage et les allumettes, Hyûma récupéra le trousseau de clefs – dans un donjon parsemé de piège, la coutume veut que ce soit les nabots qui transportent les clefs recueillis par l’équipe – ainsi que la recharge d’huile et Igor se contenta la lanterne.

« Génial, commenta le nouveau passe-partout après le partage des richesses. Bon, maintenant, plus une seule seconde à perdre : on retrouve nos camarades, on les délivres, puis on prend le contrôle de ce repaire d’esclavagiste !
_ Dites ? Et nous ? Brailla Akhenaton depuis sa cellule. Vous n’allez pas nous laisser enfermer, quand même !?
_ Alors là, tu peux rêver pour qu’on libère un pirate, railla le nabot.
_ Rooh, c’que tu peux être rancunier… Allez, vous aurez besoin de nous, ch’uis sûr.
_ Peuh, on s’est bien débrouillé tout seul pour sortir de là !
_ Ah oui ? Et qui vous a soufflé la réponse ?
_ … grmmblmbmbl… Bon, d’accord, on va embarquer le savant avec nous.
_ Pas question ! C’est tous ensemble, ou personne !
_ Ok, c’est personne.
_ Heu… C’est pas ce que je voulais dire… Nan, mais allez quoi… Pis z’aurez besoin de quelqu’un pour infiltrer les esclavagistes avec le cache-œil. Et qui d’autre qu’un pirate pourrait remplir ce rôle à la perfection ? »

Hyûma hésita. C’est vrai qu’aucun membre du groupe n’aurait pu se faire passer pour un esclavagiste si le besoin l’exigeait, pas même Kighris. M’enfin, de là à libérer des pirates ? Des pirates, quoi !

Le petit lieutenant se tourna vers Vidna (seule officier supérieur présente, et donc, de facto, la preneuse de décision), mais eût la désagréable surprise de la voir en pleine admiration des motifs des ombres projetés sur le mur par la flamme dansante d’une torche. Kighris attendait que la situation s’héroïse un peu, et Igor…
Heureusement, restait l’homme poisson.

« Bon, on fait quoi, du coup, murmura Hyûma.
_ Ce serait plus judicieux de les prendre avec nous, répondit Loromin sur le même ton. C’est risqué de partir à la découverte d’un donjon sans équipement. Un Roublard, un Sage-Astral et un Guerrier nous serait d’un précieux renfort.
_ Vraiment ?
_ Hé bien, ça dépend du niveau du Donjon… Mais on peut présumer que le MJ ne les a pas placés là par hasard… D’un autre côté, on pourrait commencer à fureter pour estimer le niveau de l’aventure, et revenir ensuite si on a besoin de renfort, mais on court le risque qu’ils ne veuillent plus nous aider. T’as des points en persuasion ou en diplomatie ?
_ Heu…
_ Au pire, on peut s’en servir comme désamorceur de piège désespéré… »

L’irascible petit lieutenant pris cinq bonnes minutes de réflexion. Indubitablement, c’était des pirates, des forbans de la pire espèce qui ne méritait que d’être derrière les verrous, nom de nom ! Oui, mais… De quoi aurait l’air la marine si elle laissait les premiers esclavagistes venus faire son boulot à sa place, hein ? C’était à la marine de mettre les pirates sous les verrous, pas aux esclavagistes ! Donc il valait mieux les libérer pour les mettre soi-même derrière les verrous une fois les renforts arrivés.
Certes… Sauf que ces tordus avaient déjà prouvé qu’ils avaient un véritable don pour filer en catimini quand on regardait ailleurs. S’il les libérait, ils auraient tôt fait de filer à la première occasion. N’était-il donc pas préférable de les laisser croupir ici, et de les délivrer que lorsque le bateau-prison serait arrivé ?
D’un autre côté, l’esclavagisme avait été aboli il y a déjà plusieurs années par le Gouvernement Mondial. C’était donc un crime.
En même temps, ce n’était pas lui mais les esclavagistes, les coupables.
Sauf qu’il aurait peut-être besoin d’aide pour pouvoir sortir d’ici sans heurts, prévenir la marine et mater les esclavagistes.
Mais c’était des alliés indignes de confiance ! Du genre à planter des coups de couteaux dans le dos !
D’un autre côté, le savant avait déjà fait preuve de son utilité… Ouais, une autre tête bien pleine dans l’équipe, ça ne serait pas du luxe, décida le nabot.

Aussitôt dit, aussitôt fait, Hyûma libéra les pirates, puis tout le monde se regroupa autour de Loromin qui, fort de son expérience à CalmBelt&Dragon, donna les directives classiques de la progression d’une équipe d’aventurier au sein d’un donjon.

« En premier lieu, il nous faut des éclaireurs en tête de progression, avec des skill pour repérer les pièges, les désamorcer, localiser l’ennemi et ne pas se faire voir.
_ Un squaïhle ?? C’est une sorte d’animal ? »

Gros silence autour de l’homme-poisson, tandis qu’il essayait de déterminer les aptitudes de ses voisins en la matière. Igor et Kighris furent éliminés d’office, appartenant visiblement à des classes de premières lignes, type barbares, berserk ou autre. Vidna était handicapé par son don atavique ‘lunatique’ –don extrêmement rare accordant des bonus mirobolants dans les domaines de l’art –. Lui-même était handicapé par l’absence de milieu aquatique, Gulden avait une carrure qui ne collait pas à l’emploi, et Al avait un score cognitif qui dénotait des aptitudes plus magiques que furtive.
Ne restait que le fin Akhenaton, qui avait tout l’air d’un voleur, et Hyûma, parce que le don « personne de petite taille » permet d’optimiser naturellement les stats de furtivité.

« Donc Akhenaton et Hyûma, vous serez en tête du groupe.
_ Et pourquoi nous et pas les bourrins ? nota Akhenaton. C’est pas logique…
_ Loromin a affronté plus de labyrinthe que tu n’en verras jamais dans ta vie, coupa Hyûma, alors profite de son expérience.
_ Ensuite viendrons les premières lignes : Igor et Kighris. En cas de pépin, les éclaireurs se replieront derrière les premières lignes, compris ?
_ On avait pas spécialement l’intention d’aller se battre à mains nues, de toute façon… fit Hyûma, avant de traduire à l’intention d’Igor.
_ Quoique si vous me donniez le sabre… Vous savez, je me débrouille vraiment en tant que bretteur.
_ Dans tes rêves, t’auras pas la seule arme du groupe.
_ Vidna se tiendra derrière les premières lignes, des fois qu’ils aient besoin d’assistance, poursuivit l’homme-poisson, imperturbable. Viendra ensuite Al, pour le soutien magique.
_ Pardon ? Mais quel soutien magique !?
_ Gulden et moi fermerons la marche et assurerons l’arrière-garde. Tout le monde a compris son poste ? Alors on y va ! »

La petite troupe ouvrit la porte et s’ébranla, pour s’arrêter deux mètres plus loin, au premier carrefour.

« Qu’est-ce que vous voyez, demanda Loromin aux éclaireurs.
_ Le couloir se poursuit devant sur deux mètres, pis y’a une porte. A gauche, ça continue jusque dans la pénombre, et à droite aussi, rapporta Hyûma.
_ On choisit laquelle ? Demanda Akhenaton.
_ Laisse faire l’expert. »

Mais ledit expert venait de commencer une diatribe sur le pathfinding telle que prévu par l’architecte des lieux et de l’importance d’en emprunter un autre pour éviter les pièges. Quand il commença une analyse détaillé des gains&pertes moyens d’un tel procédé au regard de l’adoption du chemin classique, plus un paquet de termes et de règles techniques qui achevèrent de perdre le reste de son auditoire, les deux éclaireurs durent se concerter.

« T’es sûr que c’est un expert, ton gars ?
_ Beeeen…
_ On prend celle d’en face ? Proposa le pirate.
_ Ouais, au moins, on voit où ça mène. »

Le duo d’éclaireurs traversa le couloir, immédiatement suivit par le reste du groupe, sous le regard courroucé de Loromin, interrompu alors qu’il en arrivait au passage le plus intéressant de son exposé.

Pile à la bonne hauteur, Hyûma regarda au travers du trou de la serrure.

« D’autres prisons, avec des prisonniers dedans.
_ Logique, c’est pour ça que ce sont des prisons.
_ Y’en a qui porte l’uniforme de la marine, poursuivit le nabot.
_ Y’a des gardes ? S’enquit Loromin.
_ J’en vois pas.
_ Alors on entre. » Décida Akhenaton.

Ni une, ni deux, le petit groupe enfonça la porte et investit les lieux, prêt à savater le premier esclavagiste qui aurait le malheur de se présenter. Malheureusement, il n’y en avait aucun de cacher, et la séquence baston dut être reportée à plus tard.

Une trentaine de personnes étaient enfermées dans la pièce, dont plusieurs marines. Loromin repéra avec joie ses soldats, tandis qu’Akhenaton notait la présence de quelques de ses jarls et que Hyûma grommelait sur ses dresseurs qui se tournaient les pouces pendant que ses animaux chéris étaient peut-être en danger.
Une fois les retrouvailles terminées, le petit groupe s’aperçut qu’il restait encore une dizaine de types, qui n’appartenaient à personne.

« On en fait quoi ?
_ Z’ont l’air d’être des pirates, laissons-les moisir ici, décida Hyûma.
_ Hé, ça ne se fait pas de libérer des gens et de laisser les autres, intervint Gulden.
_ Si ça se trouve, ils peuvent nous être utile, compléta Akhenaton.
_ C’est ça, je vais te laisser recruter sous mon nez. Pas question, hein…
_ Rancunier !
_ D’abord, je… »

Le petit nabot n’eut pas le temps de terminer sa phrase que la porte s’ouvrit dans un grincement strident. Il y eût un hoquet de surprise, tandis que la demoiselle qui venait d’entrer se retrouvait avec le sabre de Vidna sous la gorge. La capitaine de la marine se retrouvait, en retour, face au canon d’un fusil, tenu ferment par la nouvelle venue.
La situation aurait pu très vite dégénérer si les quelques prisonniers encore non réclamés n’avaient poussé de grands cris pour que tout le monde s’arrête.

« Stop ! Stop !! Attendez, C’est Lara ! Elle est des nôtres ! C’est pas une esclavagiste !
_ Ah ? Et on peut savoir ce qu’elle vient faire par ici ? Demanda Akhenaton.
_ Je suis venu délivrer mes compagnons ! Rétorqua sèchement la jeune femme. Et vous, vous êtes qui ?
_ Des prisonniers, madame, répondit docilement Gulden (on est gentleman ou on ne l’est pas).
_ Hors des prisons ? Tiqua Lara.
_ Ben on est fuite, expliqua Kighris.
_ Alors aucune raison de s’entretuer, proposa la jeune femme en relevant son fusil.
_ Tout à fait, répondit Vidna en abaissant son sabre.
_ Dites, le gamin, vous pourriez délivrer mes camarades. »

Hyûma, persuadé qu’elle ne pouvait que parler d’Akhenaton, tandis les clefs au capitaine pirate.

« T’as entendu la dame ? Au boulot.
_ C’était pas de moi qu’elle parlait…
_ Ben qui d’autres ? »

Les prisonniers du Thrown Back sortirent de leurs cellules, ravies, sous le regard vigilant des marines. Ce fut Loromin qui posa, indirectement, la question qui fâche.

« Vous n’avez pas l’air de marines… Z’êtes quoi ?
_ On est des pir… »

Malheureusement, le reste de la phrase du soudard du Thrown Back, qui répondait naïvement, se perdit dans un atroce borborygme de douleur, car la porte de la geôle se referma inopinément sur ses pauvres doigts, sous l’impulsion de Lara.

« J’ai pas entendu ce qu’il a dit, fit Al.
_ Il a dit qu’on est les pires marchands que vous ne verrez jamais, répondit Lara tout sourire. C’est vrai que notre Capitaine n’est pas particulièrement doué pour les affaires. Mais on fait avec.
_ Au fait, comment ça se fait que vous, vous soyez libre, tiqua Hyûma, suspicieux.
_ Parce que je ne me suis cachée pendant l’abordage de notre navire, gros malin. Ensuite, je me suis infiltrée dans le repaire, j’ai chouravé discrètement le plan des lieux, et je suis venue chercher mes compagnons, tout simplement.
_ Vous avez un plan !? S’exclama Loromin. En voilà une bonne nouvelle !
_ Attends, attends, attends… Temporisa Hyûma. Comment vous saviez que vos gars seraient dans cette cellule précisément ?
_ Mais t’as fini d’embêter la demoiselle avec tes questions ? Le rabroua Akhenaton. La vraie question, c’est plutôt : est-ce que vous sauriez où le reste de notre équipage peut-être retenu ?
_ De toute façon, on délivrera tout le monde. Il n’est pas question qu’on laisse qui que ce soit entre les mains des esclavagistes !
_ Heu… Vraiment tout le monde, tiqua l’un des hommes du Thrown Back.
_ C’est une excellente idée, convint Lara.
_ Mais le navire… heu… bafouilla l’homme (car il était évident que tous les esclaves ne tiendraient jamais dans le Thrown Back).
_ Quoi, le navire ? Demanda Akhenaton.
_ Il veut dire qu’on ne trouvera peut-être pas suffisamment de navire pour pouvoir transporter tout le monde, intervint Lara. N’est-ce pas ?
_ Heu… oui, oui, c’est exactement la question que je me posais.
_ On s’en fiche, décida Hyûma. On crée une émeute, on renverse les esclavagistes, on les fourre dans leurs prisons puis on contacte le Qg de la Marine pour qu’il vienne nous évacuer. La question des bateaux ne sera qu’une formalité.
_ Quoi ? Réagit le gars du Thrown Back. Mais le plan… (Toussotement appuyé de Lara) Heu… Mais le plan va-t-il nous suffire à… heu… ‘fin prendre le contrôle du coin ?
_ Probablement pas, convint Lara, je n’ai que les derniers sous-sols, dessus…
_ Pas de soucis. On récupère nos effectifs respectifs, et on aura déjà une force de frappe suffisante. A partir de là, on improvisera, proposa Hyûma.
_ Ouais, approuva Loromin.
_ Tu parles d’un plan… »

L’imposant état-major du groupe se réunît donc autour du plan et commença à envisager la prochaine étape du plan. Hyûma tenait absolument à remettre la main le plus vite possible sur ses lions (« Des lions ? C’est une blague ? ») tandis que Loromin soulignait que l’aide de sa division Hachepé serait essentielle pour mener à bien la suite du plan, celle où on improvise.
Après quelques farfouillages, Lara décida que les deux unités devaient être stockées aux seconds sous-sols, là où il y avait des cages renforcés. On ne plaisante pas avec les bêtes sauvages et les forcenés amphibies…

Suivant la nouvelle venue, le petit groupe (qui avoisinait bien les quarante personnes, tout de même) s’engouffra dans le couloir et progressa avec célérité dans le dédale labyrinthique. Ils dévalèrent un escalier en colimaçon, puis Lara leva le bras pour que tout le monde s’arrête. Il y eut un léger charivari à l’arrière, tandis que ça se percutait et se piétinait avec force jurons et « chuut ! ».
Akhenaton, Hyûma, Loromin et Vidna se frayèrent un chemin jusqu’à la meneuse.

« Qu’est-ce qui se passe ? S’enquit Akhenaton.
_ Derrière la porte, le couloir donne sur les cuisines et une salle des gardes sur la gauche, et une prison sur la droite. Il faudrait qu’on parvienne à se faufiler sans être vue… Je pense qu’il va falloir qu’on s’organise en petits groupes pour essayer de passer.
_ C’est ça, on va étaler la colonne, pis lorsqu’un groupe se fera repérer, on sera divisé en deux avec les gardes au milieu, grommela Hyûma. Déjà qu’on a pas d’armes, ça finira en massacre.
_ C’que t’es pessimistes, suffit de ne pas se faire voir, hein, rappela Akhenaton.
_ Mais s’il prend l’envie de passer dans le couloir à un seul garde, ça sera fichue, le contra Vidna.
_ Et avec des charmes de ténèbres ? Proposa Loromin.
_ Ou alors, on utilise Kighris et Igor pour bloquer les portes des cuisines et de la salle des gardes ? Essaya Hyûma.
_ Pas bête, décida Lara. Si les esclavagistes ne s’aperçoivent de rien, vos deux gars pourront filer ensuite, et sinon… hé bien, temps qu’ils seront bloqué dans leurs salles respectives, ils ne devraient pas pouvoir donner l’alarme.
_ Sauf s’ils ont des escagophones, une alarme sonore ou des canalisations qui conduisent la voix, objecta Akhenaton.
_ Et si les portes sont ouvertes ? Releva Loromin.
_ Exact, approuva Lara. Passe-partout va passer en reconnaissance pour voir comment sont les portes !
_ Qui ça ? »

Une fois qu’on eut fait comprendre à l’irascible petit Lieutenant que s’était à lui de s’y coller parce qu’il était le plus petit et donc le moins facilement repérable (« c’st une honte ! De la discrimination ! Et je ne suis PAS petit !! »), Hyûma se faufila par l’entrebâillement de la porte de l’escalier et commença à progresser en direction de la cuisine, première porte sur sa gauche.
Première déconvenue : la porte était grande ouverte. Néanmoins…

Hyûma attendit quelques secondes pour être sûr, puis s’approcha en catimini de la porte, avant de jeter un très rapide coup d’œil. Personne, ce qui expliquait l’absence de bruit qui l’avait dérangé. Pour autant, ce n’était pas une pièce inutilisée ou laissé à l’abandon : le feu brulait toujours dans l’autre, de grosses marmites frémissaient… Comme si tout le monde était parti il y a quelques instants. Voire quelques heures, d’après l’odeur de brulé.
Bizarre, bizarre…

Prudemment, Hyûma progressa jusqu’à la porte de la Salle de Garde. Grande ouverte elle aussi, et donnant sur un silence religieux. Le nabot fronça les sourcils et jeta un coup d’œil. Rebelote. Il n’y avait personne.
Ça devenait franchement bizarre.

Le petit lieutenant de la marine resta un moment songeur, puis nota qu’il restait même des armes dans les râteliers. Ça pouvait toujours servir. Par pour lui, vu que toutes les épées étaient trop grandes, mais au moins pour les autres.

Le nabot fit demi-tour, pour aller mettre au parfum ses compagnons, quand un léger bruit lui parvint aux oreilles, semblant provenir des geôles en face. Il s’approcha discrètement et plaqua son oreille l’imposante porte en bois. Il ne percevait pas tout et identifiait encore moins le peu qu’il saisissait mais entendait tout de même des cris et des hurlements.

Le petit lieutenant rebroussa prestement chemin et retrouva ses compagnons. Il leur exposa succinctement la situation, et le petit contingent de fugitif s’engouffra dans le couloir, faisant un crochet par la salle de garde pour qu’une partie des gars puisse s’équiper.

Pendant que la troupe s’armait, l’état-major se réunît en cellule de crise devant la porte de la cellule.

« Alors ? Vous entendez ?
_ Qu’est-ce qui peut bien s’y passer ? Demanda Akhenaton.
_ Nul doute qu’ils pratiquent de viles tortures sur de pauvres âmes innocentes ! Assura Vidna. En tant que marine, il est de notre devoir de châtier ses misérables pervertis qui osent se délecter de la souffrance d’autrui ! Nous devons intervenir.
_ Hé ! Ch’uis pas marine, moi !
_ ’S’en fiche, on te réquisitionne. »

Rapidement, le petit groupe s’organisa : Igor et Kighris en première ligne, afin d’enfoncer la porte. Juste derrière eux venait le contingent armé des fuyards, massivement composé de Jarls d’Akhenaton, mais aussi d’Akhenaton lui-même, de Vidna et de Loromin. Immédiatement suivi de Lara, Hyûma, Gulden et Al, ainsi que le reste des hommes.

Dans un héroïque cri de guerre, les deux brutes pulvérisèrent la porte sans autre forme de procès et se jetèrent dans la pièce, talonné par le commando armé. Tout le monde stoppa presque aussi sec, le temps de comprendre ce qui se passait.

Car les bruits étouffés qu’on entendait depuis l’autre côté de la porte étaient en fait des chants paillards, des rires gras et des cris d’ivrognes. Les geôles, dont toutes les prisons étaient ouvertes, étaient illuminés par un grand feu de joie au centre, et des dizaines de lampions accrochés ci et là. La partie de gauche était visiblement attribué à la bouffe, où des planches et des tréteaux formaient des tables pour le buffet. Quant à droite, une scène fait de bric et de brocs soutenait un orchestre maniant des instruments improvisés, et qui s’en donnait à cœur joie, jouant une sarabande endiablé, à l’intention des danseurs autour du feu de joie.
De ce que pouvait en voir les fugitifs, esclavagistes et prisonniers chantaient et dansaient bras-dessus bras-dessous sans la moindre animosité. On identifiait même quelques pirates et quelques marines dans le tas…

« Bon sang, on a atterrit où ? Résuma Akhenaton.
_ Et ma bataille, alors ? Maugréa Kighris.
_ Ce n’était pas sensé être une prison, s’étonna Al.
_ Mon dieu ! Nous avons traversé un siphon spatio-temporel qui nous a téléporté hors de la prison, dans une dimension parallèle ! Assura Loromin.
_ Miom ! Youhou ! S’exclama Igor en apercevant le buffet dressé.
_ Je rêve ou ils font la fête ? Murmura Gulden, incrédule.
_ ça n’a pas de sens, ils sont ennemis, s’étonna Lara.
_ Les musiciens ne s’en sortent pas si mal, malgré la vétusté de leur matériel, remarqua Vidna.
_ Hé ! Mais y’a des pirates dans le tas ! » S’offusqua Hyûma.

C’est alors que la joueuse de lyre sur l’estrade les aperçu, et décida d’aller accueillir ses nouveaux visiteurs comme il se le devait. Elle sauta à terre et s’approcha du petit groupe, serrant toujours sa lyre à la main. De taille moyenne, elle affichait un sourire charmeur, de grands yeux verts ingénues, et des cascades de boucles blondes retombaient sur ses épaules. Bien que revêtu d’une longue robe, ses nageoires en guise de pied trahissaient sa nature de sirène, car elle n’avait pas trouvé de chaussures confortables à son goût dans ce repaire de brigand. Sa veste de Marine indiquait son appartenance et son grade de Sergent.

« Bonjour, tout le monde ! Vous êtes venu vous joindre à la fête ? Comme c’est gentil ! Venez, venez ! Plus on est de monde, plus on rit ! »

Elle ponctua sa phrase d’un accord de sa lyre, avant d’inviter d’un geste les nouveaux venus à se mêler aux fêtards. Et beaucoup obtempérèrent sur le champ, ce n’est pas tous les jours qu’on avait l’occasion de faire la fête, après tout.

« Mais attendez, qu’est-ce que vous faites, les gars ? S’étonna Akhenaton en voyant ses Jarls lâcher leurs armes. C’est pas le moment de déconner, là ! »

Plusieurs jetèrent un regard indécis à leur chef. Certains retournèrent à ses côtés, mais d’autres se joignirent à la fête.

« Roooh, ne soyez donc pas si rabat-joie, babilla la sirène. Vous, vous êtes trop tendu. Ça vous ferait du bien de vous détendre un peu. Pas vrai, vous autres ? Allez, tout le monde sur la piste, le concours de danse va bientôt commencer !»

Cette fois-ci, les remarques d’Akhenaton ne firent rien, et la majorité des Jarls se jetèrent sur la piste de danse ou vers le buffet (où se bâfrait déjà Kighris et Igor…). Le capitaine de la Lance d’Odin secoua la tête, incrédule.

« J’hallucine…
_ Vous n’avez pas l’air bien ? S’étonna la sirène. Vous devriez aller manger un morceau, ça vous fera du bien.
_ Moui » Répondit vaguement Akhenaton en se dirigeant vers le buffet. Il n’avait pas fait trois pas qu’il secouait soudainement la tête. « Mais non ! Qu’est-ce que je raconte, moi ? Je ne veux pas manger, je veux mes Jarls !
_ M’enfin, qu’est-ce qui se passe, demande Hyûma en s’approchant.
_ Ooooh ! Trop mignon ! On dirait une poupée ! S’exclama la sirène en le voyant. Je peux lui mettre des nœuds dans les cheveux ?
_ Quoi ?! Ne m’approchez pas ! Et ch’uis pas une poupée !
_ C’est sûr ; les poupées sont moins chiantes…
_ J’t’ai rien demandé, toi !
_ Et d’abord, qui êtes-vous et qu’est ce qui se passe ici ?
_ Je m’appelle Tamiko, sergente sur le « Tête de Lion ».
_ Comment êtes-vous arrivée ici ? S’enquit Loromin.
_ Aucune idée. Il paraît qu’on a été abordé par des pirates, mais j’étais assommée. Je me suis réveillée ici, il y a deux jours.
_ Et c’est quoi cette fête ? Voulut savoir Akhenaton.
_ Je m’ennuyais ferme, alors il fallait bien que je m’occupe, non ? Elle est plutôt réussie, vous ne trouvez pas ?
_ M’enfin ! Y’a des pirates et des esclavagistes dans le tas !
_ Oh, ils sont adorables. Ils m’ont aidé à tout organiser, ils sont vraiment gentils.
_ J’hallucine !
_ Allez, fini les questions ennuyeuses ! On va faire la fête maintenant ! S’exclama la sirène en retournant vers l’estrade, suivit gaiement par le reste du groupe des fugitifs.
_ Ouais !! S’exclamèrent aussi Loromin et Hyûma.
_ ‘tendez, les gars ! S’exclama Akhenaton en les retenant par les bras. On doit s’échapper, je vous rappelle !
_ Ah oui, t’as raison, fit Hyûma. Bizarre, pendant un moment, j’avais super envie de faire la fête, pourtant.
_ Ooooh ! Enfer et Damnation ! S’exclama Loromin. Nous sommes sous l’emprise d’un sortilège de contrôle mental ! Et je n’ai pas mon pendentif sacré des 4 Océans, malheur de malheur…
_ Qu’est-ce qu’on va faire ? Demanda Akhenaton.
_ On doit récupérer nos hommes ! Décida Hyûma.
_ Mais comment les soustraire aux maléfices de cette sorcière ? Réfléchit l’homme-poisson.
_ Tu crois qu’elle te suivrait toi, si on te mettait un nœud dans les cheveux ?
_ N’y songe même pas ! »

Hyûma
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Message par Invité Ven 1 Juil - 21:20

« N’y songe même pas ! »

Quelques instants plus tard, le lieutenant Hyuma, un splendide nœud rose dans les cheveux, plus trente-six en charme sur les jeunes filles et les mères d’âge moyen, allait voir la sirène, qui était retournée jouer sur l’estrade.
« Sergent Tomiko ? »
« Oh, comme c’est mignon ! Vous venez vous joindre à la fête ? »
« Serait-il possible de faire une annonce ? »
« Porter un toast ? Mais bien sûr ! Les amiiiis, le petit chou a quelque chose à vous dire ! »
Sur ce, les musiciens cessèrent de jouer, les danseurs de danser, mais les bâfreurs continuèrent de bâfrer. Tous avaient le regard fixé sur le lieutenant Hyuma, qui devait profiter de l’occasion pour utiliser au mieux sa stat de charisme et sa capacité spéciale de discours en situation chaotique.
« Nous ne pouvons rester ici ! Il nous faut nous battre pour acquérir notre liberté et botter le fion des vils esclavagistes qui nous ont capturé ! Il nous faut nous venger ! Il nous faut leur faire payer ! Il nous faut apporter la Justice sur cette île ! Il nous faut leur faire sentir l’ire des peuples de Grand Ocean ! »
« Jolie construction basée sur la répétition d’un fragment de phrase dans le but de mieux captiver l’assemblée. » commenta Gulden.
« Tout à fait. » ajouta Vidna.
« Car oui, on ne peut pas rester ici à simplement faire la fête pendant qu’ils courrent en liberté ! On doit les capturer et les faire croupir un peu en prison ! »
« Rupture de style tout à fait maladroite. » fit Vidna.
« Mais qui reste intéressante, et ne manque pas de me rappeler la harangue foudroyante d’Harold le Pimpant dans l’Attaque de Fort Lumbago. »
« J’ai toujours trouvé ce texte dérangeant, car même si la première partie est un chef-d’œuvre brutal et sauvage, la seconde partie en est pusillanime et ennuyeuse. »
« Je vois ce que vous voulez dire. Il semblerait que ce cher Choucas n’ait pas su communiqué tout le feu qu’il ressentait à cette occasion. »
« Je vous arrête tout de suite, très cher. Il m’a toujours semblé patent que la seconde partie fut écrite par son jeune assistant, Jean Sans Rime, alors que le vaillant Choucas était alité. »
« Il n’existe aucune preuve en faveur de cette allégation, alors que le train de vie de Choucas infirme cette hypothèse. »
« Je dois vous avouer que j’ai eu la chance de jeter un regard sur le manuscrit original. Et si Jean Sans Rime parvient à reproduire quasi-parfaitement l’écriture de Choucas, la différence notable dans la boucle du bas des f prouve que l’assistant est l’auteur véritable de ce passage désastreux ! »
Tandis que cela discutait calligraphie, sciences de l’écriture, et rupture de style, Hyuma finissait son discours sous le regard chaud-patate du public. Alors que celui-ci l’ovationnait, la sirène se replaça au centre de la scène et gratta trois accords sur sa lyre.
« Oui, mais ne serait-il pas plus drôle de les convier à la fête ? Quand ils nous verront nous amuser tous ensemble, ils arrêteront d’être méchant et se joindront à nous ! »

Sur ces paroles, les musiciens se remirent à jouer, les danseurs à danser et les bâfreurs continuèrent de bâfrer.

Un Hyuma tout rouge de colère et d’excitation descendit de l’estrade et se dirigea à grands pas de ses petites jambes vers un noyau de commandement fort dispersé. Igor mangeait, et Krighris racontait ses exploits en mangeant. Vidna et Gulden discutaient de la biographie de Choucas. Loromin traçait des fiches de personnage pour tous les inconnus croisés depuis peu. Restaient donc Akhenaton, Al, Lara et Hyuma pour trouver une solution.
« J’ai à nouveau eu très envie de faire la fête. » commença Akhenaton.
« Moi également. » renchérirent les autres.
« Vous croyez qu’il s’agit d’un fruit du démon ? » reprit le capitaine pirate.
« C’est une sirène, tous les peuples marins ne peuvent pas obtenir les pouvoirs d’un fruit du démon. » rétorqua Al.
« Oui mais si… » fit Lara.
« On se fiche du pourquoi et du comment, ce qu’il faut, c’est trouver un moyen de se soustraire à cette influence néfaste ! » coupa le petit marine.
« Et si on l’assommait ? » proposa Akhenaton.
« Voies de fait sur un officier de la Marine ! J’vais vous renvoyer dans vos geôles et… » vitupéra Hyuma.
« Comment vous allez faire ? En infériorité numérique ? » rétorqua le capitaine pirate, sur les nerfs.
« Oh, mais il suffit que j’aille chercher Igor, que je dise à Krighris qu’une situation héroïque l’attend, que j’ai découvert que Loromin était sur le point de level upper suite à mon sort de divination, que votre sang chante la plus belle symphonie jamais entendue au Capitaine Vidna et vous êtes réduits en chair à pâté ! »
« Oui enfin le temps que ça arrive… » sourit Akhenaton.
« Igor, Blu Guduk ! [Très cher Igor, auriez-vous l’extrême amabilité de prendre un air féroce de bon aloi pour intimider ces détestables individus ?] »
« Gnu. [Mais bien entendu, très cher, il va de soi que je suis près à mettre mes muscles à votre service, afin que vous puissiez en faire le meilleur usage possible.] »
Lara, quant à elle, était soigneusement restée à l’écart de la dispute.

La situation commençait à sérieusement s’envenimer quand Tomiko arriva.
« Allons, les amis, soyez gentils et ne vous disputez pas ! »
Tomiko repartie :
« Il faut VRAIMENT faire quelque chose. » dit Al.
« Et si nous rusions, tout simplement ? » proposa Lara.
« Comment ça ? » demanda Hyuma, soupçonneux : le prochain qui essaierait de blesser un officier de la Marine y laisserait des dents !
« Il suffit de dire à Tomiko d’aller faire la fête avec les autres esclavagistes tout en haut : comme ça, on se retrouve avec une armée et tous les gens que nous croiseront la grossiront. »

Aussitôt dit, aussitôt fait. Le groupe mené par la sirène et ses responsables partit vers les étages supérieurs du complexe. Et comme prévu, malgré les conseils de l’homme-poisson (« les casters doivent toujours être en retrait, vous comprenez pas ? Et si on tombe sur un ennemi immu à la technique de charme et qu’il oneshot Tomiko, on se retrouvera au milieu d’une armée ennemie ? ») la jeune sirène menait le train, marchant d’un pas joyeux, s’arrêtant de temps à autres pour discuter avec le noyau dur représentant le sommet hiérarchique actuel.
Lara canalisait les élans de celle-ci, aidée grandement par la carte. Loromin complétait lui-même un morceau de parchemin au fur et à mesure de la progression, Krighris tirait une Vidna perdue dans ses pensées, Hyuma regardait d’un air mauvais les pirates, Igor portait Hyuma, Gulden racontait des histoires de théâtre qui tiraient à intervalles réguliers Vidna de son sommeil, et la troupe surveillait la coin, pour être sûr de ne pas manger d’attaque par les flancs ou l’arrière.

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Message par Akhenaton Sam 9 Juil - 21:07

La taverne de la soupière dansante accueillait depuis 10 bonnes années déjà les clients et les gardes de la salle de vente de l'île de Jarawak. Elle leur servait d'hôtel et de quartier général avant de pénétrer dans la forteresse des esclavagistes. Elle était pour ainsi dire le centre de la petite bourgade qui s'était formée autour de la forteresse. Comprenant deux étages elle voyait les deux premiers réservés aux consommateurs et le plus haut était dédié à l'hôtellerie. Seul un client officiel de la salle de vente pouvant accéder avec ses hommes au premier étage, le rez-de-chaussée était par conséquent occupé par les esclavagistes et les rares locaux.

En tant que lieutenant de la garde de la forteresse, Elias s'installa à une table près de la deuxième fenêtre avec ses camarades. Commandant comme à son habitude un verre de cognac, il s'affala sur sa chaise et écouta les bruits désormais familiers de la taverne. Toutes les conversations tournaient autour du nouveau fournisseur. Ce dernier était arrivé dans la matinée avec son navire de taille respectable à ce qu'il paraissait et avait fourni un certain nombre d'esclaves en bonne santé. Elias les avaient rencontrés et le fait que leurs voix ne tremblaient pas l'avait conforté dans son analyse : ces hommes allaient rapporter un bon petit paquet. Il faut dire que Squesh se fiait souvent aux impressions de l'aveugle qui examinait la marchandise sans préjugés d'aucune façon. Ses gars lui signalant que sa boisson était arrivée, l'aveugle tâtonna un peu, finit par mettre la patte sur son verre et se laissa aller à ses pensées.

Quelques instants plus tard une clameur enfla peu à peu dans la taverne. Il arrivait ! Toujours avachi sur son siège, Elias se concentra et entendit à travers le brouhaha ambiant la porte de la taverne s'ouvrir et une quinzaine d'homme entrer. Les murmures s'intensifièrent puis s’arrêtèrent d'un coup. L'aveugle supposa que le nouveau venu avait dû lever les mains pour demander le silence. En effet quelques instants plus tard, celui-ci annonça une tournée générale. Lorsque les hurlements de joie faiblirent les membres du Thrown Back s'installèrent non loin du lieutenant esclavagiste et de ses hommes. L'un d'eux, Jerry, racontait un fragment, surement inventé, de son passé au cours duquel la fortune lui avait sourit et comment il était devenu riche et puissant. Le récit de sa déchéance allait suivre lorsque le fournisseur désormais célèbre proposa une partie de fumage de merle, un jeu à boire très populaire parmi les forbans. La foule se méfia d'abord de la proposition, ayant toutes les difficultés du monde à envisager une victoire face à cet homme si intelligent et l'air si sûr de lui. Déçu Murdle aligna un de ses hommes à l'allure moins robuste, immédiatement les volontaires se firent légion et une partie endiablée commença, causant un vacarme épouvantable dans la taverne. La petite dizaine de concurrents étaient installés sur la table centrale et l'attention de la salle entière était portée sur la partie, partie qui commençait d'ailleurs sur les chapeaux de roues car Squesh Junior, le bien-nommé fils du boss, enchaînait cognac sur cognac.

Ainsi personne ne remarqua que Murdle et un de ses hommes s'étaient lancés dans un conciliabule passionné. Pouvant à peine saisir le sens de leurs paroles, l'aveugle se doutait bien que c'était important et il se pouvait bien que le jeu à boire ait pour unique but de distraire l'attention des divers observateurs. Mais c'était sans compter Elias. Ce dernier pris conscience que s'il avait voulu être tranquille, le fournisseur aurait très bien pu monter à l'étage comme sa qualité d'associé -temporaire ou occasionnel- du boss le lui permettait. Cherchant à saisir les motivations de cet étrange individu, l'aveugle avança dans un premier temps l'hypothèse que le capitaine ignorait l'existence du premier étage. Puis il se souvint du panneau qui se trouvait derrière le bar indiquant que le premier étage était strictement interdit aux non-négociants. S'enfonçant dans l'incompréhension il avait de plus en plus de mal à comprendre les tenants et les aboutissants de tout ce qu'il entendait, tout ce vacarme abrutissant et puis ces murmures obsédants auraient pu être évités s'ils étaient montés en haut et remplacés par une conversation aussi chaleureuse que sérieuse et les déplacements feutrés du personnel. Le personnel ! C'était donc ça, il tenait à ce que personne ne les entendent et surtout pas un des alliés du boss Squesh. L'aveugle se détendit complètement et se concentra sur les murmures, allant même jusqu'à exhorter Jerry à se taire. Le brouhaha disparut comme par miracle et Elias entendait les deux hommes comme s'ils lui parlaient :
« … beaucoup trop risqué capitaine. Vous avez de ses nouvelles ?
-Non mais j'ai confiance en elle. S'infiltrer et libérer mes hommes ne devraient pas être trop compliqué, si ? Rigola doucement Murdle
Allons, détends-toi mon ami, bientôt tu seras riche et tu pourras te payer toutes les filles que tu voudras !

L'aveugle en avait assez entendu. Ce fumier voulait les trahir, eux, que personne n'avait au l'audace de rouler ! Il se croyait en sécurité avec son petit stratagème et bien il allait lui prouver le contraire. Levant une main pour attirer l'attention de ses hommes, il s'empara de la bouteille de cognac et la projeta en direction de la voix de cet enfoiré de Murdle en poussant un cri de guerre. Il compris instantanément l'erreur qu'il venait de commettre : pour un observateur extérieur l'agresseur et donc le coupable n'était nul autre que lui-même. Ça allait être difficile de se mettre la foule de son côté.
Pendant ce temps la bouteille de cognac poursuivit son chemin, rata Murdle d'un bon mètre, et alla s'encastrer dans la figure de l'interlocuteur de ce dernier. Le-dit fracassé partit à la renverse, sonné, victime d'un tir somme toute honnête de la part d'un aveugle. Après quelques battements de cœur d'un silence des plus stressant, Jerry et Squesh junior dégainèrent et foncèrent vers le fournisseur, prouvant une fois encore leur confiance aveugle envers leur supérieur. Le pirate se leva d'un bond, et profita de sa haute taille pour saisir Jerry par le col. Dans un même mouvement il dégaina une lame et éventra proprement le pauvre homme. Simultanément l'homme poisson bondit juste assez loin pour se faire faucher en plein vol par une bouteille qui l'atteignit à la tempe. Le lanceur, membre du Thrown Back, jura et dégaina, immédiatement imité par la quasi-totalité de la salle. Ce fut rapidement le chaos. Les hommes de Squesh, en infériorité numérique suite au ralliement des locaux au fournisseur innocent, se replièrent derrière des tables qu'ils renversèrent et vendirent chèrement leur peau. Le Barman sortit une carabine de derrière le comptoir et commença à tirer dans le tas tandis que le personnel se barricadait au premier étage.
Sentant que les choses tournaient au vinaigre Elias se défenestra, roula sur lui même et courut en direction de la salle des ventes, espérant atteindre la forteresse avec des renforts pour sauver le fils du patron.


Un peu plus loin un homme était allongé sur le sol et observait le port des esclavagistes avec une lentille. Plusieurs navires étaient en rade et une myriade de silhouettes s'affairaient autour d'un en particulier, colmatant une gigantesque brèche, créée, l'homme le savait par un rhinocéros. Reportant son regard sur la garde, il remarqua qu'elle était plutôt légère. Peu d'hommes patrouillaient dans le port, ce qui n'était pas le cas de la jungle environnante. Il frissonna avant de vérifier derrière lui si effectivement il n'était pas observé. Ce qu'il le rassurant, Ethan rampa encore un peu dans la poussière, dessinant mentalement les angles d'attaques possibles et les voies de repli potentielles.
Quelques minutes plus tard, il commença à tracer un petit schéma dans le sable à l'attention des tireurs. Puis il se leva, s'étira, épousseta son torse nu et plongea du haut de la falaise.

Le quinzième jarl Ethan se mit en boule avant l'impact et percuta la surface de la mer avec la puissance de l'éclair et le bruit du tonnerre. La dernière chose qu'il vit fut le soleil qui se noyait dans une mer de sang. Commotionné il fut récupéré par deux marins qui nagèrent à l'abri des rochers, à l'abri des regards inquisiteurs des gardes du port.
Les restes décimés de l'équipage de la Lance d'Odin se préparaient à lancer l'assaut sur le port, première étape de la reconquête d'une île inconnue et franchement hostiles. Sous le commandement d'Ethan et des quelques jarls qui n'avaient pas été emmenés par les esclavagistes, la grosse centaine d'hommes restants convergèrent en silence vers le port, le souvenir de la première attaque toujours bien ancré dans leur mémoire. Celle-ci avait eu lieu juste après la disparition de l'Etat-Major, les hommes privés de chefs s'étaient retrouvés encerclés et harcelés par des fantômes venus des bois, capturant les imprudents et s'évanouissant dans la nature. Pis que cela un petit détachement d'Hommes Poissons avait surgi des profondeurs les prenant à revers. Pendant un instant Ethan avait vu la fin arriver, puis il s'était ressaisi et menant les hommes loin du navire avait percé l'encerclement et la traque avait débuté. Mais maintenant l'heure était venue de prendre sa revanche, la terreur allait changer de camp à la tombée de la nuit !

A la tombée de la nuit.
Ethan pris une grande inspiration et se s'immergea silencieusement dans l'océan, le couteau entre les dents. Il sourit lorsque le fait qu'il incarnait un parfait cliché du méchant et mécréant pirate lui effleura l'esprit. Mais il ne ressentait aucun regret moral, certes il n'était pas vraiment ce qu'on appelle un protecteur de la veuve et de l'orphelin mais il ne reculerait devant rien pour rester en vie. Tout ces idiots qui prônaient la non-violence n'étaient que des moutons dans un monde de loup. Il avait connu les geôles du gouvernement mondial et certains de ses représentants n'avaient rien à envier aux pirates. Mais au-delà de ces considérations habituelles et qui servaient d'argumentaire et de justification à des centaines de forbans, il savait que lorsqu'on était en marge de la société, comme lui, la lutte pour la vie devenait de facto son pain quotidien et celui qui s'encombrait de considérations morales rentrait dans la société sans vraiment y être, sans bénéficier de sa protection et donc était aussi vulnérable qu'un nouveau-né dans son berceau. Ethan ne regrettait donc rien. Soudainement il chassa toutes ces pensées théoriques de son esprit, l'heure était enfin venue. Il venait d'apercevoir une légère lueur sur la falaise dont il était tombé peu de temps auparavant. Le soutient était enfin en place et armait ses arquebuses. Il fit un signe de la main et une cinquantaine d'hommes glissèrent silencieusement vers le port, le couteau effectivement entre les dents. En même temps il fallait dire que nager avec le pistolet entre les dents n'était non seulement pas très pratique mais carrément suicidaire.

Quelques minutes plus tard les gardes encore en poste le long de la rive furent violemment pris à parti par des tirs hostiles venus du haut d'une falaise. S'organisant et s'abritant du mieux qu'ils purent, ils ripostèrent en direction des lueurs des tirs. Le vacarme de la fusillade allait bientôt attirer les troupes qui battaient la forêt alentour à la recherche des derniers naufragés, les gardes savaient que le temps jouait dans leur camp. Ethan eut un sourire mauvais en partant furtivement à l'assaut du premier navire. Il s'aperçut rapidement que celui était vide et passa au suivant. Une fois tous les navires inspectés, ils firent aux gardes ce qu'Ethan appelait désormais le coup des 'Hommes Poissons'. Les malheureux esclavagistes, déjà bien enferrés dans un duel de tirs dans le noir constatèrent avec effroi que leurs arrières et leur unique position de repli était envahie par un commando hostile qui trucidait tout sur son passage. Après une tentative de percée rapidement contrariée, la troupe fut réduite à l'impuissance et enfermée dans un bâtiment sous bonne garde.
Voyant que le combat touchait à sa fin, les tireurs descendirent la falaise en rappel et commencèrent à établir un périmètre de sécurité autour du port. Une infirmerie de secours fut installée dans l'un des navires pour soigner les blessés et des barricades furent érigées sur tout le pourtour de la baie. Les hommes de La Lance D'Odin se préparaient à défendre leur conquête jusqu'au bout. Ethan savait qu'un assaut coordonné et en règle serait donné pour reprendre aux pirates l'unique moyen de quitter l'île -à part le Thrown Back- et d'honorer leurs engagements. Il s'attendait au pire. Les esclavagistes étaient bien armés, compétents et plus nombreux. Néanmoins c'était l'unique porte de sortie envisagée par le Jarl. Une grosse quantité d'huile fut jetée dans la mer et une torche enflamma le tout bloquant la rade, aucun bateau, homme ou poissons ne pourraient sortir ou entrer d'ici à la nage. Les Hommes Poissons, parfaitement amphibies pourraient passer en dessous mais au moins on verraient mieux leurs ombres et ils feraient une cible idéale pour les tireurs postés sur les navires. N'empêche qu'entre les méchants devants et les flammes derrières ils étaient vraiment bloqués ici. Un dernier carré ultime.
Ethan estimait que l'attaque viendrait au première lueurs de l'aube mais jusque là pas question de dormir ou lambiner, de multiples problèmes restaient à régler. Par exemple, que faire des prisonniers ? Enfermés dans leur prison improvisée ils pourraient se révéler rapidement une source de problèmes si les choses tournaient au vinaigre. Restait une décision difficile à prendre mais Ethan savait que les gars seraient d'accord avec lui, même s'il avait du mal à évaluer l'impact sur le moral d'une telle scène. Entendre des gars brûler n'était pas un de ses meilleurs souvenirs.
Une heure plus tard alors que des cris retentissait dans la nuit, une odeur atroce envahissait les retranchements et l'île en général, Ethan se demandait s'il aurait le temps de manger un bout avant le premier accrochage.


Un peu avant la tombée de la nuit, dans les couloirs de la forteresse.
« les casters doivent toujours être en retrait, vous comprenez pas ? Et si on tombe sur un ennemi immu à la technique de charme et qu’il oneshot Tomiko, on se retrouvera au milieu d’une armée ennemie ?  Dit l'homme poisson.
-Quelqu'un a compris ce qu'il a dit ? Demanda le capitaine Pirate
-Gnouf répondit Igor.
Ce fut la seule vraie réponse qu'obtient le jeune homme, le reste étant composé d'hochements de tête et autres bruits de langue. Passablement déprimé Akhenaton se remettait difficilement de ce qui arrivait. Son équipage capturé ou perdu dans la nature, son bateau transpercé par un rhinocéros et tout ça à cause d'une enflure de Marine, pas bien grand ni intelligent en plus. Hyuma avait beau rager de devoir s'allier à des Pirates, le jeune homme le prenait probablement encore plus mal.

Quelques minutes après le début de la remontée vers la surface et trois longues volées de marches plus tard, les membres du groupe en avait plein les pattes et décidèrent de faire une pause. La plupart des vaillants guerriers soupirèrent lorsqu'ils réalisèrent que cela ne faisait que 10 petites minutes qu'ils avaient quittés la salle. Et en parallèle, les hommes sous le charme continuaient de faire la fête, tapant un peu plus sur le système des braves qui essayaient d'y résister, mais pour combien de temps encore.
Juste avant que l'équipe ne reparte Gulden repris la parole :
« Capitaine, j'ai beaucoup réfléchi et je crois que j'ai fini par comprendre ce que l'Homme Poisson avait dit.
-Allez t'en fais pas vieux, un échec critique sur un jet d'intelligence, ça arrive à tout le monde ! Dit Loromin en lui tapant sur l'épaule.
-Euh... Là j'ai pas compris. Déclara le quartier-maître
-Ton cas est franchement désespéré, permet au grand maître que je suis de te donner quelques conseils.
Suivit un exposé très précis sur l'art et la manière de booster ses caractéristiques en intelligence dont le quartier-maître ne sortit visiblement pas indemne.

Un peu plus tard le groupe atteignit une salle qui ressemblait fort à une deuxième salle des gardes, un checkpoint avant la descente aux enfers. Elle était entièrement vide à l'exception d'un immense râtelier sur lequel se trouvait les effets personnels des prisonniers et une table avec un escarpgophone. La table était au centre de la pièce et la râtelier contre le mur de gauche, un escalier dépassait d'une porte entrebâillée, située en face des nouveaux arrivants.
Avant que qui que ce soit n'ait pu faire un seul geste, l'escargophone sonna.
« Bolobolobolobolo fit celui-ci
-N'y touchez pas hurla Loromin, soudain très sérieux
-Et pourquoi donc ? J'ai besoin de savoir où sont mes animaux. Répliqua Hyuma en faisant signe à Igor de se diriger vers la table. En réaction Loromin tomba à genoux, l'air vraiment abattu.
-Je crois qu'il vient de faire un échec critique. Constata Gulden
-Gulden... le reprit Al
-Ben quoi ce n'est qu'un escargophone. Se justifia l'interpellé.
-Bolobolobolo fit l'escargophone en fond
-Gnouki Gnouko fit Igor en se dirigeant vers la table, ce qui semblait être une adaptation de trois kilomètres à pied ne langage des hommes forts.
-Hmm qu'est ce qui se passe ? Demanda Vidna en se réveillant.
-Mais pourquoi ? S’étonna Lara
-Mais oui pourquoi ? Reprirent les marins du Thrwon Back, visiblement pétochards sur ce coup-là.
-C'est un vortex ! Hurla Loromin Dites-lui de s’arrêter sinon nous allons tous être transportés dans une autre dimension.
-Toi c'est la dimension de mon poing que tu vas tester ! Menaça Gulden.
-Bolobolobo s'impatienta l'escargophone.
-Tiens vous avez remarqué ? Il y a des douches au plafond. S'exclama Akhenaton
Pendant tout ce temps la fête continuait quelques marches plus bas.
-Bon je décroche ?
Loromin fondit en larmes en entendant ses paroles.
-Bolobolobolob... Allo ?
-Allo, salle de garde numéro 26 ici le boss Squesh.
-Tout à fait, à vot'service patron. Répondit avec aplomb le petit lieutenant.
-Te fout pas de ma gueule mon gars je sais très bien qui tu es.
Son interlocuteur jura intérieurement puis continua rouge de colère.
-Où sont mes animaux ?
-Dans mon assiette, bonhomme ! Répondit l'homme poisson.
Il ne reçut comme réponse qu'un chapelet d'injures colorées.
-Je me ferais bien une petite fête, moi. Déclara soudainement le boss Squesh.
Pour les membres conscients du groupe, le monde s’arrêta de tourner un petit moment. Tous se tournèrent vers Tomiko, qui continuait de chanter.
-Fouchtra ! Qu'est ce qui m'a pris ? Dit le boss d'une voie faible.
-Où sont mes animaux ? Martela Hyuma.
-En haut dans des cages. Mais, mais vous m'avez ensorcelé. Vous ne perdez rien pour attendre, bande de vauriens !
Un petit laps de temps passa et une autre voix se fit entendre :
-Opérateur ?
-Envoyez les douches à la salle numéro 26.
-les douches ?
-Faites comme s'il y avait un incendie, quoi !
-Tout de suite monsieur.

Aussitôt dit, aussitôt fait, il pleuvait désormais dru dans la salle de garde. Comme l'on pouvait s'y attendre cela refroidit les ardeurs des fêtards qui retrouvèrent leurs esprits. Réagissant à un ordre de Lara les hommes du Thrown Back se jetèrent sur eux et les ligotèrent, bâillonnant la sirène au passage. Tous protestèrent vigoureusement, et le boucan couvrit les paroles d'un du Thrown qui estimait que 'tous ces enfoirés allaient permettre de se faire un beau pactole'. Enfin presque car Lara l'entendit quand même et il ne put éviter la mandale fatidique. C'est alors que Krighis fit remarquer qu'être enchaîné, c'était pas très épique comme situation. Tous purent constater que le vaillant sergent avait été enchaîné par erreur avec les malfrats. Devant sa mine déconfite et décidément impayable beaucoup prirent le parti d'en rire, Akhenaton compris. Mais celui-ci déchanta rapidement lorsqu'il se rendit compte que certains de ses Jarls étaient aussi ligotés. Les auto-proclamés pires marchands qui soient les libèrent sans tarder et la petite troupe s'arma de son courage et des armes qu'elle trouva dans la salle pour affronter les niveaux supérieurs. Akhenaton retrouva avec joie son katana en orobeum et ses dagues. Mais le sourire qui s'affichait sur le visage du pirate n'était rien en comparaison de l'extase qui émanait du petit lieutenant. Celui faisait en effet les cents pas en fouettant l'air avec sa cravache. Au début cette vision fit sourire le capitaine mais il le perdit rapidement lorsqu'il pris conscience que cette demie-portion, avec un nœuds rose dans les cheveux mis probablement par une chanteuse sculpturale pinçant les cordes de sa lyre avec délectation et enchantant son monde, qui brassait l'air furieusement représentait assez bien le gouvernement mondial et son infantilisme. Cet impression se confirma après la diatribe enflammée de Tenaka qui exhortait les Hommes à pourfendre la racaille et à nettoyer ce complexe !

Sauf que personne n'avait la moindre idée de ce que le boss Squesh avait préparé contre une éventuelle évasion. Ils décidèrent donc d'interroger un prisonnier. Comme l'homme se montrait particulièrement peu coopératif et ce malgré les différentes promesses comme un récital de poésie (Vidna), une mort rapide (Hyuma), la possibilité de devenir son apprenti en quête d'héroïsme (Krighris), une place dans l'équipage (Akhenaton),un récital de poésie mimé (Vidna et Gulden), un Humpf (Igor), une vie rapide (Hyuma), la corne de Kurnan le sourd-muet (Loromin), une place dans l'équipage (Lara), un cours théorique sur n'importe quel sujet (Al), la vie sauve dans une prison, à perpétuité (Hyuma), un cours d’héroïsme (Krighris), un récital de poésie mimé et en musique (Vidna, Gulden et Tomiko), tout ses points de destin (Loromin), la vie sauve, au trou pour 20 ans.(Hyuma). L'appel d'offre fut conclut par un homme du Thrown Back : une part du buti... Aïe !

Décision fut prise d'interroger l'homme de façon plus persuasive. Akhenaton prépara son sabre inflammable et Hyuma sa cravache. L'interrogatoire, première étape de la reconquête de l'île était imminent.
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Message par Hyûma Dim 31 Juil - 15:06

La cohue était retombée. Les diverses personnes présentent regardaient, hagards, autour d’elles, essayant de rassembler les pièces du puzzle et de comprendre comment ils s’étaient enferré dans ce maelstrom infernal de violence. Des blessés geignaient ci et là, des morts encombraient le chemin un peu partout, et où que se porte le regard, ce n’était que scène de dévastation. Le mobilier n’était plus que l’ombre de ce qu’il fut, la vaisselle avait été réduite à l’état de mosaïques et il devait y avoir autant d’alcool et de liqueurs à même le sol que dans leurs fûts et bouteilles du bar…

Mais avant que les survivants de la furieuse empoignade qui avait agité la petite taverne n’aient le temps de reprendre leurs esprits et puissent prendre réellement le temps de réfléchir à ces évènements à tête reposée, une pyramide de table se trouva formée comme par magie au milieu de la pièce et un grand échalas maigrelet grimpa dessus et attira de suite l’attention générale.

« Ecoutez-moi, vous tous ! Clama Murdle. Voici le vrai visage de Squesh ! Détrompez-vous si vous pensez qu’ils vous considèrent comme des collaborateurs ou des alliés ! Comme vous avez pu le voir, il n’hésitera pas à éliminer sans vergogne les plus efficaces d’entre nous ! Allons-nous nous laisser massacrer sans réagir ? Le laisserons-nous nous abattre séparément au fil du temps ? Ou bien nous unirons-nous pour renverser cette tête de morue et mettre fin à son monopôle qui nous force à nous serrez la ceinture pendant qu’il se goinfre grassement sur notre dos ?
« Oui ! Ensemble, nous allons mettre fin à son règne délétère ! Ensemble, nous allons fonder la première coopérative d’esclavagiste, qui défendra nos propres intérêts à nous autres, petits producteurs ! Fini les intermédiaires qui gonflent éhontément leur prix ! Fini les grandes surfaces qui dictent leur loi ! Dorénavant, le pouvoir sera entre nos mains et nous vivrons décemment de nos productions ! Et cette ère commence maintenant, avec la chute de Squesh !
« Mes camarades ! Qui est avec moi ?! Qui se battra pour reconquérir son libre marché !? »

Tout au long de son discours, les hommes de Murdle, insidieusement mélangés à la foule, n’avaient eu de cesse d’approuver à grands cris et force hochement de tête la déclaration de leur chef. Bien vite, le reste de la foule suivit et ce fut bientôt toute la salle qui acclama et soutint Murdle dans sa nouvelle révolution. Le joug de Squesh n’en avait plus pour longtemps, parole d’esclavagiste !

Assez fier de sa petite manipulation, Murdle prit donc la tête du petit groupe et commença à organiser l’assaut sur la forteresse de Squesh. Des envoyés furent rapidement dépêchés vers les tavernes voisines pour les rallier à la rébellion, d’autres allèrent rameuter du renforts et d’autres, encore, s’occupèrent d’aller mettre hors course les hommes de main de Squesh encore en dehors de la forteresse pour éviter que leur révolte ne soit découverte trop tôt.

Murdle regardait d’un œil bienveillant ses « camarades » planifier la révolte, tout en souriant. Pendant que ces guignols seraient pris à parti par le boss et ses troupes, il aurait sûrement moyen de tirer le trésor et de prendre la poudre d’escampette avec ses gars…

*
* *

Dans la forteresse, plus bas, nettement plus bas, les évadés étaient toujours aux prises avec leur prisonnier muet comme une tombe.

« C’est ta dernière chance de parler, après, tu passes à la casserole, bluffa Hyûma.
_ Même pas peur, rétorqua le prisonnier.
_ On va te trancher les doigts et la langue, prévint Akhen.
_ M’en fiche !
_ On te cassera les dents et on t’énucléera, surenchérit Hyûma.
_ Bwahaha ! »

S’en fût trop pour Akhen, qui décida de se montrer un peu plus virulent. Théâtralement, il dégaina son sabre en Orobéum, histoire de montrer qu’il ne plaisantait pas. Son geste ample fit passer la lame à un cheveu du prisonnier, passa largement au-dessus de la tête du nabot de la marine, avant de frapper malencontreusement un tuyau métallique sur le mur.
Le choc projeta une poignée d’étincelle, et l’une d’entre elle provoqua l’embrasement accidentel de la lame.

« Superzut !
_ Mais qu’est-c’tu fiches, Akhen ? C’est quoi ce bordel ? S’énerva Hyûma.
_ Mon sabre s’est enflammé.
_ Genre on avait pas remarqué… Eteints ça, tu vas foutre le feu à quelque chose !
_ Mais j’peux pas, j’ai rien pour l’éteindre !
_ Ha ben bravo ! T’es un véritable danger public, ma parole ! Avoue, t’es recherché pour tes tendances pyromanes, hein…
_ Pas du tout !
_ Hé, regardez, le prisonnier incante quelque chose. » Intervint Loromin.

Effectivement, entre la panique de la combustion spontanée et l’engueulade entre les deux fortes têtes, personne n’avait plus fait attention au prisonnier, qui gémissait en boucle « J’vais parler, j’vais parler ! Tout, mais pas le feu, pitié ! J’vous jure qu’j’vais parler ! ».

« Rhalàlàlà, on trime pendant des heures alors qu’il suffisait de quelques flammes pour le faire parler, résuma Lara.
_ Ok, Akhen, rapplique avec Ardente, on va l’interroger, intima Hyûma.
_ Ardente ?
_ Comment tu veux appeler autrement ton sabre-torche ? Très bien, t’as intérêt à nous dire tout ce qu’on veut savoir, monsieur le prisonnier, sinon ça va chauffer pour toi !
_ J’vais parler ! assura le prisonnier au bord des larmes.
_ Où est ton boss ? L’interrogea Hyûma.
_ Quelque part dans l’aile ouest. Mais je sais pas où, promis ! Y’a que les plus anciens qu’on le droit d’aller par là.
_ Où sont mes HP ? Demanda Loromin.
_ Hachepé ?
_ Ses hommes-poissons, traduisit le nabot.
_ Probablement dans les geôles du secteur 4, parce qu’elles sont renforcées. C’est à l’est, à deux couloirs d’ici. J’peux vous emmener si vous voulez.
_ C’est par où, la sortie ? Voulut savoir Akhenaton.
_ Il y a l’embarcadère tout en bas. Et sinon, la salle des ventes, tout en haut. Ce sont les seuls issus, à moins qu’il n’y en ait des secrètes. Mais promis-juré, j’en sais pas plus. »

L’état-major du groupe de fuyard recula pour ruminer ses informations et décider de la marche à suivre. Tomiko, qui s’ennuyait ferme, émit l’idée qu’on pourrait peut-être jouer à collin-mayard pour passer le temps et faillit emporter l’adhésion de la majorité du groupe, mais un passage de la lame enflammée d’Akhen près du détecteur de fumée et une nouvelle douche froide tempéra bien vite les ardeurs de tout un chacun. Loromin décida alors qu’il n’irait nulle part sans ses homme-poissons, et puisqu’il fallait renforcer le groupe avant de songer à poutrer Squesh ou filer d’ici, il fut décidé d’un commun accord d’aller délivrer la division HP.

Quelques minutes plus tard et le groupe de fuyards sillonnaient les couloirs en direction de ce fameux « secteur 4 », guidé par le pirate de Squesh, aiguillonné par la lame enflammée d’Akhen. Malgré quelques courtes algarades avec le service d’ordre du coin, les évadés parvinrent bien vite jusqu’à la zone des geôles.

Après avoir promptement maîtrisés les gardes, le petit groupe se mit en devoir de libérer tout le monde, y compris les chers hommes-poissons de Loromin. C’est tandis que tout ce beau monde s’agitaient en tout sens, se mettant au courant de la situation, s’équipant ou se vantant de ses exploits héroïques (Kighris était particulièrement fier d’avoir mené l’assaut salvateur qui avait permis de libérer ses collègues pisciformes), que Gulden s’aperçut de quelque chose qui clochait, en regardant par l’une des meurtrières.

« Cap’taine ! Venez voir, j’en crois pas mes yeux !
_ Quoi encore ! Répondit ledit capitaine, un peu sur les nerfs suite à une énième dispute avec le nabot.
_ Regardez ! C’est la Lance d’Odin, je ne rêve pas !
_ Oh bon sang ! Mais oui, c’est bien lui ! Ahah ! En voilà une bonne nouvelle !
_ La lance d’eau de qui ? Voulut savoir Hyûma.
_ La lance d’Odin, répondit Loromin. Une arme mythologique d’essence divine, avec bonus d’altération majoré par les jours de tempêtes et capable de projeter des salves éclairs. Malheureusement, elle a été maudite par le sournois dieu des…
_ C’est mon navire, expliqua Akhenaton. Les pirates l’ont emmené dans leur embarcadère ! Voilà un moyen de s’enfuir idéal.
_ Personne n’ira nulle part tant qu’on a pas dégommé Squesh !
_ Oui, mais après, je file avant les renforts de la marine. Avec mon bateau.
_ Peuh, tricheur…
_ C’est normal, l’espèce de rideau de flamme, là, dehors ? Demanda alors Lara.
_ Beuuuh… Hé ! Ils veulent quand même pas faire cramer mon navire ! S’inquiéta subitement Akhenaton.
_ Nyahahaha ! Bien mal acquis jamais ne profite ! Ricana Hyûma.
_ Attendez, capitaine ! Je crois que bien que ce sont nos hommes qui sont en bas. Regardez, c’est bien Ethan, là-bas, en train de gesticuler au milieu, intervint Gulden.
_ Roooh, ils sont venus nous délivrer ? S’étonna le capitaine pirate. Mince alors, ben pour une initiative…
_ M’ont surtout l’air pas bien empoté, tes gaillards, rétorqua Hyûma. Ils se sont coincés contre la forteresse verrouillée et devant, c’est l’armada de Squesh qui va bientôt se profiler. Ils sont faits comme des rats. Ça va tourner au massacre quand ils vont se faire attaquer.
_ Quoi !? Mais c’est pas possible ! S’affola Akhen. Y’a forcément quelque chose à faire.
_ Je doute qu’on ait le temps de dévaler les étages pour aller leur porter secours, marmonna sombrement Gulden.
_ Mais on ne va pas les laiss… »

Akhen fut brusquement interrompu par le babillement typique d’un escargophone recevant un appel. Il y eut un moment de flottement au sein de la troupe, tandis que chacun s’entre-regardait, se demandant d’où le bruit pouvait provenir.

La réponse vint de Lara, qui décrocha comme si de rien était le petit escargophone qu’elle avait sur elle et prit l’appel.

« Murdle ? … Oui. … Tout baigne, j’ai récupéré nos gus et pas mal d’autres, par contre… …. Hé ! Je… Dis… Tu as fait quoi !? … … Que je fasse diversion ?? C’était censé être toi, ma diversion ! … … … Tu veux savoir ce que j’en pense de ton plan !? … … Compris, fais comme tu veux… »

La demoiselle raccrocha avec un soupir exaspéré, puis s’aperçut que tout le monde la dévisageait.

« Attendez, vous avez un escargophone ? S’étonna Loromin.
_ Alors on pouvait communiquer avec l’extérieur depuis le début ? N’en revint pas Hyûma.
_ Génial ! Y’a un escargophone sur la Lance d’Odin, il faut que…
_ STOOOOOP ! On se calme. C’est un petit escagophone à fréquence fixe, donc bernique les appels aux autres. C’est juste pour mon capitaine.
_ Ooooh…
_ Et que voulait-il, à ce propos ? Ça n’avait pas l’air d’être de bonnes nouvelles, fit remarquer Vidna.
_ Ce bougre d’ahuris vient de créer une fronde de protestants composés de la plupart des clients et fournisseurs présent dans la bourgade à la surface. Ils ont décidé de faire tomber Squesh. Mais ils rencontrent des difficultés pour pénétrer dans la forteresse, alors ils ont besoin d’un coup de main. Il faudrait qu’on fasse diversion pour les aider.
_ Mais c’est quoi cette idée foireuse ? Grogna Akhen.
_ Initialement, c’était censé être la diversion qui nous aiderait à sortir, mais elle a pris un peu trop d’ampleur, finalement, expliqua Lara.
_ Et donc ? On fait quoi ? Demanda Loromin.
_ Moi, je vais filer un coup de main à mes hommes ! Décida Akhenaton.
_ Laisse tomber, tu ne peux rien y faire, intima Hyûma.
_ Parce que tu crois que je vais les laisser tomber !?
_ Ouais. Parce que c’est quelqu’un d’autre qui va s’en charger !
_ Que… quelqu’un… quoi ?
_ J’ai un plan. Annonça Hyûma avec emphase, signe que son cerveau survolté venait effectivement de pondre un de ses plans complètement dingue.
« Soyons lucide. D’une part, tu n’auras jamais le temps de te frayer un chemin à travers toute la forteresse et en plus, tu n’en sortirais pas indemne. D’autre part, si on va faire diversion là-haut, rien ne nous dit que le boss va rester sagement à nous attendre et ne va pas tenter une sortie. Et enfin, si on va récupérer mes hommes chez Squesh, rien ne nous dit que ça ne va pas dérailler en haut et en bas et qu’on ne va pas se retrouver pris en tenaille. Donc on va procéder comme suis :
« Kighris et Igor vont nous pulvériser cette meurtrière de façon à pouvoir y faire passer quelqu’un. Ensuite, Loromin, ses homme-poissons et la sirène sauteront dans le vide pour tomber à l’eau. Ils craignent rien, c’est leur élément, pis c’est des as du plongeon. En plus, ils renforceront à la perfection tes gus, vu que c’est une bataille sur les flots qui s’annoncent.
_ Et comment ils sauront que ce n’est pas une ruse de Squesh, ce contingent amphibie ? Fit remarquer Akhenaton. J’y vais aussi !
_ Très juste, l’un des tiens les accompagnera.
_ Pas l’un des miens : moi.
_ Loromin, t’en dis quoi ?
_ Mon groupe est plus porté sur le contact. Je vais prendre le caster, comme ça, il formera un duo magique avec Tomiko.
_ Gné ?
_ Il a dit qu’il prenait Al, pour la magie, expliqua Gulden.
_ Hein ? Mais je ne fais pas de magie, moi ! Se défendit l’intéressé.
_ Sauf avec un canon entre les mains, sourit Akhen. Pourquoi pas. Mais j’y vais aussi.
_ Nan, reprit Hyûma. Toi, tu commandes tes jarls et avec nos gars les plus costauds, Igor et Krighris, tu vas harceler le sommet de la forteresse et faire diversion pour Murdle et ses nouveaux amis. T’es le mieux placé pour commander les Jarls, donc c’est toi qui t’y colle.
_ Je vois. Ok, je marche.
_ Et évite de foutre le feu à la baraque.
_ C’était un accident, bordel ! Sauf que je ne comprends rien à ce que dit Igor. Et ça m’a l’air réciproque, pour le coup.
_ J’lui dirai de suivre le mouvement ou de faire comme Kighris et ça ira comme sur des roulettes.
_ J’le sens pas, ça, par contre.
_ Sinon fais un détour aux cuisines et guide-le avec des côtelettes… Pendant ce temps, Vidna, Lara et moi, on prend la tête du reste du groupe, on va libérer mes derniers hommes et on en profitera pour coincer Squesh pendant qu’il est isolé du reste de ses troupes. En étant sur tous les fronts, on pourra parer à toutes les éventualités !
_ Ça me paraît quand même vachement simpliste comme plan.
_ T’y connais rien en haute stratégie, c’est tout… »

*
* *

Dans son salon, Squesh fulminait. Elias lui avait rapporté en catastrophe l’entourloupe de ce perfide Murdle. Après avoir tenté de le rouler, ce vil petit mécréant avait osé lancer une révolte contre lui, dans son fief ! Et non content de cette infamie, il avait capturé son fils ! Il allait le lui faire payer chèrement.

Mais l’heure n’était pas à la vengeance, il lui fallait d’abord réfléchir. Entre les enragés d’au-dessus et les évadés qui couraient les couloirs, la garde ne savait plus où donner de la tête. Pire ! Ses effectifs extérieurs étaient coupés de la forteresse par une bande d’allumés qui s’étaient mis en tête de faire leur dernier baroud d’honneur au pied de sa forteresse !

La situation menaçait franchement de tourner au vinaigre s’il n’y prenait pas garde.

L’homme-poisson se força au calme et fit le point sur la situation. Les évadés avaient un objectif : récupérer leurs animaux. L’énorme morue humanoïde frémit à la pensée d’un rhinocéros enragé parcourant librement les couloirs. Non, mauvaise idée que de les laisser mettre la main dessus.
En haut, la fronde des mécontents tentait un assaut en règle sur sa forteresse et avaient déjà investi la salle de vente et le complexe extérieur. Dans ses premiers niveaux, la forteresse bénéficiait de plusieurs aménagements visant à repousser une force extérieure, même supérieur en nombre. Si elle tombait, il serait nettement plus difficile de canaliser l’ennemi qui pourrait alors passer par les nombreux couloirs et escaliers. Pire, les goulots d’étranglement anti-émeute et les dispositifs de sécurité pour contrer une évasion massive de prisonniers pourraient alors servir tout aussi bien aux défenseurs de la forteresse qu’aux assaillants, selon leurs positions respectives. La situation deviendrait très vite ingérable.
Enfin, les zouaves dehors avaient fermement l’intention d’emporter un maximum de monde dans leurs tombes. Bien qu’ils n’aient pas l’air très futé, on ne savait jamais : l’un d’entre eux pouvaient très bien se dire qu’au lieu de mourir pour des prunes dans un sanglant corps à corps, mieux valait utiliser les canons des navires amarrés pour pilonner la forteresse ou engager une bataille navale avec l’escadre de Squesh et envoyer par le fond un maximum de navires. Quand les gens ne s’inquiètent plus de s’en tirer, ils peuvent devenir méchamment efficace…

Trois problèmes, trois solutions.
Les évadés viendraient chercher les animaux. En amont de la salle se trouvait en goulet d’étranglement aisément barricadable, qui annulerait leur supériorité numérique. Peu importe leur nombre, leur détermination et le chemin qu’ils emprunteraient : ils aboutiraient à cet endroit, qu’une poignée d’hommes pouvait tenir.
Les troupes au sommet, bien qu’elles aussi inférieur en nombre, pouvaient probablement faire jeu égal avec les assaillants, car mieux entraînés, équipés, plus aptes à se coordonner et ayant la connaissance du terrain et des pièges pour eux. Un simple coup de pouce suffirait à faire pencher la balance en faveur des esclavagistes de Squesh, le temps que les autres situations se tassent et qu’on puisse rassembler les forces nécessaires pour bouter ces ingrats hors de l’île.
Quand aux kamikazes de l’estuaire, il fallait les écraser de suite avec toute la puissance possible, avant que de drôles d’idées ne se mettent à germer dans leurs crânes épais.

Squesh appela Elias sur-le-champ.

« Va chercher mes gardes du corps et dis-leur de se déployer dans la salle 26 du secteur 1, et de fortifier leur position. J’irai mater moi-même ces foutus prisonniers ! Pendant ce temps, Elias, tu vas prendre le commandement de la garde, en haut, et me contenir la foule des enragés. Je t’autorise à utiliser notre petite surprise à ta guise. Quoi qu’il arrive, je t’ordonne de ne pas laisser le moindre de ces tocards pénétrer dans ma forteresse. Compris ?
_ Bien sûr, boss. Heu… Pour la surprise, vous êtes sûr de vous ?
_ C’est le moment ou jamais de voir ce qu’elle vaut.
_ Bien. Et pour les troublions qui squattent notre embarcadère ?
_ Papy Squegh n’est pas censé rentrer bientôt ?
_ Ah, si ! Il ne devrait plus tarder.
_ Mwahahaha. Escargophone le « Gueule D’airain » et dis à papy de me nettoyer l’embarcadère. Je lui laisse carte blanche, qu’il ne s’enquiquine pas à faire des prisonniers, il n’aura pas à faire dans la dentelle pour une fois. Le reste de la flotte suivra ses directives. Peu m’importe les moyens, je veux récupérer mon embarcadère au plus vite. Une fois fait, l’armada viendra mater les prisonniers, puis nous irons repousser les assaillants de la surface, compris ?
_ Oui, boss ! »

*
* *

A quelques encablures de là, une paire d’Exocepellins bondissaient entre les flots à vive-allure. Ces petits poissons volants étaient capables d’atteindre des pointes de vitesses fantastiques sur de courtes périodes. De fait, il ne fallut pas longtemps aux deux poissons pour atteindre le pâturage où Blupi, le jeune croisé Cachalion, se restaurait avidement.

Rapidement, les deux éclaireurs mirent au courant leur imposant ami. Ils avaient repéré la cible de sa croisade : un homme-poisson bleu, de la famille des acanthurus sohal, avec un gros poncho bleu. Il leur était littéralement tombé du ciel, oui, oui. Sous leurs yeux. Puis il avait rejoint le ponton de l’île et semblait discuter ferme avec ceux qui s’y trouvaient. En se dépêchant, Blupi pourrait sûrement l’avoir avant qu’il ne se remette en sécurité sur la terre ferme !

Le Cachalion ne se le fit pas dire deux fois. L’heure de faire payer son horrible affront à cet impie damné avait sonné, il en était sûr. Sa nageoire caudale s’activa et Blupi se mit rapidement en route vers l’estuaire de Kawaguchi, guidé par ses Exocepellins.

Hyûma
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Message par Invité Mar 20 Sep - 17:20

Loromin avait expliqué la situation au dénommé Ethan, avec l’aide considérable du caster, Al, qui devait avoir un paquet de points d’amitiés avec le pirate. En effet, dès qu’il l’avait vu, il s’était calmé, et avait surtout fait baisser le paquet de fusils qui les visaient. Pendant ce temps, Toriko jouait de la lyre dans son coin, faisant un petit récital pour le reste des troupes qui attendait les ordres.
De fait, le plan était prêt, la forteresse allait tomber !

Les marins prirent tous les bateaux à l’instigation d’Al et les placèrent de façon à ce qu’ils puissent tirer sur la forteresse. Tous les autres bateaux furent laissés tels quels, à part que les gouvernails furent détruits par les hommes-poissons. Voilà qui devrait supprimer les risques de poursuites, la mission devant échouer, mais également causer des pertes à Squesh s’il survivait et gardait le contrôle de son île.
Ce que Loromin ne percuta pas, c’est que comme c’était la Marine qui allait vraisemblablement obtenir les bateaux comme prises de guerre, c’était la Marine qui se retrouverait avec des navires déficients sur les bras, avec tout de même la possibilité de les revendre en pièces détachées ou non. D’ailleurs, il se rendit compte qu’il avait totalement oublié de les couler au milieu de la baie, comme Hyuma le lui avait demandé, sans lui en révéler la raison : pour empêcher Akhenaton et son équipage de s’enfuir ensuite.

***

Les gardes des portes, en voyant leurs propres navires se mettre en position pour les pilonner, commencèrent à se sentir mal. Ils avaient un sacré pressentiment disant entre autres qu’ils n’allaient pas vraiment apprécier ce qui allait leur tomber dessus, qu’ils étaient sacrément mal payés, sacrément mal équipés et qu’ils risquaient de sacrément mourir. Ils filèrent se réfugier plus avant dans la forteresse, surveillant vaguement l’entrée. Tant que personne ne pénétrait à l’intérieur, c’était bon, pas vrai ?

***

Murdle, au sommet de la forteresse, et accompagné de ses soldats propres, de ses nouveaux amis esclavagistes et du fils de Squesh, dirigea ses troupes de plus en plus importantes à mesure que se répandait le bruit de la révolte vers le haut de la forteresse, le point d’entrée le plus proche. Il était temps de renverser le chef et de faucher son trésor, puis de s’échapper avec avant l’arrivée de la Marine, qui ne devrait pas tarder.

En effet, rien ne lui indiquait qu’elle était déjà sur place. Et même dans la place.

Le combat aux portes était rude, et les soldats de Squesh ne voulaient pas abandonner. Les premiers rangs des esclavagistes, ceux qui étaient les plus ardents, avaient été décimés. Murdle se félicita d’être resté un peu en retrait, hors de portée des tirs, puis se mit à réfléchir. La diversion de Lara ne devrait pas tarder, mais pendant ce temps, il se retrouvait coincé avec des alliés relativement peu fiables qui pouvaient parfaitement se dire que mourir ne valait pas le coup pour augmenter les gains du commerce.
Il lui fallait trouver un moyen de garder tous ses gens-là sous tension, et ses propres gars qui opinaient bruyamment au moindre de ses propos l’y aidaient bien. Finalement, il se décida à révéler qu’il avait des renforts qui venaient de l’intérieur de la forteresse : certains menaçaient de partir, se rendant compte que prendre un château d’assaut sans vrai équipement, contre des troupes entrainées et déterminées prêtes à sacrifier le fils de leur patron pour tenir leur mur était voué à l’échec.
A son annonce, de nombreux esclavagistes furent de nouveau impressionnés et prêts à combattre pour leur liberté économique. Restait juste à maintenir un minimum de pression en attendant que la diversion fasse son travail en leur tombant dessus à l’improviste.

***

Elias se mordillait la lèvre. La conjoncture était mauvaise pour envoyer la petite surprise. Un seul coup de celle-ci et il n’y aurait sans doute plus d’adversaires, mais alors qu’il allait l’envoyer, ceux-ci s’étaient retirés et avaient commencé à discuter entre eux. Quand ils étaient revenus, c’était avec bien moins d’entrain, et surtout beaucoup plus de prudence. Résultat : la surprise était inutilisable ou presque.
Il était franchement déçu. La première fois qu’il avait entendu comment elle marchait, il avait trépigné à l’idée de pouvoir l’utiliser. Et voilà qu’on le privait de cette joie.

***

Dans leurs cages, les lions trépignaient eux aussi, tournant en rond, se grognant dessus et griffant vaguement les murs et les barreaux, dans le vain espoir de passer au travers. Les oiseaux, nerveux, avaient déjà repeints le sol et une partie des murs couleur fiente et roucoulaient, piaillaient et se manifestaient à qui mieux-mieux. Seul le rhinocéros restait placidement en place, semblant même endormi. Pourtant, les barreaux de sa cage étaient recouverts d’une fine pellicule rouge, indice de la vétusté de l’appareillage…

***

Hyuma était en tête du groupe constitué de tous les prisonniers libérés, de Lara et de Vidna. Alors que Lara se fondait au milieu, la capitaine de la Marine gardait l’arrière-garde, tout en étant à moitié remorquée par un gars attentif, qui priait au fond de lui-même qu’elle se réveille s’il y avait du grabuge. En effet, entre les chants murmurés ou les poèmes déclamés, il en venait à se demander si la jeune femme était vraiment capitaine de la Marine ou si le nabot utilisait une folle pour subjuguer le groupe. Mais il ne fit part de ses doutes à personne, d’abord car il n’en était pas sûr, et ensuite parce qu’il n’osait pas lâcher la manche de sa suiveuse, des fois qu’elle se perde.
Aussi, quand ils arrivèrent à la salle 26 du secteur 1, tous furent surpris par un étroit goulet duquel partirent de nombreux coups de fusils. Ceux-ci étaient tirés à hauteur de poitrine, ce qui expliquait que, malgré le fait qu’il soit en première ligne, Hyuma s’en tira indemne.

Après une rapide retraite, il fit le point. Seules deux personnes pouvaient passer de front et il semblait que de l’autre côté du goulet, une palanquée de gardes armés de fusils les attendaient, tirant à tour de rôle si c’était nécessaire, se retirant ensuite immédiatement pour laisser la place et recharger. Il y avait également quatre ennemis visibles armés de lances parées à transpercer tous ceux qui parviendraient éventuellement à passer au terme d’une attaque kamikaze. Et sans doute d’autres derrière.

La situation semblait insolvable.

***

Krighris se rengorgea. Son Héroïtude devenait de plus en plus flagrante : il avait désormais son premier compagnon, le fidèle Igor, un géant super costaud qui se battait presque aussi bien que lui. De plus, assisté par un troupe de seconds couteaux, les Jarls, et leur chef, qui les guidait, Akhenaton, il ne faisait aucun doute qu’il grimpait dans la hiérarchie mondiale et sa place au Paradis des Héros lui semblait de plus en plus proche.
D’ailleurs, même si le guide avait fière allure avec son sabre magique, sa position même de guide le classait comme personne sans grande importance. Probablement celui qui allait mourir le premier, en fait.

Les couloirs en pente douce alternaient avec des escaliers, ce qui prouvait sans le moindre doute aux yeux de Krighris qu’ils montaient. On la faisait pas, à un Héros comme lui. Après un énième couloir, ils atteignirent enfin les portes de la forteresse, côté intérieur. Une petite cour occupée par un contingent de soldats regardait le sommet des murailles, là où quelques sentinelles étaient stationnées. De plus, un genre de super-soldat armé avec classe et possédant même des épaulettes regardait fixement le lointain, tandis que tous attendaient ces ordres.
Le Chef ! Celui-là, il était pour lui, décida arbitrairement Krighris. Finalement, un des soldats de la cour jeta un coup d’œil derrière lui au moment de refaire son lacet et laissa échapper un hoquet de surprise. Ses camarades se retournant immédiatement, puis dégainant leurs armes, le guide lança l’assaut, suivi de près par ses Jarls. Dans ce combat, il trouverait dramatiquement la mort contre le chef, que Krighris combattrait ensuite avec succès…

Mais déjà les deux troupes s’entrechoquaient, Igor au moyen d’un soldat déjà tombé devant un des coups des battoirs qu’il appelait mains. De leurs côté, les Jarls semblaient avoir un léger avantage face aux troupes de l’esclavagiste, mais cela pouvait parfaitement être du fait de leur férocité. Akhenaton, lui, n’était nul part en vue. Krighris décida de se dépêcher de trouver le chef. Ce n’était pas tout ça, mais s’il se faisait voler sa proie, il ne deviendrait pas Héros aussi vite !
Mais tout d’un coup, trois ennemis se dressèrent face à lui, armés de sabres. En plus, il venait d’apercevoir le guide, qui commençait son combat contre Elias. Il se transforma rapidement en ours Kodiak mais ne put profiter de la très légère surprise adverse pour les vaincre. Il engagea donc le combat, tentant d’y mettre un terme le plus rapidement possible.

***

Papy Squegh sautait presque sur place. Il évitait, parce qu’il risquait de trouver le pont, l’entrepont et la quille du navire, mais ce n’était pas l’envie qui lui manquait. Et ce, depuis l’appel de la base. Il pouvait enfin laisser s’exprimer ses penchants naturels. Pas de prisonniers, que des cadavres. Et encore, après plusieurs volées de canons administrées à distance, peu de chances que ça soit le cas, gloussa-t-il.
Du coup, quand, tout près de l’embarcadère, il vit tous les navires de son chef pointer leurs canons vers lui, il ne comprit pas ce qui se passait. Il comprit contre que sauter à l’eau paraissait être un bon plan, ce qu’il fit. Ses autres troupes sous-marines firent de même. De toute façon, seul le premier vaisseau, le sien, avait été coulé, et les autres suivaient derrière. Et ils ne se feraient pas prendre par surprise.
Pendant ce temps, lui passerait sous l’eau et détruirait les bateaux de l’extérieur. Cela faisait bien longtemps qu’il n’avait pas troué la coque d’un bateau pour le couler, et il pensait ne pas avoir trop perdu la main…

***

Loromin vit arriver vers lui une escouade d’hommes-poissons. Comme il était le chef de la seule section de la Marine qui se trouvait sur place, aucun doute qu’il s’agissait d’ennemis. Il reconnut d’ailleurs pleins d’Acanthurus Sohal, comme lui. Dommage, dans d’autres circonstances, ils auraient pu regarder s’ils avaient des liens familiaux, ce qui était souvent le cas entre même espèce, parfois plusieurs dizaines de générations en arrière. Forcément, en remontant aussi loin, hein…

***

En arrivant sur place, Blupi resta perplexe. Au lieu de l’impi promis, il en voyait une dizaine, tous des Acanthurus Sohal vêtus de bleu. Ses Exocepellins ne pouvaient l’aider sur ce coup, ne sachant pas plus que lui le signalement complet de celui qui avait inconsidérément écrasé la tête de l’Ancien.
Du coup, il ne lui restait plus qu’à tous les gober et l’affaire serait close, pas de doutes !

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Message par Akhenaton Dim 2 Oct - 15:05


  Elroy se gratta pensivement le front avec son stylo en réfléchissant à la suite de son article. Autour de lui les hommes de L’Infini s'affairaient à la manœuvre. Le Navire amiral et sa flottille de patrouille se dirigeaient toutes voiles dehors vers l'île de Jarawak à la recherche des survivants de L’Insubmersible, échoué quelques jours auparavant à une position donnée. Personne n'avait alors pris conscience que cette position correspondait à Jarawak, connue pour abriter une importante base d'esclavagistes et de kidnappeurs. Et ce qui était censé être une simple mission de sauvetage s'était transformé en assaut sur une des poches criminelles du secteur, que l'on avait jamais nettoyé car pour avoir des troupes il fallait un prétexte et apparemment le commandant local n'était pas un as de la paperasse.
Mais maintenant, toutes ces histoires de prétexte c'était du passé, un équipage entier avait été capturé, c'était inacceptable et la dernière erreur de ces enflures. Trois navires et 500 marines avaient été mobilisés et Shien Elroy, embedded sur L'Infini s'était frotté les mains. Enfin de l'action et à un point tel que personne n'avait pesté contre la malchance et les bancs de sables, grands responsables des échouages des fiers bâtiments de la Marine, bien au contraire. Shien avait même entendu d'une de ses sources confidentielles que ces Marines perdus étaient à la poursuite du pirate responsable de la prise d'otage de l'île de Koï, qui pourraient donc se trouver sur Jarawak selon toute vraisemblance. Excité comme une puce par cette possibilité, le journaliste ne dormit pas la première nuit. Ni la deuxième d'ailleurs mais pour d'autres raisons.
Une escadre ennemie avait en effet croisé près de la flottille adoptant apparemment le même cap. Nick « Papy » Squesh s'en retournait chez lui avec un bon quart des effectifs des esclavagistes. Lui laissant deux heures d'avance, le commandant pris parti de le suivre et de lui tomber dessus dès qu'ils auraient atteint l'île pour ne pas alerter les pirates restés sur l'île et compromettre la vie des prisonniers.
Shien recommença à écrire :
Lorsque le soleil fut au zénith du deuxième jour notre vigie attentive nous appris qu'une vingtaine d'esquifs convergeaient vers nous. Allions-nous les engager et les détruire sous notre feu rageur ? Le commandant n'en décida pas ainsi et nous mîmes en panne le temps de les laisser passer. Toute la nuit je les observais à la lunette sur leurs petites embarcations. Concentrés sur la navigation, roulant par quart leur organisation ressemblait de loin à la notre. Sauf que l'homme à la barre n'est pas rutilant dans son uniforme et le visage avenant mais un Homme-Poisson immonde et l'air mauvais et que la créature couchée à sa pied n'est pas un chien fidèle mais une esclave entravée.
Le choc n'en serait que plus sanglant. A l'heure où j'écris ces lignes il est d'ailleurs imminent et les hommes autour de moi fourbissent leurs armes et paraissent déterminer à secourir leurs camarades et à préserver la liberté des potentielles victimes de ces monstres.

[…] Au plus fort de la bataille, le courageux journaliste reprit sa plume pour continuer son article :

Cela fait maintenant quelques minutes que les pirates sont pris dans un feu croisé entre nos canons et le rivage. Ils sembleraient que l'appel enivrant de l'or ait eu finalement raison de leur unité. Néanmoins plusieurs de leurs unités parviennent à débarquer et s'attaquent aux navires qui les bombardent. Deux de nos navires ont été aussi arraisonnés par leurs embarcations. Mais qu'importe que ces monstres périssent par le sabre plutôt que par le feu vengeur de nos canons. La Marine vaincra !

*
* *

Devant la porte, les esclavagistes, menés par Elias sont encerclés et pris entre deux feux. Reprenant espoir à l'arrivée impromptue des renforts Murdle et ses hommes sont repartis à l'assaut, enfonçant les défenses de la forteresse et prenant les premiers murs et goulets d'étranglements. Sentant la situation lui échapper, l'aveugle abat sa dernière carte pour renverser la situation : la surprise. Le placement des forces d'insurgés est parfait et si la bande qui les a pris à revers sera à l'abri, l'autre traître et sa bande seront décimés, et les survivants, désormais en infériorité numérique, n'auront plus l'ombre d'une chance. Même ce satané ours. Elias donna l'ordre via l'escaméra de surveillance d'activer la surprise.


*
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Dans la salle 26 du secteur 1, la situation était de plus en plus critique pour les membres du thrown Back et Hyuma. Attirés par les bruits de la bataille de plus en plus d'esclavagistes arrivaient pour porter secours à leurs compagnons et les animaux qui pourraient les réduire en charpie étaient toujours inaccessibles. De plus du côté des Marines le sol tremblait régulièrement comme sous l'effet de bombardements.
Le Boss Squesh avait fait une brève apparition avant de constater que ses hommes avaient parfaitement manœuvré et que ce n'était plus qu'une question de temps et de munitions. Il était ensuite reparti vers son salon, d'où il coordonnait les différents fronts. Et si tout ce passait comme prévu pour le moment dans la forteresse, la situation sur la plage risquait de dégénérer avec l'arrivée des Marines, il fallait que ces hommes se dépêchent d'écraser les fourmis qui prétendaient leurs résister avant d'aller régler leur compte à ces soldats prétentieux.

*
**


De la cavalerie... Nan mais sérieusement qui utilise encore de la cavalerie de nos jours ? C'est dépassé, intransportable, et loin d'être efficace contre un mur, certes fait de tonneaux et de planches mais ça restait un mur.
Donc où était le piège ? S'interrogeait Ethan, surpris par cet attaque plutôt faible et mal pensée en comparaison des autres. Pourquoi pensaient-ils qu'une ligne de chevaux pourrait percer un mur qui avait tenu jusque là ?
Lancés au triple galop les cavaliers s'approchaient sous les tirs de l'équipage de La Lance d'Odin du rempart de fortune censé les protéger. Accroupis derrière les tonneaux les tireurs, à couvert, étaient moins exposés et la barricade ralentissait les assauts des fantassins. Peut-être qu'ils comptaient balayer la faible construction et ouvrir ainsi la voix à leurs camarades. Mais normalement les pieux devraient les ralentir suffisamment pour rendre cela irréalisable... Donc où était le piège ?
Soudain le Jarl compris, si les chevaux sautaient par dessus la barrière, ils pourraient ravager les défenseurs qui se retrouveraient coincés, dos au rempart, tandis que les fantassins s'avanceraient sans les tirs qui les avaient tant fauchés les fois précédentes. Ce serait un massacre vite fait, bien fait.
Deux solutions : abandonner le rempart ou le tenir. Mais la première n'empêcherait pas les cavaliers de franchir leur seule défense et alors Ethan aurait l'occasion de vérifier en personne les rumeurs sur l'efficacité de la cavalerie dans des conditions normales...
Il ne fallait pas qu'ils passent la barrière, coute que coute. Courant vers ses hommes, le Jarl leur hurla de lever leurs armes vers le ciel pour faire renâcler les montures et faire échouer leur manœuvre. Debout sur les tonneaux, leurs armes tournés vers l'extérieur les défenseurs se transformèrent en une véritable rangée de pieux supplémentaires. Face à cet obstacle beaucoup de cavaliers échouèrent à faire franchir la barrière à leurs montures. Seul un petit nombre y parvinrent, semant la panique dans les rangs des défenseurs tandis que le reste des esclavagistes repartaient à l'assaut. Mobilisant toutes ses troupes, Ethan s'occupa des intrus alors que simultanément les tireurs tentaient d'éclaircir les rangs adverses. Rapidement la plupart des cavaliers furent jetés à terre et achevés. Seul un étalon brun ruait encore, dispersant tonneaux et défenseurs. La barricade, dispersée en plusieurs endroits, comportait désormais plusieurs brèches. Les défenseurs se hâtèrent de rassembler quelques tonneaux éparpillés mais ne purent toutes les combler. Se massant aux alentour de la principale ouverture, les pirates se heurtèrent à l'étalon brun, désormais un hybride entre le cheval et l'homme, qui défendait le trou qu'il venait de créer. La situation devenait critique et Ethan voyait mal ce qui pourrait les sauver.


*
**

Squesh Junior rigolait bien. Tout avait tellement mal tourné que c'en était presque jouissif de voir ces kidnappeurs détaler ainsi devant la surprise. La Surprise ? Un truc archi-simple ! Une montgolfière bourrée de tireurs qui arrosaient tout ce qu'ils voyaient avec leurs arcs. Et invulnérable s'il vous plait ! Parce qu'une montgolfière c'est facile à abattre, on tire dessus et pof plus de ballon et elle se casse la trombine sur le sol. Sauf que celle-là est magnétique, toutes les balles sont déviés par le champ et ne la touchent pas ! En plus peinte comme elle l'est, c'est la panique assurée en bas. 'fallait voir comment ces lâches ont détallés ! Comme des lapins ! Et leur charismatique meneur n'a rien pu faire, avec ces rollers de gamin ! Ils sont foutus !
Bon n'empêche que je suis toujours pas libre moi !

*
**

Sur la plage, la bataille prenait des proportions apocalyptique. Après avoir troué les bateaux des l'intérieur et ainsi fait cesser le tir croisé sur leurs navires, la brigade d'Hommes Poissons de papy Squesh s'était fait simultanément engagée par un cachalion visiblement motivé à tous les dévorer et une autre horde de leur congénères au service de la Marine. La bataille aquatique, semblait incertaine. Plus au large, la majorité de la flottille de Squesh s'était attelée à la difficile tâche de prendre les navires de la Marine, un par un. Et s'il l'un d'entre eux avait déjà succombé sous le nombre et les muscles des Hommes-Poissons, les pirates avaient déjà perdus la moitié de leurs effectifs.
Les membres de la Lance d'Odin chargés de défendre la plage s'étaient repliés et réfléchissaient désormais avec Al et Loromin sur comment porter secours à leurs compagnons. Tandis que les humains de la flottille de Papy Squesh, que le cachalion avait laissé tranquilles, encerclaient Tomiko en chantant et en tapant dans leurs mains.

Ayant mis dès son arrivée plusieurs canons en batterie, Al avait tenté de bombarder la forteresse, mais sans succès pour l'instant, il lui manquait quelques mètres pour atteindre ce qu'il voulait : le secteur 1, salle 26. Son autre priorité : abattre cette foutue montgolfière qui empêchait son capitaine de sortir de la forteresse.
Al tenta d'abord de lui tirer dessus au canon, comptant sur la vitesse du projectile et la faiblesse du champ magnétique. Mais ça n'eut pas les effets escomptés loin de là, le boulet passant loin de la cible, largement dévié avant d'aller s'écraser sur... le secteur 1, salle26 ! Tandis que Loromin exultait, c'était grâce à lui et à sa bénédiction runique. Ce fou bénissait en effet chaque projectile qui partait avec une petite poupée. Tirant une dizaine de boulet sur la zone avec toujours plus de précisions, Al remplit le premier objectif. Restait à savoir si cela aura servit à quelque-chose.
Restait le champ magnétique. Et là, la chance ne leur servirait à rien. Loromin proposa bien, et entama, un rituel de bannissement des mauvais esprits qui déviaient les balles et les projectiles, c'est comme cela qu'il avait interprété le phénomène physique. La solution idéal serait d'aimanter leurs balles afin qu'elles compensent le champ et le traverse. Rien qu'un peu, cela suffirait à Al à avoir un point d'attaque et un angle idéal, les calculs ferraient le reste. Mais il n'y avait pas de volcans sur l'île et encore moins de temps pour aller chercher la petite pierre noire. Et pendant ce temps, cet idiot qui continue ces incantations au lieu d'aller aider ces troupes, et ça se dit lieutenant de la Marine ? Le voilà qui dépose des cailloux sur le sol... Manquerait plus que le pentagramme, tiens.
Dix minutes plus tard, alors que Al déprimait devant l'impasse de la situation, l'Homme-Poissons revint le voir.
« Alors vous avez fini votre bannissement, ça a échoué on dirait, la Montgolfière est toujours là ! L'agressa presque le savant.
-Nan, finalement j'ai changé d'avis, j'ai ensorcelé cette pierre grâce au sortilège de J'Hui Trouvère Raie Unnompl-Uhtar pour qu'elle soit invisible aux yeux des esprits. Dit le Marine en lui tendant une petite pierre noire.
La reconnaissant, le navigateur faillit tourner de l’œil, ce dingue venait de lui donner de la magnétite !
« Mais où-est-ce que vous avez trouvé ça ? Nan en fait je veux pas savoir. Merci beaucoup, j'espère que votre rituel sera efficace. »

Un boulet aimanté et trois balles de fusil plus tard, la montgolfière s'écrasait lourdement sur le sol avec un bruit de ballon de baudruche qui se dégonfle.

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La salle 26 du secteur 1 tremblait comme au bon vieux temps du seisme qui avait rasé l'île de Kufukobe. Dans leurs cages les animaux s'excitaient de plus en plus, frappant les barreaux. Quel ne fut pas la surprise de Nono, le rhino pourfendeur de bateaux, quand les barreaux de sa cage entrèrent en résonance avec les vibrations du sol et commencèrent à se fissurer le long des tâches de rouille. Donnant instinctivement un bon coup de corne à cet endroit la bête fit exploser le barreau retrouvant la liberté après quelques gros coups de boutoir. 'fallait préciser qu'ils avaient la même qualité que ceux de la prison...
Hyuma n'en crut pas ses yeux quand il vit les forbans qui les bloquaient depuis plus d'une heure déjà débouler comme s'ils avaient le diable au trousse, poursuivis par le rhinocéros. Le vent venait de tourner et les rôles de s'inverser.

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Elias pesta violemment, ce bruit sourd et les hurlements de joie qui le suivirent ne pouvaient signifier qu'une seule chose: on devrait composer sans la montgolfière. D'un seul coup l'ardeur des défenseurs retomba, alors qu'ils prenaient conscience que leur destin était désormais scellé. Les renforts n'arriveraient probablement jamais à temps et leurs anciens amis et associés, leurs compagnons de beuverie les chargeaient, débordant de haine.
Face à cette impasse, seul un meneur exceptionnel aurait pu renverser le cours de la bataille, encerclant les assaillants qui les attaquaient sur leurs arrières avant de repousser la marée de sabre qui les menaçaient. Mais Elias n'était pas de ceux-là, et l'espoir de la victoire l'avait depuis longtemps quitté, remplacé par celui de la survie. Dos au mur il hurla à ses hommes de déposer les armes. Se retrouvant sans défense, ils manquèrent de se faire tailler en pièce par la meute hurlante et ne durent leur salut qu'aux rollers de Murdle qui sauva leurs vies -et sa part de butin.

"Holà les amis, vous n'allez pas les laisser s'en tirer à si bon compte. Une mort douce et rapide en châtiment de tout ce qu'ils ont fait, voilà une justice bien complaisante! Condamnons les eux-aussi à une éternité de tourments, emmenons-les sur mon navire et vendons-les comme esclaves! Vu leur nombre, nul doute qu'on en tirera un bon prix. Et...
-Ouais et y en a encore un bon paquet sur la plage!"

Tous les regards se tournèrent vers celui qui avait osé interrompre le capitaine pirate dans sa harangue. L'homme, l'air pas commode, fusillait du regard l'assemblée. Se juchant sur un tonneau, il s'adressa au responsable de la révolte.
"Finissons-en une bonne fois pour toute avec cette racaille, une grosse partie de leurs troupes s'en prend à nos hommes. Anéantir cette force nous permettrait non seulement d'augmenter de façon considérable le pactole mais réduirait nos adversaires à une petite troupe coincée dans une forteresse, ces bourreaux ne feront plus jamais de mal à personne."

Ignorant l'existence du raid de la Marine sur l'île, Gulden mettait le paquet pour convaincre ces hommes et sauver ses compagnons. Au regard du nombre de forbans -presque-repentis qui hochaient la tête, il n'était pas très loin d'arriver à ses objectifs.

Consultant Lara du regard et comprenant que l'on ne pouvais pas se fier à l'ex comédien quant à la nature de l'affrontement à venir et leur chances de l'emporter, Murdle ne pris pas de risques et exhorta son interlocuteur à renoncer.
"Je sais que certains aimeraient être récompensés de leurs efforts glorieux par une richesse aussi soudaine qu'importante mais patience mes amis. Tout vient à point à qui sait attendre, vous le savez. Profitons déjà de ce que nous avons et savourons notre succès. N'allons pas tout risquer dans une entreprise hasardeuse. Car enfin c'est ainsi que réagiraient ces hommes et c'est ainsi que vous avez réagis. Et on a vu le résultat. Aujourd'hui commence votre nouvelle vie. C'est donc le moment de prouver que vous voulez changer, prenez la bonne décision les amis: la voie de la sécurité.
Quant à vous et à vos Hommes, peut-être tout n'est-il pas perdu et que la nouvelle de la chute de la porte suffira à vous assurer la victoire. C'est le moment de vous remuer les méninges les amis! Dans ma gratitude, je vous laisse l'aveugle. En plus il est invendable... Je vous laisse tout le trajet pour vous décider. En route vers votre nouvelle maison: le Thrown Back."

Sur ce l'orateur descendit de sa tribune et se dirigea à pas lent vers son navire, suivit par ses pirates qui créèrent un mouvement de foule, forçant la décision des rares qui hésitaient encore.

"Pssst, capitaine, on fait quoi du coup?
-Pas la moindre foutue idée. Ce beau parleur malingre nous a bien baisés. On n'a plus qu'à embarquer avec lui et poursuivre les Aigles de notre côté. Enfoirés d'esclavagistes.
-Nan mais à croire qu'ils vous a tous embobinés, le bougre. Vous allez pas y croire quand même, on peut pas laisser Al, Ethan et les autres comme ça.
-Je préfère ça à ce que plus personne ne pourchasse les Aigles sur cet océan.
-Si vous le suivez c'est pourtant bien ce qui va arriver.
-Mais non il a dit qu'ils nous débarquerait là où on voulait. Et qui sait je parviendrais peut-être à comploter pour prendre le contrôle de son navire.
-Il nous a menti, capitaine, sur toute la ligne. Je sens ce genre de chose, il s'est contenté de jouer son rôle, à la perfection. Il compte probablement nous nous capturer et nous vendre comme l'ont, bien involontairement, laissé sous-entendre ses Hommes dans la forteresse.
-Ah, parce que c'était ses Hommes?
-...
-Ok, j'ai compris je te suis." Grogna le jeune homme, peu fier de lui.

Faussant compagnie sans trop de problème à leurs sauveurs, la troupe composée de quelques jarls et hommes d'équipages de La Lance d'Odin piqua droit vers la mer avant de longer les flots afin de rejoindre leurs alliés tout en évidant les forces qui les assiégeaient.

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"Nan mais revient. Regarde je fais l'ours. Grrr. Je suis fort et héroïque tu dois me suivre. On va dégommer ce fumier de squesh et je me ferais un couteau avec ses dents. Il en restera même une pour toi d'ailleurs. Je suis sûr que c'est un requin bien féroce, avec deux grandes dents comme celles des vieux tigres, ou des jeunes loups, je sais plus... Eh, dis tu m'écoutes? Oh je te parle? Ah, je disais donc que..."
Le monologue héroïque de l'ours Kodiac durait maintenant depuis plusieurs minutes et ne continuait que parce qu'Igor se retournait de temps à autre pour voir si son compagnon suivait toujours. Le géant se dirigeait inexorablement vers un but connu de lui seul.

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De retour dans son salon, les rapports des différents périscopes d'observations étalés devant lui, le Boss Squesh n'en menait pas large. Grâce à une modélisation ultra perfectionnée des forces en présence, une variante de calmbelt&dragon, il avait parfaitement analysé la situation, et ce qu'il lisait ne lui plaisait guère. Les Marines avaient enfoncés les lignes ennemies et allaient bientôt faire la jonction avec leurs alliés de circonstances: les larves de La Lance D'Odin. Face à une telle poussée d'effectifs le canasson- Squesh n'avait jamais été très bon pour retenir les noms de ses hommes, mais c'était de famille à voir les patronymes de son père et de son fils- ne pourrait rien faire. L'essentiel des troupes valides exterminé dans la plaine, la forteresse devrait se préparer à un long siège face à des marines aguerris et sans surprise pour les sorties stratégiques et sans papy squesh pour attaquer leurs arrières!
Cette situation catastrophique devait être évitée à tout prix!
L'Homme Poisson donna donc l'ordre au canasson et à ses Hommes de se replier en urgence pour garder la porte et assurer l'intégrité de la forteresse. Avec un peu de chance, les pirates et les Marines s’entre-tueraient entre eux et une bonne sortie réduirait à néant le reste de la flotte Marine.
Un bon plan!

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Devant la plage une deuxième série de barricades avait été posée grâce à un ingénieux montage. Des pieux avaient été préalablement fixés sur des plaquettes, reliées au sol grâce à des petits pieux, qui une fois fichés dans la terre maintenait la plate forme et les pieux avec. L'ennui était que si elle avait permis de gagner un peu de temps, ces obstacles de substitution n'avaient pas résisté à la deuxième charge de cavalerie. Les combattants, désormais massés pour empêcher tout débordement de l'ennemi sur les flancs étaient à la merci d'une charge de cavalerie. C'était l'heure de la curie et les deux camps le savait. Dans une poignée de secondes le calme surnaturel qui régnait sur la bataille s'estomperait remplacé par le vacarme assourdissant de la Faucheuse en action et du désespoir des condamnés.
Le temps des dernières instructions était venu.
Chuchotant instinctivement pour ne pas briser ce moment, Ethan propagea entre les rangs cet ordre si souvent donné, synonyme de désespoir, celui que dicte l'espérance ou l'orgueil:
"Dernier Carré les gars. Faites passer."

S'espaçant pour pouvoir contrer la charge plus facilement et raffermissant leurs prises sur leurs armes, les pirates fixaient leurs bourreaux infiniment plus nombreux. La tension montait crescendo et lorsqu'elle arriverait à son paroxysme ce serait le début de la fin.

Soudain rompant le silence oppressant, le babillement d'un escargophone particulier:
"bolobol... *klick*
-..." chuchota son propriétaire, le zoan

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Extrait de l'article de Shien Ellroy pour le GO Times. 

Après une brève mais sanglante escarmouche contre la flottille ennemie, qui fut annihilée, les forces du gouvernement mondiale prirent pied sur l'île de Jarawak qui était déjà le lieu d'une importante bataille. Il semblait en effet que ces esclavagistes se soient attaqués à plus gros qu'ils ne le pensaient et la plaine qui séparait leur bastion de la plage où nous étions rougeoyait des éclats  tirs et des lueurs des torches. 
Sur la plage même un spectacle dantesque attendait nos yeux ébahis. Une myriade d'hommes poissons dont le terrifiant Papy Squesh et le lieutenant Sohal, héros de la bataille de Sapporo s'affrontait tandis que s'ébattait autour d'eux un jeune cachalion, probablement égaré et en quête d'un diner. 
Constatant que le forces adverse se repliaient les victimes des esclavagistes, qui se révélèrent être après coup les preneurs d'otages de Koï se rassemblèrent et embarquèrent à bord de leur rafiot miteux, affublé d'un trou béant en son sein, non sans avoir achevés les derniers esclavagistes et les avoir livrés â mes compagnons. Le lieutenant Tomiko qui avait joué un rôle non négligeable dans la capture de nombreux forbans et longtemps retenue dans la forteresse, avait été délivrée par une alliance de circonstances entre Tenaka et sa cible: le capitaine de La Lance D'Odin. Elle fut d'ailleurs très utile lors des affrontements sur la grève, subjuguant par son charme plusieurs forbans, les rendants aussi doux que des moutons. Elle est en effet issu du peuple des sirène et possède la capacité inhérente à cette gente de charmer les passants à portée d'oreille. Le seul moyen de s'en sortir, croyez votre humble serviteur est une intervention extérieure frappante d'un de vos alliés.
Restait à secourir le sauveur de la sirène resté à l'intérieur de la forteresse avec nombre de ses alliée dont la capitaine Illa vidna, le sergent Krighris et Igor ainsi que de nombreux sans grades, véritables héros anonymes de cette bataille. 
Les inépuisables défenseurs de la justice et de la liberté se préparèrent donc au siège de la forteresse désormais défendue par des troupes importantes et bien équipées. 


Résumé de la suite des opérations :

-Akhenaton et Murdle font prisonnier Elias et ses hommes puis se replient vers les bateaux. Murdle capture ses compagnons d'armes de la taverne pour les revendre mais laisse saufs Akhenaton et ses hommes ainsi qu'Elias qu'Akhenaton tient à interroger. Krighris retourne dans la forteresse avec Igor pour capturer le boss Squesh.
-Apprenant que la porte est désormais sans défense et que la salle 26 est prise Squesh panique et ordonne à ses hommes de revenir laissant Ethan sain et sauf.
-L'équipage de La Lance d'Odin se rejoint à la plage et réussit à s'échapper en profitant de la panique causé par Blupi qui repart bredouille après avoir digéré tous les HP de papy Squesh et du combat entre les derniers membres des embarcations du même Squesh et la flottille de la Marine.
-Les Marines débarquent et entreprennent un siège en règle de la forteresse pour libérer Hyuma qui tient toujours son goulet d'étranglement de la salle 26 avec ses bestioles et Krighris et Igor en vadrouille dans les sous-sols. L'incident Jarawak ne fait que commencer. "Jarawak Année Zéro."
Akhenaton
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Pirate Méconnu

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