One Piece : Grand Ocean
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Le Tarmac™

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Message par Sigurd Mar 2 Nov - 18:22

Descriptif du navire, de l'ambiance, des excentricités locales et du gros lion qui passe un peu top de temps à pioncer sur son pont.

Ca viendra un jour, sûrement. Motivé, motivé!


Dernière édition par Sigurd le Mar 2 Nov - 18:26, édité 2 fois
Sigurd
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Message par Sigurd Mar 2 Nov - 18:25

-Tu veux pas me laisser en paix?

Hochement de tête. Négatif. Injuste.

-Même pas un peu? J'ai un gros stock de viande à disposition si tu veux, et...

Toujours rien. Bien sûr que ça n'allait pas marcher: ses éleveurs le nourrissaient déjà bien au delà de ses espérances. Il n'avait pas grand chose à faire en fin de compte, tout comme moi: et de par sa position supplémentaire de mâle dominant, à lui tous les privilèges. M'enfin, Brutus, le lion alpha de la meute squattant mon super Tarmac, poussait tout de même le bouchon un peu loin, là.

-Mais j'ai rien fait! Et arrête de grogner en retour, ça ne sert à rien! Je ne comprends pas! Même si je morphe, je ne comprends pas! Et toi même tu ne comprends rien à ce que je te dis, parce que sinon tu saurais que c'est moi, l'autre lion!

Parce que ouais, je lui avais glissé l'information sans faire exprès, juste après qu'il ait commencé à venir me coller de trop près. Forcément, j'ai essayé de m'excuser et de lui expliquer, pour le peu que j'avais à faire. Qu'à cela ne tienne: lorsque je prenais la forme de Sig'peluche, ce gros félin venait systématiquement me brusquer, ou quand ses dresseurs le récriminaient un peu, se contentait de me tourner autour en grondant bassement. Quand il estimait que je ne valais pas plus d'efforts, il allait se poser dans un coin et se contentait de me regarder d'un mauvais oeil, ce qui était amplement suffisant pour que mon habituel je-fous-rien soit bon à jeter: imaginez qu'il profite de mon sommeil pour venir me porter un coup de papatte (capable d'assommer une girafe, tout de même)? Bon, c'était peu probable comme scénar', vu que ses éleveurs avaient tout de même fait du bon boulot ('fin, j'avais décidé de leur faire confiance et de considérer cette hypothèse de travail comme vraie).

Dans ce cas, imaginez qu'il veuille clairement indiquer qui est le chef en marquant son territoire de la seule manière que ces grossiers prédateurs connaissent? Eh ouais, hein. J'ai pas envie de me faire uriner dessus dans mon sommeil, moi.

Résultat des courses, j'ai été chassé de mon propre pont par ce grand grincheux de deux cent kilos et des brouettes. Horrible. Parce que je n'allais tout de même pas passer la journée à me lamenter sur cette perte (trop l'habitude des contrariétés, pis chuis pas du genre à m'apitoyer), j'ai passé plusieurs heures dans mon bureau (tout confort inclus), à prendre de l'avance sur les diverses paperasses que Haylor aurait probablement rédigé le moment venu, quelques temps plus tard. Une trentaine de minutes après que j'ai commencé, elle se pointa d'ailleurs, probablement pour mettre sa patte dans les documents. Un lourd silence plana durant la dizaine de secondes qu'elle mit à décider de se retirer sans un mot, intriguée par la nouvelle bonne résolution de ce bon à rien de capitaine.

Bien plus tard, j'eus la très mauvaise idée de sortir un peu prendre l'air, puis de vagabonder à l'intérieur du navire pour me dégourdir les gambettes. En bon prédateur, Brutus attendit ainsi que je me retrouve isolé dans un couloir du fin fond du navire, situé pas très loin des dortoirs de la majorité de l'équipage, très peu fréquenté au beau milieu de la journée. Alors, il lança la procédure d'embuscade delta-zog apprise au contact de Maître Hyûma, et se jeta sur moi pour me faire l'équivalent léonique d'un gros câlin. Car s'il n'aimait vraiment pas l'abruti de lion résidant sur ce navire, Brutus s'était prit d'affection pour le sympathique blondinet qui dirigeait le navire d'une poigne de fer particulièrement souple. Mais, loin de voir en moi un rival, le seigneur dominant de la meute Tenaka avait tout à fait compris qu'il lui serait pleinement profitable de bien s'entendre avec l'autre mâle alpha, qui dominait clairement les humains présents sur son territoire (traduisez navire). Car de cette collaboration avec un XY digne d'être son égal naîtraient bien évidemment de formidables succès qui profiteraient largement à sa meute.

Et c'est ainsi que j'ai passé plus d'une demi heure à "jouer" avec la plus collante et affectueuse des bestioles que j'ai jamais vues. Et malheur à moi si je tentais de m'esquiver, car ce gros félin croyait alors que l'on jouait à chat et me tractait de force jusqu'au point de départ après m'avoir immobilisé avec toute la finesse que pouvait prodiguer son quasi quart de tonne. Ce ne fut qu'après une quarantaine de minutes tristement navrantes, une lueur d'espoir pointa le bout de son nez... ou de ses branchies... enfin, des deux à la fois.

Nous parlons bien de ce très cher Loromin, qui, maintenant qu'il avait été témoin de mon petit problème, allait sûrement chercher un éleveur pour lui demander de remettre Brutus en laisse. Enfin, je le suppose, car Loro, ce fabuleux bonhomme que le destin avait eu la grande bonté de mettre à quelques reprises sur mon chemin (uniquement pour qu'il me sauve la mise en ce jour funeste, après quoi je le reconsidérerais à nouveau comme un encas potentiel), ne passa qu'une seconde à me prendre en considération avant de poursuivre sa route dans le couloir, sans se presser outre mesure.

J'étais bien loin de me douter que cet ahuri avait réalisé, grâce à son cure dent Taface qui lui doublait sa stat de connaissances (Dressage), que Brutus et moi avions entrepris la danse rituelle des barbares Pahpa censée apporter chance et vitalité à ses pratiquants pour les trois jours à venir (cinq s'ils se couvraient ensuite le corps de purée de banane lyophilisée).

Du coup, moi, j'étais pas tiré d'affaire.

Quant à Loro, il continua son errance dans le Tarmac, dont l'architecture faisait clairement écho à celle du Temple des Coléoptèrosaures qu'il avait visité quelques mois plus tôt. A priori, s'il continuait tout droit pendant cinquante pas et prenait ensuite en direction du zénith astral, y'aurait la salle rituelle où étaient entreposés la plupart des trésors de l'édifice. Il y ferait donc un peu de repérage, et reviendrait sous le couvert de la nuit (et de son Polochon de Furtivité Invisible) pour looter les bons items une nouvelle fois.

Quelques couloirs plus loin, une fois les divers pièges évités (fastoche, suffisait de savoir où poser les pieds et les mains, et il connaissait par coeur le Guide du Sournois de la Troisième Edition), Loromin se retrouva face à ce qui était bien évidemment la salle d'attente de la Chambre Sacrificielle, où les aventuriers égarés étaient déposés avant qu'on dispose d'eux plus en détail (et vous ne voulez vraiment pas les connaître, ces détails). Suffisait de lire les traces de peinture présentes sur le mur avec le Monocle d'Or pour le savoir.

Après avoir déchiffré l'énigme contenue dans les pigments rituels, il énonça à haute voix les trois solutions de l'énigme, et désactiva dans la foulée les derniers pièges qui le séparaient du magot. Serrant de toutes ses forces l'un de ses divers grigris, l'homme poisson s'élança alors dans la vaste salle d'attente, fermement décidé à sortir victorieux de cette nouvelle épreuve. De toute manière, les sacrifiés n'en étaient probablement qu'au deuxième stade de zombification, et ne devraient pas poser de problème tant qu'il garderait de bons jets d'attaque surprise.

Par contre, rien ne l'avait préparé à faire face à un Colosse de Carton. Recroquevillé dans un coin, ce formidable opposant était bien heureusement encore désactivé, faute d'énergie rituelle pour l'alimenter. Cependant, les divers prêtres chargés de sa maintenance scandaient divers psaumes qui n'allaient sûrement pas tarder à éveiller la curieuse machine.

-C'est presque terminé, boss.
-Manque plus qu'à ajuster la ligne de commandes, et le prototype pourra...
-Il nous faut une formule d'activation, marmonna le plus grand et le plus barbu des prêtres. Une formule qui ait de la gueule.
-On reprend le traditionnel "Henshin"?
-Nan, ça c'est pour les bandes de héros en pyjamas colorés. Ca marchera pour les exosquelettes, mais on est dans un autre registre, là.
-Lancement?
-C'est pas une formule.
-Activation?
-Toujours pas.

Bande d'amateurs. Loro avait déjà assisté à une dizaine de séances rituelles comme celle ci. De là où il venait, le plus avantageux était d'invoquer l'esprit du Crustacé des Croisades, qui n'était pas très regardant sur la conception du Colosse dès lors que le croyant avait passé une semaine en vivant sous le régime strict de l'Anémone Ascétique, tel qu'il est décrit dans les textes antiques de la cité de l'Urominus. Sûr de l'effet qu'il allait produire, Loromin s'avança donc, et clama haut et fort:

-Que la coquille du Très Saint Bernard, Ermite des Abysses Océaniques, couvre notre noble entreprise de succès! Et te refile son bonus de Carapace Aiguisée et d'immunité aux critiques, bien évidemment.

L'assemblée des prêtres-ingénieurs se dispersa un peu pour faire face à Loromin. Ils s'étaient bien faits bernés, car maintenant que le lieutenant de la miss V.V.V. avait prononcé l'incantation, le Colosse de Carton n'obéirait plus qu'à lui. Mais alors, pourquoi ne se mouvait-il pas?

Zut, c'était un piège!

Après une petite indécision, celui qui portait très clairement les stigmates de l'ours-garou s'exprima alors.

-C'est... pas mon genre, mais... si on fait un sous marin un jour, on la prendra. Promis.
-Quoi, vous ne voulez pas incarner l'esprit du Très Saint Bernard dans votre Colosse?
-Le quoi?
-Haha, petits joueurs. Ou alors... vous espérez peut être que je vais vous apprendre le secret des Holographites Nains?
-Des hologrammes?
-Holographes. Une roche que l'on ne trouve que... oooh, vous avez voulu me piéger! Je ne tombe pas dans ces blagues, grâce à mon collier de Languetournée.

Très habilement, l'Homme poisson prit alors le contrôle de la discussion et retourna l'interrogatoire contre la secte des bricolos. Il commença tout d'abord par se rapprocher de ce qu'il avait tout d'abord identifié comme un Colosse de Carton, mais qui s'avérait être formé de matériaux bien plus facilement acceptés par les esprits. Par contre, le tout était visiblement imbriqué d'une manière tellement compliquée et farfelue qu'elle traduisait l'évidente inexpérience de ses concepteurs.

-Pourtant, ça reste un Golem humanoïde... quelle taille?
-Cinq mètres, répondit l'un des apprentis, impressionné par la souplesse des gestes de l'inconnu alors qu'il étudiait la création.
-Composé de?
-Du bois de cèdre Nawakien pour les jointures, divers métaux pour les...
-STOP! C'est top secret, ça, le coupa un autre. On l'a pas encore breveté, et personne ne veut qu'on nous le souffle sous le nez.
-Tout à fait.
-Correct.
-Toi mon coco, t'as encore pas mal à apprendre sur la concurrence déloyale, hein. Pour ton avenir.
-Et cet instrument, c'est pour quoi, là? Vous avez construit un Golem Musical?

En effet, au centre de la pièce siégeait une sorte de piano circulaire, bien qu'à cette distance, et avec le mauvais éclairage volontaire (meilleure ambiance pour les rituels, temps d'invocation diminué de 20%), Loro ait du mal à discerner le caisson. Par contre, son regard aiguisé parvint à percer l'obscurité pour repérer le cable qui reliait le Golem à l'instrument.

-Vous êtes pas si mauvais que ça, en fait. C'est vrai que le Golem Musical est bien plus résistant lorsque l'instrument qui le dirige est complexe, énonça-t-il avant de poursuivre son inspection sans prêter davantage attention aux technoprêtres d'opérette qui l'entouraient.
-Euuuh... ouais. Bon, on en était où déjà?
-Tu voulais un slogan... nan, une formule. Ou quelque chose.
-Pour l'activation, c'est ça! Alors, des idées?
-Beeen...
-Allons, personne?
-Moi, j'en aurais bien une, mais...
-Oui?
-Elle est ridicule.
-Ridicule comment?
-Juste ridicule. Oubliez, en fait, mauvaise idée.
-Allez, vas-y toujours.
-Nan, j'veux pas.

Tandis que ce bonhomme là faisait son grand timide, un autre put enfin cracher ce qu'il avait sur la langue depuis quelques minutes:

-PUSH BUTTON, KICK ASS!
-OUAIS! CA J'ADORE! Qui a proposé ça?
-J'ai entendu Sigurd sortir ce truc en essayant de donner la réplique à Mademoiselle Vanilla... Veldae... Vonea... enfin, la supérieure de Loromin ici présent. En le voyant arriver, je m'en suis souvenu...

L'ingénieur avait oublié de préciser que la miss Venessaikoi n'avait pas apprécié que je la coupe une énième fois. Si ma longue succession d'applaudissements n'avait pas fait bonne mesure, j'aurais probablement connu un triste sort. Encore que, être coincé par un lion et ne pas pouvoir participer à cette petite sauterie (ou faire n'importe quoi d'autre) était déjà assez ennuyeux.

-Ca ira à merveille.
-Dommage qu'on ait pas de bouton, quand même. Hein, boss?
-Mmmh... pas faux. Bon, attendez, je sais! On va rajouter un bouton. Un gros bouton rouge.
-Et à quoi ça servira? On repeint toutes les commandes en rouge, ou bien?
-Juste un bouton.
-Ca ne sert à rien.
-C'est classe. Il nous le faut.
-Il a raison, intervint Loromin après avoir fini son inspection, un bouton rouge donne un bonus de charisme de +6 à la machine, qui peut alors mieux réussir ses jets d'intimidation, de subventionnement et de production en masse.
-Tiens, tu vois? Il nous faut un bouton rouge, l'autre spécialiste le dit aussi!
-'Rrêtez, c'est le genre de truc stupide que dirait le capitaine, ça.
-Sauf que si on veut obtenir plus de fonds et faire valider nos projets, c'est par lui que ça doit passer. Et pour que nos machins lui parlent, il faut se mettre à sa hauteur. Donc je veux un gros bouton rouge sur les commandes pour activer le machine.
-Exactement comme je l'ai dis! Tout est dans le Bricolomicron, les gars.

Dit comme ça, ça se tenait très bien pour toute l'assemblée ('fin, si on oubliait Loro et son bouquin satanique). Pour eux, y'aurait plus qu'à retaper le piano, sans trop déranger le clavier.

-Et qu'est ce que c'est, alors?, demanda l'homme poisson face à ce qui lui faisait vaguement penser à l'une des idoles les plus répandues du Grand Grincheux Hrongnongnon, déité mineure du panthéon marin octroyant un bonus abusif de prise de parole qui avait déjà fait abandonner Loromin plus d'une fois dans le passé.
-L'avenir, répondit sobrement Guido, comme un gamin devant son nouveau Megazord offert à Noël. Un jour, ces merveilles fouleront la terre par milliers, et leur usage rendra obsolètes tous les navires que l'on pourra s'échiner à créer.
-C'est un peu petit, pour remplacer un bateau, non?
-Il voit les choses en grand, le vexe pas.

-Ca me fait penser à un Golem de Thé. Ou alors... sous cet angle, un Titan des Ruines de Louainéoublié. Il peut déjà marcher? Vous l'avez stuffé comment? Si z'avez encore des points à assigner, je vous conseillerais bien de lui coller le Regard de Braise cumulé à l'IA du Gentleman Fire-Play.

Regards dans l'assemblée, trahissant quelques concertations. Heureusement que Loromin avait passé plusieurs mois à s'imprégner de l'aura du Mur Indiscret, sans quoi il n'aurait jamais pu entendre ce qui se disait. Selon les murmures, ils hésitaient à lâcher le secret. L'homme poisson venait de leur démontrer qu'il s'y connaissait fortement dans le domaine, alors même qu'ils innovaient pas mal sur le coup. D'un autre coté, ça allait peut être gâcher la surprise. Au final, l'indécision régnait. Le lieutenant à la peau bleue eut alors la magnifique idée d'adopter la posture du Baobananier des tropiques, rehaussant subtilement sa stat' de charisme au détriment de sa vitesse de course, ce qui lui offrit le petit coup de pouce dont il avait besoin pour gagner la confiance des ingénieurs.

Ceux ci lui montrèrent alors comment le Golem (qui n'avait pas encore de nom, mais Loromin le dénommait ainsi) était censé fonctionner, et lui expliquèrent que pour profiter pleinement des possibilités qu'offrait un robot-humanoïde, le meilleur interface de commande devait comporter au grand minimum tout un tas de touches.
S'ensuivit alors un petit exercice de combinatoire que l'Homme poisson suivit aisément, étant lui même habitué à manipuler les chiffres à un tel niveau de difficulté lors des nombreuses parties de Cambelt&Dragon où il avait joué un Mathématueur. Même si la classe ne payait à priori pas de mine, sa capacité à diviser par zéro permettait grosso modo de bidouiller l'espace temps, sans compter le fait que pratiquement tous les bourrins qui voulaient l'attaquer étaient victimes de migraines incapacitantes pendant dix tours (15 s'ils rataient leur jet de calcul mental. Ça arrivait souvent).

Comme cinq des bricoleurs ici présents avaient appris à jouer du piano, le modèle fut retenu pour servir de commandes. Puis, le plus sérieusement du monde, ils lui expliquèrent que le meilleur carburant pour faire fonctionner la machine était sans conteste la soupe de poireau, qui avait fait des merveilles avec le cousin germain d'un des inventeurs (le bougre mesurait 1m97, avec des ancêtres qui plafonnaient à 1m65 pour les plus ambitieux). Pour certaines tâches spécifiques, le sorbet citron s'avérait préférable, mais on n'en était pas encore là avec ce prototype.

L'exposé sur les caractéristiques techniques aurait pu continuer encore un bon moment (même si la team de concepteurs gardait quand même quelques éléments secrets), mais la cabale fut grossièrement interrompue par l'arrivée d'une jeune femme beuglant comme un poissonnier sur un marché d'East Blue. Sauf que faute de poissonnière, on voyait à son uniforme qu'elle faisait parti du staff médical du navire.

-P'PA! T'AS CINQ MINUTES?
-Aaaaaaarngh... nan, pas elle. J'AI LE CHOIX?
-J'ai bien entendu P'pa? Guido a une fille? Ici?
-Elle lui ressemble pas.
-Si elle lui ressemblait, ça serait une femme à barbe, je te signale.

-On voulait faire passer une circulaire à un peu tout le monde, avant d'arriver sur l'île. Le Dr Franklin a donc pensé que...
-Qu'est ce que c'est que ça?, grommela le paternel sans se décoller de son nouveau bébé (le mécanique).
-Risque sanitaire. Y'aura pas besoin de vacciner tout le monde, mais faut les prévenir de passer nous voir à l'infirmerie si...
-Alors que si tu lui vires toute sa tonsure...
-Ca peut le faire, ouais. Faut vachement le féminiser, mais ouais, y'a un air de famille.

-Des écureuils tueurs? C'est une blague?
-Non, c'est dangereux. Les écureuils de Tawaguchi, communément appelés Toupoutous, sont les hôtes d'un bacille particulièrement agressif qui peut faire de vilains dégâts s'il n'est pas éliminé dans les dix jours.
-En tout cas, elle est grande.
-Deux mètres?
-Plus dans le mètre quatre vingt dix, je dirais.

-Un écureuil venimeux? Un putain d'écureuil venimeux???
-C'est un bacille, pas du venin, corrigea la jeune Shiraharam. En fait, on trouve deux espèces de Toupoutous: ceux à tâches rouges, qui sont inoffensifs, et ceux à tâches vertes, qui hébergent la bactérie en question.
-Bon, un avis à faire tourner en plusieurs exemplaires... met moi ça sur le tas, on verra plus tard.

Après avoir cherché ledit tas un petit moment (car dans cette salle, trouver un tas était une chose, trouver le bon tas une toute autre), la jeune femme gratifia son père d'une bise et ajouta quelques précisions avant son départ. La note semblait indiquer qu'en cas de morsure, il était conseillé de se rendre à l'infirmerie sans tarder (ou, à défaut, chez n'importe quel médecin de l'île qui saurait aisément traiter le problème). Heureusement, l'animal semblait rarement quitter sa forêt, à l'en croire la note, donc on n'aurait peut être aucun cas à déplorer.

-Bien! On ira ensuite indiquer au lieutenant Hyûma que ses animaux ne risquent rien, la morsure n'étant dangereuse que pour les humains. De même, le capitaine sera protégé par son zoan, donc lui aussi pourra se tenir tranquille.
-Les fruits protègent des maladies? J'veux un fruit, moi!
-Non. Ce cas là est l'un des rares cas répertoriés.
-T'as fait médecine en plus d'ingé, toi? La vache!
-Nan, mais j'les ai entendu raconter ça ce matin, à l'infirmerie.

-Et moi?, demanda l'homme poisson. Bon, dans tous les cas je dispose déjà d'un bonus racial de +12 en résistance à la maladie si je reste à proximité de la mer, mais... là chuis total immu ou bien?
-Aucun risque pour vous non plus.
-Yesss!
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Message par Invité Ven 19 Nov - 22:42

Malédiction ! Mais où donc se trouvait la salle d’inversion du rituel double-cotraversé par les runes de puissances gravées sur le mât, le pont, les voiles, et les cordes ? La salle rituelle classique était vide, donc soit un autre aventurier du Tarmac Perdu avait utilisé un bonus aérien pour invoquer l’Hermès Parfumé et translaté le trésor vers une autre localisation, à moins qu’il se soit contenté d’utiliser une irrégularité ou une connexion dans la trame du continuum espace-temps pour effectuer une Inversion de Toile et W.C. (Wrigglegoat Connection) soit… soit… un autre Adepte avait subtilisé le Trésor !
Evidemment, les prêtres du bricolomicron avait peut-être simplement voulu effectuer un Rituel d’Exposition d’Expiation de l’Erudit (communément dénommé E3 par les Initiés et autres Sages)

Impossible de leur demander sans leur mettre la puce à l’oreille. De plus, si c’était vraiment eux qui avaient déplacé le butin, ils risquaient d’obtenir un bonus divin de Protection contre les Mécréants dépendant de leur Foi, et à ce que j’avais vu, celle-ci semblait à toute épreuve. Autant dire qu’il ne fallait pas m’y frotter. Et même dans le cas où ce n’était pas eux qui avaient déplacé le tresor, mais qu’ils se le soient fait voler, me voir ici avec un objectif aussi malhonnête risquait de leur faire voir rouge, et donc leur donner de toute façon leur monstrueux bonus.
En un mot comme en cent, il faudrait que je me débrouille tout seul, ce qui n’était pas un problème, étant donné que mes stat’ devraient largement suffire à trouver ce que je cherchais. Mais dans ce cas, pourquoi est-ce que je ne trouvais pas, hein ? Cette fois-ci, aucune malédiction n’était en œuvre, si ce n’est celle de mon catastrophique jet de chance au début de la journée. Sans même parler de l’enchaînement de tirages funestes depuis plusieurs jours, quand je m’étais rendu compte que la salle du butin etait vide.

Au-delà du butin, il se posait un autre dilemme. Si je décidais quand même de prévenir la Secte que j’étais au courant de leur perte, je pouvais eventuellement obtenir une quête cachée non-référencée dans le Guide. Ou mourir. La fuite n’était pas une option, il fallait que j’explore l’instance qu’était le Tarmac à fond avant de pouvoir partir. Qui sait quand j’aurais à nouveau la chance de pouvoir explorer une réplique du temple du Coléoptérosaure ?
Bref, les jours passaient et se ressemblaient : la Cap’tain qui gardait les yeux fixés sur des choses que visiblement personne ne voyait (une capacité extra-intra-sensorielle spéciale lui permettant de percevoir un espace, un temps ou un espace-temps différents ? J’m’en occuperai dès que j’aurais le temps), Sigurd qui cherchait des endroits où être tranquille, entre son nouveau familier obtenu par ses capacités de métamorphose qu’il devait achever de dresser (et bâtir une relation de confiance augmentant considérablement leurs stats respectifs) et son inférieure hiérarchique qui commandait le navire (stat de bluff et d’autorité intrinsèque énorme !), Hyuma, une petite personne capable de communiquer parfaitement avec un grand nombre d’animaux et possédant même quelques dons en matière de télépathie…

« Toi ! A quoi tu pensais ? Et le respect de tes supérieurs ? Pourquoi tu te disais que je suis vraiment pas grand, que j’ai quelque chose à compenser avec une énooooorme ménagerie ? » Le capitaine Hyuma s’adressait présentement à un Marine qui faisait tout simplement son travail, et qui d’après mon extraordinaire Panse Eclair (/!\ jeu de mot /!\) pensait à une certaine Marine qui était embarquée sur un autre bateau de la Marine, et dont il était séparé…
Alors que le Marine bafouillait des excuses et des dénégations, je tentai de m’esquiver pour aller méditer dans ma chambre, augmentant ainsi mon facteur de perception de 37% pour me permettre des recherches plus affinées par la suite.

« Lieutenant Loromin ! »
« Oui, lieutenant Hyuma ? »
« Vous n’auriez pas vu mon second, Igor ? »
« Non, désolé. Mais d’après mon Rat Dare-Dare, il se trouve actuellement dans les entrailles du vaisseau. »
« Un rat ? C’est vrai qu’un rat pourrait faire une unité d’espionnage terrestre et souterrain de premier choix, ainsi qu’éventuellement un assassin d’une discrétion à toute épreuve. De plus, du fait de leur intelligence et… »
« Bon, à la prochaine, lieutenant Hyuma. Il faut que j’aille méditer. »
« Ah mais que faites-vous, malheureux ! » s’écria soudain Hyuma en pointant de la cravache un Marine qui tentait de convaincre du bout de la botte un lion de s’écarter du chemin.

J’abandonnai sur ce un Hyuma trépignant de rage et expliquant de façon fortement exhaustive que le lion était un membre de la Marine à part entière, oui Monsieur, et qu’il entendait donc qu’on traite ses subordonnés avec le respect qui leur était du. Par conséquent, on ne devait pas les écarter du bout de la botte, mais leur demander poliment de s’écarter, les saluer le matin, leur souhaiter bon appétit aux heures de repas, et leur dire bonsoir.
Le bruit de sa voix s’estompa puis disparut complètement quand je m’engouffrai dans l’écoutille menant à l’entrepont puis vers ma cabine, dont je verrouillai la porte, pour ne plus être dérangé pendant ma Méditation de la Station Méditerrannée.

Bref, les jours passèrent, sans succès de ma part, et une incroyable succession de jets pathétiques. A croire que ce trésor n’était pas pour moi. Humpf. Finalement, nous arrivâmes dans l’estuaire de Kawaguchi, lieu de reproduction des Cachalions, avec lesquels j’allais vraisemblablement pouvoir faire connaissance (et leur soutirer informations, quêtes et surtout, récompenses de quêtes !)
« Bien, nous voilà arrivés. Timonier, faites-nous tourner en rond. J’veux deux hommes en vigie. Tous les autres… REPOS ! » annonça fièrement Sigurd.
« Capitaine Sigurd. » commença Haylor, et dans ses mots, on aurait cru y déceler la pire des insultes. « Ne devrions-nous pas plutôt aller nous présenter aux forces dirigeantes de Kawaguchi, à savoir la Princesse Sora, Protectrice Sacrée des Coquillages ? »
« Il faut vraiment ? On peut pas rester ici ? »
« Il le faut. Tous les ordres du capitaine sont annulés, cap sur Kawaguchi ! »

Intéressant. Doublement intéressant, même. Déjà, apparition prochaine d’un PNJ surpuissant, la Protectrice des Coquillages. Et, en plus, voir la compétence d’Autorité Suprême de mes propres yeux, ainsi qu’un Renversement d’Allégeance suivant la Table d’Ikh-Ea, c’était vraiment extrêmement instructif…
Alors que Hyuma se frottait les mains car ses troupes pourraient se dégourdir enfin les pattes sur la terre ferme, qu’Igor repliait et depliait ses orteils, qu’Illia saluait la terre ferme ainsi que le port d’une ode en alexandrins, je me bardai de tous mes items de charisme. Le meilleur moyen pour obtenir les meilleures quêtes, informations et remplir plus facilement la jauge d’amitié.

Le port qui jouxtait la ville était, comme tous les ports de pêche qui font aussi port de plaisance, empli de l’odeur des entrailles de poisson laissées à pourrir. Le château de la Princesse Sora se trouvait plus à l’interieur des terres. Hyuma laissa ses troupes sur le bateau, se promettant de se renseigner pour leur trouver un coin tranquille le plus rapidement possible. Haylor sauta alors sur l’occasion,. Uniquement au figuré, cependant :
« Et bien, Lieutenant Hyuma, j’ai bien peur que vos troupes ne soient dans l’incapacité d’aller sur la terre ferme. »
« Et pourquoi donc, Lieutenant Haylor ? »
« Et bien, pour tous les soldats présentement sur le bateau, aucune descente n’est autorisée. Vos animaux se trouvant être, comme vous l’avez si soigneusement démontré, des ‘’Marines à part entière’’, il n’y a aucune raison qu’eux aient droit à un peu de detente, alors que leurs ‘’camarades’’ devront rester à bord. Ne pensez-vous pas ? »

Ne trouvant quoi répondre, Hyuma devint tout rouge et se mit à agiter sa cravache, qui tombait fréquemment sur Igor, qui jouait encore au porteur. D’ailleurs, il ne semblait pas du tout gêné par les coups, ne les remarquant même pas. Stat de defence énorme, ou attitude Berserk.
Les marins, poissoniers et poissonières nous regardaient passer tranquillement, jetant à peine un coup d’œil à notre étrange groupe. Une administratrice marchant à grands pas devant, suivi de quelques pas en arrière par un individu blond de petite taille qui semblait se voûter dans son ombre (sûrement un serviteur), une jeune femme de taille moyenne plus ou moins guidée par un homme-poisson bleu d’environ deux mètres (c’est moi, coucou MJ !), puis pour finir un minuscule individu fulminant et jetant des regards haineux autour de lui perché sur l’épaule d’un immense et énorme colosse.

Nous arrivâmes ensuite dans la ville, à proprement dit. Rien de particulier ne semblait à noter, sinon un grand nombre de commerces liés à la nourriture : restaurants, boulangeries, et autres. Le château lui-même était plus proche d’un petit manoir que du réel palace. Nous fûmes reçus par une escouade de serviteurs, ainsi qu’un majordome qui s’empressa d’aller chercher la Princesse Sora. A titre indicatif, les maîtres de l’Estuaire de Kawaguchi étaient appelés Princes et Princesses et non pas Rois ou Empereurs car ils étaient inféodés au Gouvernement mondial, et que leur royaume était suffisamment petit pour qu’un titre de Comte suffise en théorie.
La princesse nous accueillit dans un hall résolument classique dont la moitié était occupée par un escalier en granit. En granit aussi était le seul et les murs. Correction : ce manoir fait carrement bouseux. Un truc comme Seigneur-Paysan, ou une classe comme ça. Une orientation classe-métier étrange, mais parfaitement acceptable dans certaines versions de CB&D.
La Protectrice des Coquillages ressemblait à une coquille Saint-Jacques, ce qui tombe bien pour son rang de puissance et d’autorité. Plus large que haute, mais peu profonde, elle ressemblait quand même à un pavé… sauf que la largeur faisait la hauteur. Petite et grosse, quoi.
« Mes très chers émissaires du Gouvernement Mondiale, Mon Altesse la Princesse Sora, Protectrice des Coquillages, est très fière de vous accueillir avant que vous n’alliez vaillamment remplir votre mission de protection des Cachalions. » Logique, effectivement. Elle était Protectrice des Coquillages, et ne pouvait donc pas protéger efficacement des cétacés…
« James, continua-t-elle, veuillez guider nos courageux combattants vers des chambres dans lesquelles ils pourront se délasser en attendant le Banquet de ce soir puis se reposer en attendant le début de leur mission le lendemain. » Le majordome, c’était James.
« Bien, votre Altesse. Si vous voulez bien me suivre… » invita-t-il d’un ample geste du bras ainsi que d’une courtoise révérence.
« Et bien, excusez-moi, mais je souhaiterai poser une question. » intervint précisement Haylor (tout ce qu’elle disait semblait être coupé au laser, sort de feu de niveau 46).
« Oui, de quoi s’agit-il ? » demanda la Princesse.
« Ne vaudrait-il pas mieux commencer à surveiller les eaux de reproduction des Cachalions dès maintenant pour être sûr que des pirates ne commencent pas à les chasser ? »
« Bien sûr que non, les Cachalions ne se reproduiront qu’au plus tôt demain, voire après-demain. C’est en lien avec les cycles de la Lune. Vous pouvez disposer. » repondit sèchement la protectrice.

Et nous disposâmes. C’était pas tout ca, se débarbouiller, c’était sympa, m’enfin on allait rester que ce soir dans le manoir, faire un peu d’exploration semblait tout indiqué… Surtout que d’autres tenteraient peut-être de me coiffer au poteau. Heureusement que j’ai ma Chouette Ame Hue Lethe pasque sinon… En plus, j’viens de faire un super jet de chance…

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Message par Sigurd Jeu 20 Jan - 18:20

-Bon, je sais à quoi vous pensez. Pas besoin de me regarder comme ça, je sais que j'ai du travail à faire, mais vous énerver ne changera rien à tout ça. Et puis, c'est même pas comme si j'avais vraiment pris du retard, vu que j'ai encore largement le temps de tout faire. Même si j'en ai pas envie de me farcir toutes ces lignes et ces signatures... j'ai jamais été doué pour régler la paperasse, et la lecture, ben désolé, mais c'est pas dans mes activités préférées. Quand j'étais môme, je lisais super lentement, et même maintenant... bref. Alors vous imaginez bien qu'un dossier à compléter, où je dois agencer les témoignages de plusieurs personnes ayant participé en même temps que moi à un renversement de pouvoir politique reconnu par le gouvernement mondial, sans compter que je dois rajouter mon propre récit et remplir le reste du formulaire en trois exemplaires, c'est chouette, mais ça prend du temps. Et de l'énergie. Et il fait un peu trop froid pour que j'en ai, de l'énergie. Un lion, ça fonctionne dans la savane, et ma fourure me protège pas des températures de ce genre. M'enfin, je suppose que c'est pas ça, ce qui coince entre nous. Le truc, c'est qu'on a un gros problème de communication. Depuis le début. J'en comprends parfaitement la cause: vous, vous n'existeriez probablement pas si on avait pas inventé la bureaucratie, la rigueur, l'ordre et la transparence. Sauf que moi, j'fonctionne pas comme ça. Chuis même plutôt mal à l'aise là dedans: mon bazar habituel est alimenté par un esprit pratique qui... rhooo, pis j'suppose que c'est pas en vous parlant que vous allez vous remplir tous seuls, hein? Zut.

J'avais pris sur moi de m'enfermer dans mon bureau pendant trois heures, pour achever la cruelle bestiole exigeante qu'était le rapport de notre mission précédente. Être déclaré chef de mission, c'est chouette, mais quand il s'agit de gérer les retours, nettement moins. Et comme Haylor boudait parce qu'on s'était fait la malle sans la prévenir, aucune chance qu'elle m'aide pour quoi que ce soit. Ou mieux, qu'elle fasse 75% du boulot toute seule sans que j'ai rien à lui demander. Mais vu qu'elle s'y met pas, il est absolument hors de question que j'aille le lui demander. Encore un excellent moyen de me faire émietter gratuitement.

Pourtant, elle le ferait tellement plus vite que moi... la juste redistribution des tâches selon les compétences, elle devrait aimer, comme concept, nan?

Rhoo pis zut. Marre de ces machins, et ils vont pas s'enfuir. Rien d'urgent, en plus. Va prendre l'air un moment, hein. Pense juste à prendre ton gros manteau, et c'est bon. Voilà, on y est. Comme la neige n'est pas encore là, il fait beau, la mer est calme, le soleil brille, les goëlands chantent, et Vidna aussi. Regardez plutôt.


-...Et c'est sur les berges enneigées de l'île maudite
Que le peuple du fier Tibarn, chevauchant les eaux,
Posa pied au terme d'une longue traversée,
Les vaillants voyageurs, guidés par leur héros,
Bâtirent rapidement un puissant camp fortifiée
Et se préparèrent à aller l'île explorer.
Arrivés au terme de leur périple dangereux,
Ils ne rencontrèrent alors en chemin que des freux,
Qui les accueillirent sous des prétextes fallacieux.
Tibarn, au plus noir de la sombre nuit polaire...
-Capitaine?, hasarda doucement Loromin à sa supérieure qui grelottait malgré sa transe lyrique.
-T'choum!, lui répondit la concernée.
-Tout à fait à quoi je voulais en venir. Vous feriez mieux de rentrer. Ou au moins de vous couvrir. Les malus dûs à la maladie peuvent être rudement handicapants.

Ouaip, bienvenue en hiver. Ici, fait froid. Très froid. D'un autre coté, c'est l'occasion de sortir les gros vêtements bien épais et confortables, qui font que l'hiver est une période sympathique où on peut jouer avec de la neige à l'occasion. Comme quoi, ils avaient bien raison de nous recommander d'embarquer du lourd, sur East Blue. Être momifié par de massives couches de vêtements, c'est chouette, quand même. Même les méga chaussettes tricotées par M'man ont enfin une utilité. Pour un peu, je serais l'homme invisible. Pas comme Vidna: elle, elle voulait tellement venir contempler la neige qu'elle n'a pas prit la peine de s'armer plus que de coutume pour affronter ce climat. Tsss.

-Regardez les, tous les deux, fit une voix qui s'était sournoisement approchée dans mon dos.

La nouvelle. La dingue qui m'avait fusé dessus comme une torpille l'autre jour, après l'exhibition du grand machin des ingés. Ümlaut. Armée d'un sourire gros comme boulet de canon, avec des trémolos dans la voix dignes d'une groupie hystérique, elle m'a balancé net que via ma petite prestation de 44,44444 secondes, je lui avais vendu du rêve à l'état pur, et m'a demandé avec insistance si j'étais d'accord pour l'accepter à bord du Tarmac. Ce qui faisait tout de même un peu rapide et arbitraire, pour un recrutement dans la marine. C'est seulement alors qu'elle m'expliqua qu'elle était déjà lieutenante ici bas, dans l'équipage de Conquer (l'autre membre du jury visiblement chiant comme la mort, oui), et que, conformément à mon intuition, il était bel et bien chiant comme la mort. Mais pas mauvais bougre, vu qu'il ne voyait aucun inconvénient à ce transfert.
Alors moi, j'me suis dis pourquoi pas, forcément: si quelqu'un s'ennuie avec l'autre mec vide de toute personnalité, autant faire une BA pour remercier Dame Chance d'avoir veillé sur moi durant cette journée, hein. Ou même faire une BA tout court, chuis pas à ça près. Si en plus je peux avoir dans les parages quelqu'un à qui j'ai fait (méga) bonne impression, et qui n'hésitera pas à me le rappeler une fois de temps en temps, ça fera pas de mal non plus de s'écarter du quotidien, hein. Parce que pour le moment, entre Tenaka, Haylor, et tous ces conspirateurs qui me traitent d'ignare...

-Mmmh?
-C'est amusant, elle est toujours dans la lune, et c'est lui qui se charge de la guider à chaque fois. Vous croyez qu'elle pourrait se débrouiller, sans lui?
-Mwouais... lui même est bien dans son truc, quand même. Y'a pas eu un épisode sans qu'il n'en parle.
-Justement, c'est pour ça qu'il peut très bien la comprendre! Je suis sûre qu'ils s'entendent très bien. Peut être même que...
-C'est quoi, ce regard? J'ai déjà vu ça quelque part...
-Je devrais pouvoir les aider un peu...
-Où, déjà?
-Bon, ils s'entendent déjà très bien, et se voient quotidiennement. Ca ne devrait pas être dur.
-C'était pas chez les lectrices de romans à l'eau de rose qui s'arrachaient nos nouvelles marchandises?
-Faut donc juste que je les aide à se voir hors du strictement professionnel!
-Qu'est ce que vous racontez?
-Loro X Vidna, bien sûr!
-Mmmmh? Ca veut dire quoi? J'ai peur de...
-Ils feraient un couple trop mimi!
-J'avais compris... zut. Pas sûr que...
-Vous ne trouvez pas?
-Mais enfin... elle est humaine, et c'est un homme poisson.
-Et alors, s'ils s'aiment?
-Il a des branchies, ça vous suffit pas?
-Mais elle s'en fiche, de ça.
-Ah? Et vous le savez d'où?
-Ca se voit qu'elle n'est pas du genre à s'arrêter à l'apparence, voyons.
-Des arêtes? Ouais, ça aussi, ça m'arrêterait, en effet.
-Très malin. Vraiment très, très, très malin. Vous en avez d'autres, des comme ça?
-Donc les mômes seraient moitié humains, moitié hommes poisson? 'Ttendez, dans ce cas c'est trois quarts humain, un quart poisson, non?
-Allez, voyez les choses en mieux! Déjà, leurs parents les aimeraient, c'est l'essentiel. Et puis, ils ne devraient pas avoir plus de mal à coexister avec les humains que les hommes poissons, en plus. Ou avec les hommes poissons, par rapport à des humains normaux...
-N'empêche que ça sera dur pour eux... imaginez un peu leur absence de repères! Déjà que quand on a des parents qui nous ont fait un métissage, on est coincé pour savoir si on est blanc ou noir... ou jaune... ou rouge... maintenant, vous voulez rajoutez la couleur bleue? Nan, définitivement pas une bonne idée. Les petits seraient culturellement perdus.
-Pessimiste. Faut regarder plus loin que les clichés, mon grand. Rhaaaa, ça va être trop d'enfer, on doit les mettre en couple!
-On?
-Dégonflez vous si ça vous chante, je m'en chargerais très bien toute seule.

Et comme ma nouvelle lieutenante commençait, en bonne fangirl de littérature adepte du couplage de personnages, à gesticuler dans tous les sens (ça réchauffe après tout), elle attira l'attention de l'homme poisson qui venait de rentrer sa capitaine, en insistant un peu avec cette dernière, bien qu'elle ait parcouru les derniers mètres en courant. Non pas qu'elle ait vraiment opposé grand chose sur le reste du parcours, d'ailleurs: le froid, ça bat l'inspiration.

-De quoi vous parlez, vous deux? Ma cornemuse de scrutation a détecté un complot dans le coin. Ici, très précisément, ajouta t-il en pointant vers moi un embout de l'instrument. Je sais que vous tramez quelque chose. Avouez!
-De rien, de rien... fit-elle avec un grand sourire. On ne parle de rien.
-Les modificateurs raciaux d'un demi homme poisson / demi humain, ça serait quoi?, questionnais-je. Natasha rêve d'en voir un, un jour.
-Peut être même toute une flopée, qui sait?
-Game breaker. Oublie totalement, ce genre de personnage a un ajustement de niveau qu'ils ont du faire trop élevé pour qu'on puisse s'en servir confortablement.
-Mauvaise idée, donc?, insistais-je.
-Tout à fait.
-Ah, ben voilà. Mauvaise idée, v'voyez?
-Mauvaise langue, va. 'Ttendez de voir le modificateur de bonus que va apporter tata Natasha, ça va tout ajuster.
-C'est ça, bonne chance.
Bref.
-Mais tout de même, je m'inquiète, commença Loromin.
-Ah? Un mauvais pressentiment? J'ai pourtant pas vu de nuages en forme de pandas.

Attendez, quoi que... cui la là bas, c'est quoi? Mmmmh... nan, c'en est pas un. Parce que le panda, c'est le pire présage que je puisse avoir. Rien que tout petit, quand je suis allé au zoo... quoi que nan, en fait nan. C'est tellement horrible que je vais pas vous raconter ça.

-Pas exactement, mais vu que le type de l'île où nous allons nous rendre est hivernal... nous aurons un grand désavantage. Je pressens un grand trouble dans la... hum.
-Eh bien quoi? Un homme poisson, ça souffre dans l'eau froide?
-Euuuh... rien à voir, éluda t-il subtilement, refusant de me faire part de son point faible. Ca dépend des espèces. Ce que je veux vous faire savoir, c'est que très peu d'entre nous semblent être du type correspondant.
-Type correspondant? C'est quoi, le rapport avec l'eau froide?
-Pas avec l'eau froide. Enfin, vous ne connaissez pas les types de personnages sur GO?
-Beeeeen... nan, mais ça m'intéresse pas vraim...
-Moi ça m'intéresse!, coupa la curieuse, cherchant à en apprendre plus sur Loromin.
-Inculte, me glissa ce dernier avant de se tourner vers Natasha.
-Nan, toi aussi, Loromin? Pourquoi vous m'dîtes tous ça, zut?
-Bon, j'vais vous expliquer un peu le metagame, alors.

Sur ce, l'homme poisson s'écarta un peu de nous deux et se plaça de manière à faire face à la mer, fixant l'horizon en embrassant la scène de ses bras tendus.

-Comme vous le savez tous, les champs magnétiques de Grand Ocean sont extrêmement chaotiques, ce qui rend par exemple la navigation trop hasardeuse. Mais au niveau des îles... il y a une faille. Une faille exploitable, bien que ça demande du doigté. Faudrait disséquer le programme, le code source, pour pouvoir percer tous les secrets de cet océan à jour. Le plus grand expert du domaine, feu le très respectable SHAMAN Jalil Sherman, a d'ailleurs fait d'énormes avancées en la matière lors de son expédition vers les...
-Vous causez de quoi, là?
-Euh... d'informations uniquement disponibles à ceux qui ont investit 30 points de compétence en connaissance (gameplay). M'enfin, tout le monde le fait, de nos jours, c'est un must incontournable.
-Et le rapport avec les types?
-Quoi, vous ne l'avez pas fait?, s'indigna t-il.
-Beeen...
-On en est à 28 chacun, mais une malédiction nous a empêché de... bref, vous pouvez continuez, s'il vous plait?, intervint Natasha.
-La vengeance du Tofu Furieux?
-Tout à fait, oui. Comment avez vous deviné?, continua t-elle, bien meilleure menteuse que moi et mes misérables balbutiements.
-Mes pauvres... bon, c'est d'accord. Eh bien, ce que tout le monde sait, c'est que les îles ont une saison qui leur est propre, et dont le climat reste dominant malgré la période de l'année. Cependant, une autre chose bonne à savoir est que chacun d'entre nous possède également un type saisonnier qui lui est propre. Et quand un personnage de type estival se trouve sur une île estivale, par exemple, il bénéficie des pleins bonus liés à son type. Par exemple, un Clown Guérillero un tant soit peu chanceux avec le RNG aura de bonnes stats en chance et en agilité, ce qui, combiné à sa skill de classe, lui fournira un taux de critique monstre.
-Clown Guérillero?
-Quel genre de monstre?
-Ce n'est pas là le sujet, capitaine. Eh bien l'astuce, c'est que si notre Clown se trouve sur une ile de son type, il bénéficiera d'un renforcement de sa capacité spéciale, disposera d'un bonus de circonstance de 20 à la précision, et... mwarmgh... et ABSOLUMENT TOUTES SES STAT SERONT MULTIPLIÉES PAR 1,2 !!! CETTE ORDURE AURA ALORS 90% DE CC, ET JAMAIS, JAMAIS, JAMAIS JE N'AURAIS PERDU LE TOURNOI DE LA LIGUE INDIGO SI J'AVAIS SU QUE... euh... oubliez, oubliez. Tricheur de Clown Guérillero, y'a qu'un sournois pour prendre un truc pareil. J'me suis fatigué à rassembler les huit badges pour rien, à cause de lui.

-Et on fait comment, pour développer une affinité... un élément... un de vos trucs?
-Le connaissant, ça inclura sûrement l'invocation d'un Bulborbe duveteux à la corne fourchue.
-Les affinités, c'est génétique. Mais ce n'est pas le bon endroit pour en parler. Je vous parle d'élément, moi.
-Et donc?
-On ne la développe pas vraiment, on la découvre.
-On naitrait avec votre truc, bref? C'est pas encore un machin pour expliquer en quoi les seigneurs pirates sont des hommes d'exception malgré le fait que ce soient des horreurs finies, ça?
-Pas exactement. L'expérience montre que les persos commencent à acquérir les bonus vers le niveau 4, et donc, si on utilise la table des... quoi que non, ça c'est des infos inestimables de catégorie mythique, j'vais pas vous les offrir comme ça non plus.
-Bon, bon, je simplifie ma question: comment la découvre t-on?
-Vous n'êtes pas encore lassée de l'écouter, vous?
-Pas du tout, capitaine!

-Eh bien ça dépend. Pour certaines personnes, c'est évident, dans le sens où sa se sent. Y'en a aussi pour qui, lorsqu'elles sont enveloppée de l'atmosphère saisonnière qui leur convient le mieux, on le remarque tout de suite. Pour d'autres, c'est... délicat. Faut du level, tout simplement.
-Boaaarh, dans un truc aussi stéréotypé, on va bien dire que ça dépend de la personnalité du bonhomme, nan?, devinais-je.
-Loin de là, ignare!
-Mais pourquoi ignare, vous vous êtes tous passés le mot?
-On pourrait à première vue croire que Vidna est une automnale pure souche, mais en fait, son talent poétique la rend sensible à toutes les saisons. Un cas étrange, très particulier... je crois que seul l'ermite surveillant les cavernes célestes où sont enfermés les Cotons Tigres pourrait la percer à jour. Le jour où j'ai l'occasion d'accomplir sa quête, je saute sur l'occasion.
-Moi je remarque surtout qu'il affirme être sensible à la poésie de sa capitaine, hein.
-Recommencez pas avec votre...
-Loro X Vidna, bientôt les fans afflueront rien que pour voir votre couple se concrétiser! Nuahaha!
-Aucune chance. Quels fans, d'abord?

-Prenez l'hiver, par exemple, continua notre instructeur. L'hiver, c'est chouette et joyeux, la neige est belle, on peut s'amuser à faire des Golem de neige, et le corail abyssal prend une teinte carmin tout simplement divine. Sauf que c'est aussi le symbole de la décrépitude, de l'arrêt des récoltes, la nature meurt, les animaux hibernent, il fait froid, on a des famines, voire des épidémies, la neige rend les déplacement impossible... bref, des horreurs complètement à l'opposée de ce que j'ai dis avant. Alors que le printemps, si c'est la saison de la renaissance et des amours, c'est aussi le retour au travail des champs, des durs labeurs à commencer, des échecs de la jeunesse, les invoc's offensives coûtent plus cher à sortir et les monstres font du heal-spam... bref, ne vous y fiez pas trop.
-Alors comment on fait?
-On ne fait pas, on sait. Enfin, moi je sais, vous vous vous contenterez de me le demander.
-Et donc, qu'est ce que je suis, moi?
-Aucune idée. Ca me demande un peu de temps pour le savoir, faut que je vous observe, et je n'ai pas eu l'occasion de...
-C'est nul. Et le capitaine, alors?
-Je n'arrive pas encore à me décider. Très probablement hiver, mais peut être que... pas sûr. C'est le genre d'expertise qui demande beaucoup d'affinement.
-Et vous?
-Ben voyons, comme si j'allais vous le dire!, refusa Lormin, qui savait pourtant très bien qu'il était de type été. Vous pourriez alors me faire perdre mon bonus en utilisant l'Ouvre Boîte Chronophage de l'une des quatre Biosphères adéquate. Jamais, c'est tout.
-C'est pas du jeu, commençais-je.
-Tiens, mais c'est pas la Reine de l'Ümlaut qui arrive là, non?, répliqua sournoisement l'homme poisson.
-Reine de l'Ümlaut?
-Elle a marqué le meilleur score, donc oui, Reine de...
-Qui ça, Haylor? Oulà faut qu'j'y aille, elle va me tuer si... balbutiais-je en retournais vite vite vers mon bureau, où j'avais laissé en plan un (second, malheureusement) bon gros dossier bien barbant que je devais finir avant la réunion de tout à l'heure.
-C'est ça.
-Nuahahahaha, très finement joué. Maintenant, Loromin, j'aimerais savoir si...


J'ignore combien de temps ils continuèrent, car je retournai vite à plancher sur mes dossiers. Et c'est ainsi que, deux heures, soixante pages (en trois exemplaires), d'innombrables lignes et quelques signatures plus loin...



-MAIS COMMENT EST-CE QU'ELLE FAIT???

Et encore un peu plus tard...

-Bon, tout le monde est là? Vidna, j'ai des mouchoirs posés à coté de la lampe, si vous voulez...
-Merci, répondit notre enrhumée préférée.
-Euh, nan, ça c'est la paperasse que j'ai du...
-Oups, fit-elle en se reprenant à temps.
-Bon. Ca devrait pas être trop long, mais asseyez vous quand même. Donc, comme vous avez pu le remarquer, on s'approche de l'archipel de Sapporo. En fait, on devrait déjà y être, mais comme ils ont eu un petit problème avec la naviguation, on a erré un peu. 'Fin pas d'soucis, ça sera bientôt corrigé.
-On attend quoi?, reprit Loromin.
-Ils vont nous mettre au parfum par escargophone... l'appel ne devrait plus tarder, ils ont une ponctualité du tonnerre. Trente secondes.

Et même trente secondes piles. Scott, mon fidèle compagnon de toujours, cessa de savourer sa laitue quelques instants, le temps de laisser la sonnerie s'enclencher et son maî-maître répondre. Adorable animal.

-Gentil, Scott. Bon, à vous... allo?
-Suis-je bien au Tarmac, sous le commandement d'un certain Dogaku?, fit une voix masculine, et même tellement masculine que mon interlocuteur aurait pu jouer les stentors à l'opéra.
-C'est moi, yep.
-La capitaine Vidna est donc à bord, n'est ce pas?
-Et même juste à coté de moi, comme le veut la procédure.
-Ils nous entendent bien?
-Euh... bien sûr, pourquoi?, répondis-je surpris par ces questions. Z'avez eu des problèmes avec les transmissions, récemment?
-Mademoiselle Vidna, je suis votre plus grand fan! Depuis votre première prestation, à la cérémonie d'ouverture du grand prix de Wide Step, je n'ai cessé de traquer votre nom dans les brochures de journaux.
-Quoi?
-Pourriez-vous me la passer, s'il vous plait?
-Euh..., répondis-je en fronçant les sourcils comme jamais.

Regard autour, histoire de prendre la température de l'assemblée. Loromin restait maître de lui même, toujours assis, affichant un air simplement intrigué par la réputation jusqu'ici sous estimée de sa supérieure. Peut être qu'il lui présenterait deux trois grigri pour augmenter le nombre de fanatiques qu'elle pourrait lever avec une Folle Harangue de Foule, aucune idée. Elle en tout cas semblait ravie de faire connaissance de son premier fan (et dont la voix aussi virile... mmm'bref), car elle se leva aussi sec et se rapprocha du répondeur, que je lui laissais docilement me prendre des mains, qu'elle m'aurait tordues s'il l'avait fallu.
Dans le petit groupe de sous officiers présents, ça se partageait entre surprise mêlée d'amusement, avec quelque sourires franc par ci et des hochements de tête réprobateurs par là.
Et étrangement, Haylor, restée debout comme à son habitude, ne broncha pas le moins du monde. Bien sûr, je pouvais déceler ce subtil relèvement de mâchoire sur l'aile gauche, qui trahissait son exaspération étouffée (car ouaip, elle passait tellement de temps à me toiser que je savais le lire, son visage, déjà que j'étais bon pour le langage corporel en général). Mais justement, très étouffée. Du coup... quoi? Observe plus attentivement. Pas normal. Ce léger tressaillement du lobe d'oreille gauche, là, c'est quoi? Pas habituel. Jamais vu. Ca veut dire quoi?

-C'est un honneur de faire votre connaissance, mademoiselle.
-Tout le plaisir est pour moi! Alors comme ça, vous étiez présent à Wide Step?
-Quatre ans plus tôt, tout à fait. J'étais l'un des participants à la course, et je dois dire que votre interprétation du Prélude au Koala Agonisant était particulièrement émouvante. Nombre d'entre nous avons failli rater le premier virage en repensant à la façon dont l'animal s'éteint, bien au chaud, entre les bras du jeune homme qu'il a vu grandir tous les jours.
-Oh? Lequel étiez...
-Je me serais bien décris comme étant celui qui n'avait d'yeux que pour votre voix, mais nous étions tous dans ce cas.
-Pouvez vous me donner au moins votre nom?
-Eh bien, je pourrais... mais cela serait moins amusant. Considérez moi plutôt comme votre admirateur secret!

Ce qui nous avançait tous. Le reste de la discussion ne nous concernait pas, mais personne ne put échapper au parcours retracé de Vidna, avec quelques commentaires ici et là sur des trucs obscurs qui ne me disaient rien du tout. A la recherche de la nouvelle Marine, ça vous parle? A noter également qu'elle s'était une fois essayée au french cancan. Le reste, probablement sans intérêt. Puis enfin, hop, fin de la discussion. Chouette, on va enfin pouvoir passer aux choses sérieuses.

-Ce crétin... il a.... je rêve ou bien... il a vraiment raccroché?, glissais-je, passablement blasé.
-Ce n'est pas un crétin!
-Ils vont rappeler, n'est ce pas? Pitié?
-Comment ça, pitié?

Okay. Maintenant, on peut commencer à paniquer.

-Ben j'ne ne sais pas quel QG nous a appelé, moi! Comment on va faire pour savoir? On a même pas le nom du bonhomme, c'est naze!
-Vous croyez que c'est quelqu'un de un haut gradé?, demanda Vidna à son lieutenant.
-Éventuellement, mais il ne m'a pas donné l'air d'avoir plus du niveau six...
-Ca pourrait aussi bien être un abruti de fan qui s'est infiltré dans le bâtiment pour avoir un ligne directe avec vous!
-Ce n'est pas un abruti!
-Et comment, comment, comment on va faire, nous, maintenant?
-Vous n'avez qu'à le rappeler.
-Je viens de vous dire que je n'ai pas le numéro!
-Mais si on en rappelle un au hasard, ils seront bien capables de nous rediriger là où il faut, ou d'eux même pouvoir nous donner notre ordre de mission?
-Euh... ah ouais. Très bonne idée, en effet.

Les minutes s'écoulèrent. Oui, effectivement, nous devions bien aller à Sapporo. Mais ça, on le savait déjà. Pourquoi faire? Eh bien bonne question: à tel bureau, ils pensèrent que l'on était un équipage en direction de North Blue. Loupé. Peu après, une écervelée me fit perdre dix minutes à m'expliquer que j'étais censé me diriger vers l'estuaire de Kawaguchi, pour sauver des Cachalions. Surement une midinette de bureau pour ne pas savoir lire un planning. Et cette loque malentendante qui a cru que j'étais le capitaine du Tarasque... non, non, non!

Techniquement, y'aurait très certainement eu quelqu'un capable de me dire ce que j'avais à faire. Le plus proche de la solution fit yoyoter mon coeur d'espoir: cependant, il s'avéra que notre ordre de mission avait disparut du registre. Très probablement emporté par Mr l'admirateur secret, qui devait être une belle tête de linotte. Du coup, recherche infructueuse: il maintint l'espoir et partit en quête de quelqu'un qui devait pouvoir nous répondre. Ouaip, sauf que c'est à ce moment que le ciel là dehors se fâcha haut et clair, et vira à la tempête. Interférences, coupure de communication. Une tempête qui dure cinq minutes, c'est possible? Ben oui, bienvenue sur GO. Et au moment de rappeler, impossible de récupérer mon lascar, même si ma nouvelle interlocutrice était elle aussi fort respectable. Contrairement à moi qui aurait pu tirer bien plus d'aide de sa part si je ne m'étais pas montré de plus en plus agressif. Way Dak? Le Fanatique? Non, je suis Sigurd Dogaku, capitaine du Tarmac

Et c'est ainsi qu'après une longue lutte entre un Sigurd de moins en moins calme (qu'absolument personne ici présent n'osait tenter de raisonner) et une vingtaine de correspondants différents...

-Bande de gnourfs inutiles!
-Je vous prie de surveiller votre langage, jeune homme, me répondit le vice amiral de l'autre bout de la ligne. Moi aussi, j'ai bien envie de vous étriper, et ce n'est pas pour autant que...
-Vous n'êtes même pas fichus de savoir ce que vous voulez qu'on fasse! C'est nuuuuul!
-Dans ce cas, vous n'avez qu'à remplir le formulaire de demande adéquat, répliqua t-il. De la rédaction, voilà qui fera du bien à votre tempérament.
-Parce que j'ai pas déjà assez de papelards à me farcir, peut être? Vous êtes dingue ou quoi?
-Votre nom, c'est bien Dogaku, hein?
-Capitaine Dogaku, et ça sonne très bien comme ça! -Click- Et vas-y qu'il me raccroche au nez. Cochonnerie de balourd inutile, tsss. Vice amiral? Tu parles, s'il est passé, ça peut pas être autrement qu'en ayant capturé du pirate, cui là. Bon, ben on a pas le choix, désolé, on continue notre route jusqu'à Sapporo. J'ai aucune idée de ce qu'on doit y faire, mais s'pas grave, ils seront bien fichus de nous le dire. Et sinon... sinon... ben chais pas, tant pis pour eux. Ah non, on va aussi devoir retrouver un certain Way Dak là bas, si j'ai bien compris. Donc peut être que lui en saura plus que nous sur cette affaire. Des objections?

Ah ouais: et là c'est le moment où tous les regards ébahis tentent de retrouver une contenance (sauf Loromin et Haylor, qui étaient maîtres dans l'art de l'impassibilité). Quant au gros silence qui s'ensuivit... je pus conclure que non, pas d'objection. Tant mieux, parce qu'on débarquait dans trois heures.
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Le Tarmac™ Empty Re: Le Tarmac™

Message par Sigurd Jeu 18 Aoû - 21:35

[HRP] RHAAA FAIT CHIER! J'ai un scénar' et une évolution prévus depuis septembre dernier. Je voulais tellement le faire que maintenant je dois le faire. J'ai déjà commencé et mes paquets sont en train de prendre froid au fond de mes brouillons. Donc tant qu'on est une poignée, je me fouette jusqu'à ce que j'en arrive à ce que je voulais, au moins. Tant pis si je dois griller des étapes, et tant pis si la motiv' est bancale. Je poste déjà un truc préconçu et paré à lancer dont je viens de finir les 20% restant, je ferais l'ellipse très bientôt.[/HRP]




-Commissaire, tout est en ordre. L'infirmerie de campagne a été installée selon vos directives, et nous pourrons bientôt commencer à rapatrier les blessés les plus légers. En ce qui concerne le navire, ils sont prêts.
-C'est parfait, je vous remercie. Dîtes juste au Tarmac de se tenir prêt en ce qui concerne les réapprovisionnement. En cas de demande imprévue...

Comme chaque fois après un affrontement, c'était à moi d'arranger les secours et le rapatriement des blessés. Il n'était pas bien difficile de s'imaginer, vu la grande organisation de Dogaku, que la logistique était bien au delà de tout ce qu'il pourrait jamais approcher. Sans compter que, pour aller au plus vite, je commençais mes plans avant même qu'il ait finit ses opérations. Ce qu'une personne seule aurait bien du mal à faire: à deux, on allait forcément plus vite.

Et je préférais largement ça à devoir rester à attendre sans rien faire pendant que les autres se risquaient. Les combats n'étaient pas mon travail et ne me disaient rien de bon, mais se sentir en retrait quand tout se jouait sans vous (et que plusieurs vies, dont accessoirement la vôtre, étaient en jeu) n'avait rien d'agréable. Pour autant, je ne pense pas que j'accepterais d'y participer, quand bien même l'on m'aurait offert les avantages d'un fruit logia. Ou autre, je préfèrerais pouvoir encore nager.

Ca n'était pas le genre de question que je ressassais régulièrement, tourefois. Et encore moins un complexe d'infériorité ou apparenté. Juste le genre de pensées à vous traverser l'esprit quand vous n'avez rien d'autre à faire qu'attendre ici.

Pour l'histoire du jour, rien de bien impressionnant n'était arrivé: un Marine Pose s'était déclenché tandis qu'un équipage de pirates inexpérimentés et malhabiles s'attaquaient à une île pourtant réputée pour sa phobie des pirates. Systématiquement, ils déclenchaient leur émetteur au moindre drapeau noir en vue... ce qui n'était pas une si mauvaise chose que cela, en fait. Si tout le monde en faisait autant, les nuisibles y réfléchiraient à deux fois, avant de plonger bras ouverts dans le brigandage.

Mais le capitaine avait géré ça de manière très honorable. Les pilleurs avaient attaqué la ville de nuit, pour profiter du sommeil de la majorité de la garde. Ce qui ne les avait pas pour autant empêchés de se faire repousser hors de la ville, bien qu'ils y aient causé quelques dommages. Alors qu'ils se préparaient à tenter un rapide siège temporaire, afin de voir s'ils ne pouvaient pas décrocher plus de recettes, l'équipage Dogaku avait réussi à faire son entrée sous couvert des dernières heures de la nuit. Plusieurs barques mirent à terre un peu plus des deux tiers des combattants, qui se séparèrent aussitôt en deux groupes distincts. Tandis que le premier se joignit au navire, où était resté le lion, pour empêcher le White Scar de lever les voiles, l'autre se lança par petites grappes contre les débarqués dans une successions de petites escarmouches rapidement appuyées par les locaux. En milieu de matinée, les pirates abandonnèrent en masse, tout particulièrement après que les trois vétérans de l'équipage se soient fait tués ou capturés.

Pour nous, le bilan s'annonçait positif: tout ceci s'était fait avec relativement peu de morts et de blessés des deux cotés, comparativement à une opération de ce genre. Comme quoi, on ne peut pas avoir que des défauts, après tout. Pas même lui. Moi même, bien que n'étant pas le moins du monde à l'aise avec ces choses là, pouvais voir que Dogaku n'avait commit aucune bévue dans son scénario, à part peut être celle d'autoriser Gurgenidze à sortir son abominable armement.

C'est vrai, quoi. En ce qui les concernait, les lubies des ingénieurs restaient pour la plupart acceptables, même s'il fallait parfois les rabrouer pour leur rappeler où se situaient les limites de la décence. Guido en particulier pouvait se laisser aller, quand il s'agissait de pomponner ses créations. Pas de problème, je pouvais lui ramener les pieds sur terre en quelques phrases. Au contraire, un lance flamme dans la marine... de quoi avions nous l'air, avec ça? Personne n'aurait du inventer cette arme. Nous voulons protéger les populations, et voilà qu'ils emploient des armes de carnage. Pourquoi pas des outils de torture comme armement standard, tant qu'à faire? Rien qu'à repenser aux blessures des brûlés qui s'étaient brièvement inclus dans mon champ de vision, je fus reprise de nausées. Le souvenir des odeurs n'aidait en rien, lui non plus. Trop vivace.

Mieux valait penser au pantin. Car, pour la première fois depuis sa création, l'Ümlaut avait enfin été utilisé en pleine action. Visiblement, la machine s'en était très bien tirée. Selon le capitaine pourtant, la machine n'avait en vérité servit à rien. Et quand on demandait à quelqu'un qui avait pu voir l'action de près, c'était grosso modo la même réponse, avec plus de détails. Pourtant, si le capitaine avait autorisé son utilisation, c'était pour une raison bien précise.

-Alors, ça a marché?
-Je crois... si vous parlez de la casse occasionnée gratuitement, oui. Mais on n'a pas vraiment eu à s'en servir. Votre truc est trop lent à démarrer, et...
-Maria, comment c'était exactement?, coupa Guido qui sentait qu'on allait faire des reproches à son bijou. Y'a encore eu un problème sur l'hydraulique, ou bien...?
-Absolument aucun, répondit la pilote qui se contentait jusqu'ici de bailler en rafales. J'ai été surprise, d'ailleurs. A croire que vous avez fait du bon boulot sur l'entretien, la semaine dernière. L'Ümlaut n'est pas partit en miettes, le câble ombilical a tenu et s'est déroulé correctement, et le Knot Buster a fonctionné comme sur des roulettes.
-Je peux voir?
-On a prit des photos pour pouvoir les étudier. Le White Scar a bien morflé, ça on peut le dire. Va juste falloir que tu attendes qu'on les développe.
-Vous vous êtes attaqués à un navire quasi à l'abandon, je vous signale...
-Insiste pas mec, j'ai pas envie que tu fâches le gros. T'as vu ses bras? Ses biceps sont larges comme mon crâne!


En somme, le nouveau mécanisme dont il était question, un armement sur mesure pour la machine, avait réussi à remplir son objectif: empaler la paroi d'un navire avec un genre de bélier à pistons, ce qui avait laissé dans la coque un trou suffisamment large pour, s'il était reproduit en quelques autres exemplaires, empêcher un navire de prendre la mer avec de raisonnables chances de survivre à son voyage. C'était du moins ainsi qu'était présentée la chose dans le dossier: les ingénieurs avaient la fâcheuse tendance de présenter les choses sous un regard particulièrement optimiste. A surveiller, donc, même si j'avais autant envie qu'eux que cela aboutisse, tout particulièrement maintenant que j'y avais moi aussi mes intérêts.


Mais peu importe tout ça. Nous avions maintenant un deuxième sujet à l’ordre du jour. Par des moyens qui lui étaient propre, un émissaire de la marine avait tracé le Tarmac, en vue de lui transmettre certaines instructions. L’homme en question, voyant que j’étais aux commandes, se dirigea tout naturellement vers moi, après une présentation des plus sommaires. On lui avait parlé d’un certain capitaine Dogaku, après tout.

-Où se trouve votre supérieur?
-Excellente question, j'aimerais moi même le savoir.
-Eh bien... commissaire?, hasarda un sergent.
-Oui?
-J'ai cru entendre dire que le capitaine était à l'infirmerie. Je n'en suis pas sûr, mais...

*
* *

-Ca pique, gémis-je pour la neuvième fois.
-Gnognotte. J'en connais des qui ne disent même pas ça quand ils se font éventrer, vous savez? C'est pas comme ça que vous allez remonter Conquer, hein.
-Guh, Conquer sait se battre?
-Je ne sais pas... j'ai dis ça, moi?

Gurgenidze avait un peu morflé, aujourd’hui. Ca ne l’empêchait pas d’être d’excellente humeur, étrangement. Et elle s’était dit que pendant que nos infirmiers s’affairaient autour d’autres blessés, elle pouvait tout aussi bien me bichonner un peu. Depuis le sauvetage, elle en faisait trop. Et en temps normal, elle était déjà un peu trop énergique. Même si elle aurait dit que j’étais douillet. Ce qui n’était bien entendu que de l’exagération infondée.

-Oui.
-Non non, je n'ai rien dis. Et je sais ce que je dis, voyons.
-M'enfin, si, c'était bien... mwarf, m'en fiche. C'est pas comme si je voulais "remonter Conquer", hein. Ni même si j'avais à le faire. Pourquoi j'aurais à le faire, d'abord?
-Rhooooo, tout de suite, hein? C'est justement ça, votre problème.
-Pssssh, sûrement pas. Je n'ai pas de problème. Juste un vilain bobo sur le torse.
-Je me suis fais tirer dessus, je vous signale.
-Et ça ne vous empêchera pas de continuer à prendre des risques. M'enfin, tant que vous restez entière, on fera avec.

Et j’y tenais bien, à ce qu’elle reste entière. Chouette lieutenante, super contrepoids à l’autre mante carnivore de commissaire. Et en parlant de commissaire, Evil veillait à venir m’embêter jusque dans les moindres recoins de l’île.

-C'est mignon, ça, fit une médecin en entrant dans la tente. Vous voulez peut être que je vous laisse vous occuper l'un de l'autre? Ca me laissera le temps d'aller apprendre aux autres quelques nouvelles tout m'occupant d'eux...
-Marche pas, se défendit Nat'. Je pourrais court-circuiter la rumeur quand je veux. On me la fait pas, à moi.Enfin, je pense, du moins. DD de 12, disait Loromin, j'dois bien avoir de quoi faire ça, non?
-Bref, je passais pour dire au capitaine qu'on a un galonné qui veut lui parler. S'il se sent d'attaque pour une entrevue...
-Hahaha... la blague. Nan, je suis royalement indisposé, et j'ai besoin de repos.
-Je suis aussi censé faire un pronostic vital et un rapport objectif si vous avancez quelque chose du genre, désolé. Ordre de la commissaire.
-Ahah! Trop forte pour vous, capitaine. Pas de bol, hein?
-Arf, bien maudit, oui.
-Nuahahaha.
-C'est méchant, ça.
-Meuh non, c'est gentil.

-Euh... et ma blessure, alors?
-Ne vous empêche pas de vous tenir debout, comme vous pouvez le voir. Et n'a aucune raison de le faire tant que vous vous tenez tranquille. Je me demande si les métamorphoses risquent de faire sauter ça, remarque... vous voulez pas essayer, tiens? Les fruits du démon sont fascinants. Je vous couvrirais si vous en sortez indemne. Et s'il y a des complications... eh bien je n'aurais même pas à mentir.
-Nan, j'ne suis pas un cobaye, oh. Donc je vais y aller.

Tout ça de la faute à un première classe qui m'avait aidé à me traîner jusqu'ici. Ce qui était vachement sympa de sa part, soit dit en passant. En plus de ça, vu que je lui avais dis de ne pas ébruiter mon retour trop vite, histoire d'avoir la paix un moment, il s'était adorablement retenu de transmettre ça à Evil de trop tôt. Mentalement, le bougre avait accepté de me laisser vingt minutes de répit. J'en eus même pas la moitié.

Pour avoir participé, dans un élan de bonne volonté, à la traque des dernières poches de brigands, je m'étais vu infliger une vilaine estafilade, dont le retour à mon apparence normale avait heureusement réduit la taille, bien qu'elle restait inquiétante. Mais maintenant, rien de pire qu'un mauvais souvenir ne pouvait m'attendre, vu comment j'étais passé aux petits soins des médicos.

Dès qu'on lui rapporta ma présence, l'envoyé spécial abandonna Haylor sur place, qui s'offusqua juste ce qu'il fallait pour que les vagues de haine que véhiculait son regard brûlent la nuque de ce mufle. Et même si ce dernier n'était pas aussi merveilleusement influençable que moi (au contraire de certaines personnes, comme le Tenaka, qui pouvaient très bien y résister), il retrouva subitement toutes ses manières, et présenta comme il se devait ses respects à la jeune femme, qui ne révisa pas pour autant son jugement sur l'individu. C'est donc avec une réplique aussi polie qu'acérée qu'elle l'autorisa à prendre congé d'elle.

L’émissaire n’était pas mécontent d’être à distance de ce monstre. Une fois arrivé à ma hauteur, il remarqua de suite que le ton serait différent. Tant mieux, parce qu’il avait une mauvaise nouvelle à nous apporter. La sempiternelle pile de paperasse officielle. Le Sceau Officiel De La Marine.

Et pas mal de trucs bourrés de chiffres et de comptabilité traitant de mon cher petit Ümlaut. Avec plein de gribouillages en rouge fluo d’un très mauvais genre.

-Ooooh... je crois que j'ai oublié un truc.
-La date butoir.
-Et... donc?
-Vous étiez déjà sous le régime du délai prolongé. Vous l'avez même demandé dès les premiers jours.
-Beeen... c'est quand même plus simple de remplir le formulaire de suite plutôt que de devoir tout faire en catastrophe quand on se rend compte qu'on n'a pas le temps de remplir le gros machin principal, non?
-Je ne suis pas sûr que l'on ait autorisé les prolongements en vue de... enfin, de toute manière, voilà où nous en sommes. Vous n'avez pas justifié le supplément de berries qui
-C'était pas pour le Knork Basher, ça? Si, si, j'en suis sûr, c'est ça. Vous voulez le voir? Parait qu'il marche très bien.
-A vrai dire, oui, je suis assez curieux sur ce que donne ce projet. J'en ai entendu parlé et...
-C'est plutôt sympa, un Ümlaut.
-Très sympa, de ce qu'on m'a dit.
-Et encore, on dit ça seulement avant d'avoir vu la bête. Le mieux, c'est après.
-Bref. Capitaine, pour vous résumer la chose, vous n'avez pas payé les dépenses de vos ingénieurs.
-Comment ça? On a rien commandé depuis plus de trois mois. Tout était déjà dans le Tarmac, que je sache.
-Techniquement, c'est vrai. Administrativement, cependant...
-Armf. Bon... et donc? J'vais devoir remplir un formulaire annexe pour payer des intérêts?
-Hoho, vous avez entendu parlé du formulaire GR-0__B3TA?
-Déjà eu à le remplir deux trois fois, oui... chais bien que c'est pas sérieux, mais...

-Eh bien non, pas cette fois.
-Ah?
-Puisque vous avez très allègrement explosé le plafond habituellement autorisé...
-Je l'ai fait? J'ai eu une autorisation!
-Vous avez reçu une autorisation, dont vous n'avez pas complété votre part, oui.
-Hum. Bon, okay. Maintenant que j'y pense, c'était pas à Haylor de finir ça?
-Vous êtes priés de rester ici pour encore quelques jours. Ceci afin de permettre à un autre navire de venir prendre le relai.
-'Ttendez, nan, elle n'était pas encore commissaire à ce moment. Ce qui veut donc dire que... ooooh la crasse. J'ai oublié de lui refourguer le dossier. Ayayaie.
-Je vous suggère donc de ne plus vous presser, quoi que vous ayez à faire.
-Quand vous dîtes prendre le relai, ça veut dire quoi? On repart en mission?
-Dès lors que les formalités seront terminées, oui. En attendant, vous restez ici.
-Ca a quelle tête, la mission que vous avez ?

L’envoyé hésita un instant, ne sachant trop comment s’expliquer. Son interlocuteur n’avait visiblement pas cerné ce qu’il voulait dire. Or, c’était délicat de le lui annoncer. Surtout quand il était aussi sympa. Et qu’il se coltinait une seconde aussi effrayante.

-Vous ne m'avez pas compris. Quand je dis qu'un autre navire va prendre le relai, je ne parle pas des brigands du White Scar. Je parle du projet Ümlaut.
-Et en clair?
-Vous et votre équipage n'êtes plus liés à ce projet. L'Ümlaut va vous être saisi d'ici quelques jours, et aurait probablement été démantelé et mit à la casse s'il n'avait pas été aussi avancé, avec d'aussi bonnes perspectives.

Ah ouais. Et maintenant, j'utilisais ma superbe faculté d'analyse et de retraitement des données pour être sûr d'avoir bien compris.

-Plus d'Ümlaut?
-Plus d'Ümlaut.
-Ouch. Vraiment?
-Oui. Vraiment.
-Arch... ça la fout mal, quand même. J'peux rien faire?
-Rien, malheureusement pour vous.
-Bon, beeen... dommage. M'enfin, pas trop grave.
-Tiens donc?
-Ouais... forcément, c'est triste, j'm'imaginais déjà avec mon Bioman personnel, à pouvoir jouer les super généraux auxquels une enseigne allait annoncer "Ümlaut paré à être activé, Capitaine". Bien campé dans mon super fauteuil de commandement, les mains croisées devant le visage et l'air solennel, j'aurais alors fermement balancé une réplique type "Déployez l'Ümlaut 00!". M'enfin, vu que c'est plus un gros délire personnel qu'autre chose... si vous me dîtes que le projet reste intact, ça ne va pas changer grand chose pour la marine, donc tout est ok, non? Loromin sera content, il aura eu ce qu'il voulait.
-Euuuuh... j'imagine que oui, répondit l'émissaire en se demandant si j'étais un dingue trop haut placé ou juste un visionnaire enthousiaste. Simplement... qui est ce Loromin?
-Loromin Sohal. Il était avec nous à l'inauguration du prototype, en temps que membre du jury. Comme Haylor ou moi... ou Conquer, chais pas si vous le connaissez.
-Conquer était là?
-Assis juste à droite de Loro', yep.
-A coté de... bon, je pense voir le bonhomme.
-Eh bien, Loromin avait l'air de préférer que le projet ne me soit pas confié... m'enfin, il est assez traditionaliste.
-Alors qu'au contraire, Conquer a le chic de tirer profit des nouvelles technologies... nous avons donc deux extrêmes. Des lignes opposées. Vous savez s'ils sont rivaux ou quelque chose du genre?
-Possible. Bref. Autre chose ?

Pas vraiment, aussi en profitâmes nous un peu pour blablater tranquillement.


Quelques heures plus tard, affalé sur le pont du navire…

Ca me rappelle sur East Blue, quand j'allais à l'infirmerie une fois de temps en temps juste pour pouvoir profiter des meilleurs lits du navire. Vu qu'ils n'étaient pas occupés, j'étais accepté avec plaisir. Et quand le temps n'est pas assez chouette pour somnoler sur le pont, c'est vraiment top, d'être bien au chaud sous les couettes. J'devrais ptêtre rejouer à ça une fois de temps en temps... encore qu'on a jusque là pas eu la malchance de se manger trop de sale temps, malgré les hasards de GO.

-Capitaine?
-Mwarhwarhaaaa… oh. Haylor. Oui?
-Ne me dîtes pas oui. Parlez moi plutôt de cette affaire.
-Hein?
-L’Ümlaut, asséna-t-elle simplement.

Ca faisait combien de temps, que je n’avais pas eu droit à un regard de ce genre, déjà? Mine de rien, pas mal de temps. C’était simple: j’avais eu le temps de faire pas mal de bon boulot, ces derniers temps. Voir même, comme pour Sapporo et notre dernière histoire, du Très Bon Boulot. Idem pour Kawaguchi, où l’on a plié l’affaire sans l’aide de personne, faisant économiser de grosses sommes au navire.
Du coup, j’avais pu sentir que j’avais des trucs à faire valoir. Essentiellement parce qu’elle l’avait remarqué. Ce qui me permettait de résister à ses intimidations de niveau inférieur.

-Haylor... mwarmfch. Je sais, j'ai foiré. Vous savez, j'en ai pas l'air, mais ça me trotte. Mettons que maintenant que j'ai enfin fait une bêtise à force de jouer les cascadeurs avec le calendrier, je vais apprendre ma leçon et plus recommencer. Désolé. Mais s'il vous plait, inutile de me rabrouer par derrière, je sais comprendre quand je me plante comme ça.

Attendez, non. Y'a un truc. Je suis capable de lui parler normalement. J'ai articulé sans problème. Mes oreilles ne bourdonnent pas. Je peux soutenir son regard, et ce sans avoir l'impression d'être du mauvais coté d'un calibre 50. Hey, je peux même remarquer qu'elle a des cernes naissantes, à cause du manque de sommeil! 'Ttendez, non, ça je peux faire même quand elle le dissimule. M'bref, conclusion: quelque chose ne va pas.

-Je n'en avais pas l'attention, répondit-elle en se rigidifiant d'un coup, ce qui me plongea dans l'habituel malaise vertébral dont je m'étonnais de l'absence jusqu'ici. Que vous soyez capable de prendre ça avec philosophie, tant mieux pour vous. Que vous sabotiez constamment mon travail d'administratrice en bloquant mes dossiers passe encore pour l'occasion. Cependant, demandez vous un peu comment les autres vont le vivre.
-Qui ça, les autres?
-Les ingénieurs. Guido. Ils ont tout mit là dedans. A votre avis, comment vont-ils le prendre, eux?

Ah. Excellent point, en effet. Comment vont-ils réagir quand ils apprendront que leur bijou, leur bébé, la machine dont ils ont bichonné la conception et le développement depuis plus de deux ans va être retiré de leurs petits soins maternels, tout simplement parce que j'ai zappé de remplir un bout de papier?
La réponse est simple. La réponse est évidente. Horriblement mal, bien sûr.
Eh bien en fait, non. J'étais loin du compte. Loin, loin, loin, loin, loin du compte.


C'était carrément l'horreur. Haylor voulait se charger de leur apporter la nouvelle, vu que, parmi les ingénieurs, c'était Guido qui s'était le plus investi là dedans (et était globalement le plus sensible du lot), et qu'elle s'entendait tout particulièrement bien avec lui. Je comprenais, mais vu que c'était ma crasse et que j'étais le capitaine, ça restait quand même à moi d'aller me mettre à plat ventre face à eux pour leur présenter mes excuses (et leur faciliter la tâche s'il leur prenait l'envie de passer leur frustration sur moi). Au final, nous nous y rendîmes tous les deux, Haylor n'étant censée intervenir que si le niveau de ma prestation plongeait dans les chiffres négatifs.

Et ce fut pour le mieux. Je crois que si elle n'avait pas été là, Guido m'aurait tout simplement réduit en bouillie. Genre vraiment, hein. Émietté. De la purée de lion. Heureusement, il refusa de s'abaisser à s'emporter trop loin devant elle. Il se contenta donc de réduire en charpie deux trois trucs qui étaient à portée pour évacuer rapidement sa colère avant que quelque chose de regrettable ne se produise. J'eus alors droit à des reproches bien placés venant du groupe, qui étaient formulés avec tout le respect qui était du à un capitaine, bien que le fond restait tout à fait à même de miner mon moral pour les jours à venir. Ils se rendirent vite compte qu'au final, ils préféraient encore ne pas m'avoir dans leur champ de vision, et je fus aussitôt chassé de leur sanctuaire. Guido, lui, avait déjà disparut.

Ce n'est qu'une heure après que je découvris qu'il avait erré ça et là dans le navire, fulminant par ci, pleurant par là, monologuant partout, avant de finalement se diriger vers ma cabine dont il a tout simplement éventré la porte en bois, avec la ferme intention de tout saccager. Parce que, bien sûr.

Le pire, c'est que ça ne se limita pas au corps des ingénieurs: une part malheureusement non négligeable de l'équipage, suffisamment affectée par la détresse de l'ingénieur soupe-au-lait, considéra que c'était la niaiserie de trop que cet ahuri de capitaine venait de commettre. En conséquence, j'eus dès le lendemain l'étrange impression d'avoir une cinquantaine d'Evil supplémentaires disséminées ça et là sur le navire, histoire que j'ai toujours au moins un regard réprobateur aligné sur ma carotide.
Je pouvais le voir dans leur regard. Je pouvais l'entendre dans les murmures. Hey, je pouvais quasiment le lire dans leurs pensées!

Mais, à mon crédit, faut avouer que j'ai très largement limité la casse sur la fin. Okay, l'Ümlaut était retiré du Tarmac, et son équipage n'avait plus aucun droit dessus. Mauvais pour mes ingés. Le truc, c'est que dorénavant, ils ne seraient plus mes ingés: j'avais obtenu l'accord du bonhomme pour que l'équipe affiliée au projet reste la même. Pis j'crois que ça leur ferait aussi du bien, de ne plus être sur le même navire que moi. De mon coté, la situation serait sans aucun doute plus confortable, même si le spectre des bricoleurs allait hanter le navire pour encore un bon moment.

Mwarf.

Sur une autre note, on me fit parvenir un mémo assez flippant, me redirigeant vers un document on ne peut plus officiel ornée du sceau très officieux du Cipher Pol. Une certaine Miss Torricelli voulait une entrevue avec moi, et faisait route droit vers nous en nous demandant de rester sur place pour quelques jours. Comme quoi, ils se passaient tous le mot, décidément.



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Message par Sigurd Lun 17 Oct - 21:09

-Z'avez l'air tendu, capitaine, me chuchota Gurgenidze au détour d'un couloir.
-Tutut-tendu? Mais nnon, voyons. P-pourquoi je ssserais tendu, d'ab-bord?
-Peut être à cause de la nouvelle?

Je ne pouvais pas répondre: Amy Mijako venait de prendre le virage à son tour, et nous rattrapa immédiatement après avoir brièvement examiné un bureau surchargé. Je lui faisais faire la visite du navire, mais c'était... délicat. Elle s'arrêtait longuement à chaque nouveau coin qui attirait son attention, et il en fallait visiblement peu pour la retenir: n'importe quel élément égayant le paysage faisait un bon candidat à ses yeux. Et ça, c'était quand elle ne s'amusait pas à carrément à pousser l'exploration dans ses moindres détails.

-Mais non, voyons. La dernière fois que j'ai du accueillir quelqu'un sur le navire un jour de pluie, ça a... ça s'est... euh... extrêmement bien passé. Très bien passé, du moins.
-Pourquoi parler de la pluie, alors?
-Bin... mais par contre... euh... arrrgh, je sens qu'on est partis pour une mission absolument catastrophique. C'est la fin.
-Ah? C'était horrible à ce point?
-C'était pas horrible, c'était Evil.

Haylor. Le premier jour, absolument charmante et tout, ça donnait pas envie de se méfier. C'est traître, un émissaire de Pad'Bol: l'avait poussé la supercherie à aller jusqu'à me saluer d'un sourire. C'est seulement trois semaines plus tard que l'enfer a commencé. Et cette nouvelle, là... je sentais qu'un truc allait forcément coincer. Pad'Bol me triturait l'épaule, et m'affirmait que j'allais avoir des ennuis.

-Vous m'avez parlé?, demanda la concernée.
-Uh? Ah non non non, jépajérien... enfin... je disais que ça faisait un moment, qu'on avait pas eu une nouvelle tête sur la navire. Ca fait plaisir.
-Je suis là depuis quelques mois, grincha ma lieutenante.
-Vous voyez ce que je veux dire, enfin.
-Vous le dîtes mal, Capitaine.

-Merci, moi aussi ça me fait plaisir d'être ici.

Ahah! C'est suspect, ça. Chuis sûr qu'elle se délecte d'avance des horreurs qu'elle va me faire subir. Faut la travailler en profondeur, et elle se trahira.

-Vraiment? Allez, dévoile-moi ton plan.
-Bien sûr. Quand on m'a dit que je recevrais ma première affection sur cet océan dans une mission de chasse au pirates, je m'inquiétais un peu, mais...
-Hein? Je croyais qu'on allait juste faire un peu de reconnaissance, fis-je, surpris.
-Ca n'est pas ce qu'on m'a dit, se défendit Amy.
-Euh... ah donc? Alors qu'est ce qu'on vous a dit?
-Qu'un équipage de pirates avait pris le contrôle d'une île... euh... dont j'ai oublié le nom, désolé. Comme elle est très éloignée des routes maritimes habituelles, l'île en question a une très mauvaise visibilité... on a mis beaucoup de temps avant d'être au courant, vu que quasiment aucune patrouille ne passe à proximité. Elle contient pourtant une grande ville qui envoie trimestriellement des cargaisons de minerai, et c'est donc un convoi de marchands qui a transmit l'information... donc bien sûr, il nous faut vérifier de nous même ce qu'il en est, évaluer la menace et si possible tacler le problème.

Amy ponctua son résumé d'un sourire, légèrement alimenté par ma mine déconfite. Qu'elle allait accidentellement élargir à un niveau critique.

-Oh. Bon, moins chouette que ce que je m'imaginais.
-Vous n'étiez au courant de rien?, s'étonna-t-elle.
-Non. En fait, on n'a pas encore reçu les instructions... ou alors... oh... ou alors... oh non.
-Un problème?
-Ou alors elles ont été déposées dans mon bureau et comme j'y suis pas retourné depuis hier matin...ouch. Faut pas que ça se sache, sinon Haylor va encore me tuer.
-C'est qui, Haylor?
-Commissaire du navire. Elle dirige les clampins de l'administration.
-C'est la cinquième fois que vous parlez d'elle, mais je ne l'ai pas encore vue.
-Soyez pas pressée, surtout. Rhayaya, qu'est ce que je vais faire maintenant? Euh... bon, alors mettons que je fonce voir si... ouais mais s'ils attendent un retour... ou alors je fais croire que... ah nan, j'l'ai déjà fait le mois dernier, ça marchera pas. Dans ce cas...
-Pssst.

Amy se retourna en réponse à cet appel qui lui avait été fait. C'était Natasha Gurgenidze, la lieutenante du navire, qui lui tendait discrètement un bout de papier, et la pressait du regard de le prendre en vitesse pendant que je paniquais aléatoirement. Sur celui-ci était écrit un intriguant message, qu'elle lut avidement tandis que je m'éloignais en l'invitant à rejoindre sa cabine trois mètres plus loin. Natasha me suivit pour me donner un coup de main, tout en adressant un sourire désolé à la jeune marine pour cet abandon soudain. Amy était surprise, mais rejoint ses quartiers et se laissa tomber sur son lit pour y relire le message.

"Rendez vous ce soir au réfectoire à 21h. Extrêmement important. Mot de passe du jour: Pantoufle Rouge."

Cela lui semblait bizarre, mais elle avait autre chose à faire pour le moment. Amy se demanda qui s'était chargé de la déco de ce qui lui servirait de chambre pour les semaines à venir, mais il avait décidément un vrai goût de chiottes qu'elle allait devoir corriger.

*
* *

Lorsque la jeune demoiselle se présenta au lieu de rendez-vous, la salle était déserte. Il lui avait fallu un peu de temps pour s'orienter, et elle cru un instant qu'elle était arrivée trop tard. Ou qu'elle s'était trompée d'endroit, en fin de compte. Mais elle comprit très vite que ça n'était pas le cas, lorsqu'un matelot l'aborda discrètement en semblant surgir de nul part.

-Mademoiselle, personne n'est autorisé à circuler près des cuisines en dehors des heures de service. Que faîtes vous ici?
-Euh... eh bien, on m'a dit de venir?
-Mmmmh. Et pour quelle raison?
-....
-Oui?
-Bin j'en sais rien, moi.
-Mais encore?
-...
-Peut être avez vous oublié quelque chose. Si ça n'est pas le cas, je vous invite à regagner vos quartiers.
-Hum.
-Vous n'avez rien... oublié?
-Aaaaah, oui. Pantoufle rouge, bien sûr!
-Chuuut! Quelqu'un peut nous écouter!
-Mais non, il n'y a personne, voyons.
-Oui, mais...
-Non, il n'y a personne, point barre.
-Rhooo, jouez le jeu, s'il vous plait, grommela le bonhomme. Je m'entraîne à rejoindre les services spéciaux de Longue Town, alors si vous voulez bien me rendre service et me suivre le plus discrètement possible...

Amy trouva le bonhomme bizarre, mais lui répondit simplement d'un sourire en acquiesçant. Ils progressèrent en silence dans les couloirs du navire, employant au mieux les embranchements et zones d'ombres comme s'ils étaient en pleine filature. Cela ne dura que cinq minutes, au bout desquelles Amy fut conduite à une autre salle, beaucoup plus grande...

-Entrez, je vous prie.
-Y'a quoi?
-Hum... vous verrez.

Il n'en fallait pas moins pour intriguer la jeune marine, qui s'engouffra dans le passage. Ce n'est qu'alors qu'elle remarqua les quatre marines qui surveillaient le couloir. Comment avait-elle fait pour ne pas les voir? En tout cas, cela l'incita à presser le pas.

Pour enfin tomber sur une salle où un peu moins d'une centaine de personnes étaient assises, face à une estrade où se succédaient divers orateurs.

-Et donc, déclara l'homme installé au pupitre, je propose que l'on fasse quelque chose. Il faut changer cette situation inacceptable.
-Je suis d'accord!
-C'est on ne peut plus vrai!
-Mais alors, que proposez-vous?
-Il faut reprendre le contrôle, déclara l'homme. Par la force ou le chantage s'il le faut. Mais je vous le répète: nous ne pouvons pas laisser le commandement décider arbitrairement de la composition de nos repas!
-C'est vrai, ça! J'en ai marre, qu'on ait de la viande rouge tous les soirs à cause du capitaine!
-C'est franchement pas pire que les horreurs demandées par mademoiselle Haylor, se plaint l'un des cuisiniers du navire. Et comme on a tout un stock de boyaux de brebis à l'oignon, je suis obligé de cuisiner ça... l'horreur.

Amy décentra son attention de l'estrade un moment, pour étudier la composition de la salle. Elle était large, probablement un genre d’entrepôt actuellement inusité. Ou reconverti durablement en salle de réunion géante: elle était bien équipée, et aménagée trop confortablement pour être un entrepôt. Autour d'elle se trouvaient des têtes inconnues pour la plupart, bien qu'elle pu notamment reconnaître...

-Tiens, vous voilà!
-Amy? Super, t'es venue! Je t'ai cherchée partout, mais...
-C'est toi qui m'a demandé de venir, tutoya du tac au tac la Mijako. Qu'est ce que c'est que ce coin?
-En quelque sorte... le syndicat du navire. On tient une réunion tous les mois, et tu tombes à pic.
-Un syndicat?

Amy se demanda à nouveau ce qu'elle faisait là. A peine arrivée, on allait lui demander de se faire mal voir en se la jouant militante revendicative? Sigurd avait l'air sympa, en plus. Pourtant, elle ne pouvait pas dire non sans savoir de quoi il en retournait. Aussi demanda-t-elle des explications.

-Mais je suis nouvelle, donc...
-Précisément! Donc prends un siège, installe toi bien, et ouvre grand tes oreilles. Désolée, c'est à mon tour dans vingt secondes, mais...

Natasha lui adressa un dernier sourire, puis fonça à la tribune, où elle s'installa rapidement et débuta son oratoire. Les autres syndiqués de l'ombre continuèrent pourtant leurs discussions à voix basses, s'attendant encore une fois à des propositions qui auraient tout aussi bien eu leur place dans un camp de vacances.

-Très chers collègues... nuahaha, j'adore dire ça... je vous l'avais déjà annoncé la dernière fois, mais j'ai depuis pu approfondir ma réflexion sur le sujet. Vous serez nombreux à l'avoir remarqué, et tous ceux qui ont servi sur plusieurs navires pourront le confirmer: le Tarmac est super, et nous sommes pratiquement tous contents de servir sur ce bâtiment.

Diverses approbations et hochement de tête affirmatifs apparurent dans l'assemblée. Ils avaient beau se la jouer syndicat de l'ombre et filtrer les entrants afin que la hiérarchie ne puisse pas prendre connaissance de ce qui se disait, c'était plus pour se la jouer dramatique que par nécessité. Encore que le capitaine avait déjà tenté de s'incruster discrètement, curieux de savoir ce qu'on pouvait bien lui reprocher.

-Mais heureusement, même quand les choses vont très bien, on peut toujours faire mieux. Et notre navire est gangrené par un mal qui sévit à la vue de tous sans que l'on ne puisse rien faire. Or il se trouve que... oui, tout à fait. J'ai un plan pour régler le problème principal du navire.
-Les toilettes délabrées du dock B? On arrive jamais à trouver des restes de fonds pour les réparer, et elles sont tellement mal placées qu'elle prennent plein pot au moindre combat naval.
-Euh... non. L'autre problème.

Tout le monde en eu le souffle coupé, à l'exception d'Amy qui ne comprenait pas grand chose. C'était quoi, ce cirque, d'abord? Alors que les murmures parcoururent l'assemblée, elle ne pu se retenir de poser la question.

-Dîtes, ça a l'air chouette, mais... de quoi vous parlez?
-J'y viens, Amy. Chers collègues, je vous présente donc, dans un projet exclusif et sans précédent dans la fière institution de la Marine, l'opération qui mettra du coton dans votre quotidien, nom de code...

Affichant son plus grand sourire (un peu inquiétant, d'ailleurs), Gurgenidze fit quelques pas en arrière et tira théâtralement sur un cordon qui pendait près du mur. Ceci eu pour résultat de dérouler une large banderole colorée. Et sur celle-ci, on pouvait lire...

-C'EST IMPOSSIBLE!!!, s'exclamèrent plusieurs sergentes.
-Ooooh, compris Amy. Alors j'avais raison?
-Ca ne marchera jamais...
-... mais si ça marche, ça déchirera.
-Euh... j'rien compris, se dirent la majorité des mecs de l'assemblée.

Sa banderole, Gurgenidze l'avait bricolée quelques mois plus tôt, déjà. Il lui avait suffit de voir les deux concernés pour envisager la chose. Néanmoins,

-Je vous présente donc LE plan qui fera du Tarmac le cadre de travail idéal dont rêvent des milliers de marines répartis sur toutes les mers du globe. Et ce rêve, nous pouvons le réaliser. Il aura pour nom de code, Sigurd X Haylor, et tout est dans le titre!

Ca y'est, elle l'avait dit. Et elle était très satisfaite, parce qu'aucun des mangas qu'elle avait lu n'avait jamais osé balancer un plan aussi dingue avec autant de chances de succès. Certaines personnes ont de l'espoir, mais les autres, ils repoussent les limites de l'extrême.

L'assemblée, par contre, avait tellement de mal à considérer la chose qu'elle était noyée dans un silence songeur. Était-ce seulement possible?

-Ce plan est basé sur un postulat simple: les contraires s'attirent. Et si vous les regardez bien, nos cibles sont tout à fait com-plé-men-taires. J'ai fait faire plusieurs tests de profil psychologique aux médecins du navire -tout à fait sérieux, même si j'ai modifié les informations administratives- et les résultats corroborent totalement mon intuition: on peut le faire, ils sont parfaitement compatibles. Et imaginez l'ambiance qu'aurait le navire si ses dirigeants avançaient main dans la main, avec le sourire, en roucoulant amoureusement entre deux réunions? Alors, ça serait pas mignon tout plein, comme tableau?

Malheureusement, personne n'avait les neurones assez souples pour concevoir une telle chose. Aussi la perplexité laissa-t-elle place à un grand vide, le temps que les esprits se remettent de ce difficile exercice. La lieutenante profita alors de cet instant de faiblesse pour leur démonter par A + B que Dogaku et Haylor étaient tout simplement fais l'un pour l'autre. Certains se laissèrent tenter par l'idée, qui s'était dangereusement implantée dans l'esprit des autres. Elle allait gagner.

-Mais j'ai pas tout compris, poursuivit Amy. Ca a l'air chouette, mais... pourquoi vous voulez faire ça?
-Simple, lui résuma Gurgenidze. Le navire dispose actuellement de deux individus au sommet de la chaîne hiérarchique, le capitaine Dogaku et la commissaire Haylor. Tous deux sont des personnes formidables et adorables qui font très bien leur boulot, même s'ils ont leurs petits défauts qui... peut être même parce qu'ils ont leurs petits défauts et manies, en fait. Le problème, par contre...
-C'est qu'ils ne s'entendent pas du tout?, devina Amy.
-Presque. C'est un peu plus délicat que ça... mais c'est long. Je t'expliquerais une autre fois, si tu veux...

Gurgenidze s'interrompit, et jeta un coup d'oeil au sablier qui trônait devant l'estrade. Son temps de parole était presque écoulé, et il lui fallait maintenant conclure au plus vite.

-Bref, passons aux choses sérieuses. Amy Mijako: j'ai maintenant, au nom de tout l'équipage, une requête à te faire. Tu es nouvelle sur le navire, et aucun des deux ne se méfiera de toi. Accepte-tu de nous aider dans notre projet?
-Euh... waow.
-Bien sûr, tu n'es pas obligée de répondre maintenant. Prends ton temps pour nous apporter ta décision. Et ne t'en fais pas, tu seras la bienvenue même si tu déclines: on n'a pas à t'embêter avec nos histoires.

Natasha ne s'inquiétait pas: elle avait épuisé les lettres des alphabets latins et cyrilliques à échafauder des plans pour rapprocher les deux futurs tourtereaux, et s'était lancée dans l'alphabet grec afin de poser ses jokers. Avec ou sans l'aide d'Amy, elle gardait des chances d'y parvenir, même si la nouvelle marine constituerait une alliée non négligeable. M'enfin. Faut dire qu'en s'y mettant à quatre vingt, ils auraient bien leurs chances d'y arriver, non?
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Message par Amy Mijako Ven 4 Nov - 17:16

Ca y est ! Elle était désormais lieutenante et avait sa première mission parmi la marine ! Amy se retint de sauter sur le pauvre matelot qui venait de lui annoncer la nouvelle. L'étouffer en le serrant dans ses bras tout en bondissant de joie pour sa première affectation n'était pas la meilleure réaction. Son attention lors des cours de navigation et ses bons résultats lors des tests lui valaient enfin d'être remarquée et affectée. Il faudrait qu'elle pense aussi à remercier d'anciens amis de son père pour leur influence...

Direction le Tarmac, un magnifique bâtiment qui avait il faut l'avouer une rumeur incroyable... Motivée à 200%, la jeune femme suivit docilement Sigurd, le captain' du bateau. Celui-ci semblait tendu, elle profitait tout de même pour fureter partout, un rien attirant son attention. Il faisait peut-être un temps de chien mais ça ne changeait rien ! Se désintéressant de sa tâche d'exploration, elle revint vers le capitaine croyant qu'il lui avait parlé.

-Vous m'avez parlé?,
-Uh? Ah non non non, jépajérien... enfin... je disais que ça faisait un moment, qu'on avait pas eu une nouvelle tête sur la navire. Ca fait plaisir.
-Vous voyez ce que je veux dire, enfin.
-Merci, moi aussi ça me fait plaisir d'être ici.
-Vraiment?
-Bien sûr. Quand on m'a dit que je recevrais ma première affection sur cet océan dans une mission de chasse au pirates, je m'inquiétais un peu, mais...
-Hein? Je croyais qu'on allait juste faire un peu de reconnaissance, fis-je, surpris.
-Ca n'est pas ce qu'on m'a dit
-Euh... ah donc? Alors qu'est ce qu'on vous a dit?
-Qu'un équipage de pirates avait pris le contrôle d'une île... euh... dont j'ai oublié le nom, désolé. Comme elle est très éloignée des routes maritimes habituelles, l'île en question a une très mauvaise visibilité... on a mis beaucoup de temps avant d'être au courant, vu que quasiment aucune patrouille ne passe à proximité. Elle contient pourtant une grande ville qui envoie trimestriellement des cargaisons de minerai, et c'est donc un convoi de marchands qui a transmit l'information... donc bien sûr, il nous faut vérifier de nous même ce qu'il en est, évaluer la menace et si possible tacler le problème.
-Oh. Bon, moins chouette que ce que je m'imaginais.
-Vous n'étiez au courant de rien ? s'étonna-t-elle.
-Non. En fait, on n'a pas encore reçu les instructions... ou alors... oh... ou alors... oh non.
-Un problème?
-Ou alors elles ont été déposées dans mon bureau et comme j'y suis pas retourné depuis hier matin...ouch. Faut pas que ça se sache, sinon Haylor va encore me tuer.
-C'est qui, Haylor?
-Commissaire du navire. Elle dirige les clampins de l'administration.
-C'est la cinquième fois que vous parlez d'elle, mais je ne l'ai pas encore vue.
-Soyez pas pressée, surtout. Rhayaya, qu'est ce que je vais faire maintenant? Euh... bon, alors mettons que je fonce voir si... ouais mais s'ils attendent un retour... ou alors je fais croire que... ah nan, j'l'ai déjà fait le mois dernier, ça marchera pas. Dans ce cas...

Amy cru avoir devant elle un capitaine qui était le dernier au courant sur son navire de la mission qu'on leur avait donné (hum hum)... elle accompagna cette découverte par un regard perdu et désabusé et une mine déconfite. Ils furent interrompus dans leur conversation par la lieutenante Natasha qui lui tendit un bout de papier avant d'emmener plus loin le capitaine. Amy retourna dans ses nouveaux quartiers et contempla le placard à balai qu'elle allait devoir maintenant occuper

*Mais c'est pas vrai, c'était qui le dernier occupant ? Comment peut-on supporter un tel papier peint ? Et puis...*

Elle soupira et se promit d'emmener tout ce qu'il lui faudrait pour refaire une décoration totale de la chambre, elle s'occuperait peut-être ensuite de celles de ses confrères... Elle lut aussi le petit mot de Natasha et lorsqu'il fut temps, alla au réfectoire vie. Heureusement elle tomba sur un gars bizarre qui l'emmena à... la réunion du syndicat du navire qui débattait sur la composition du menu... N'y ayant pas encore eu droit, elle ne participa pas au débat et attendit que la lieutenante passe. Celle-ci proposa quelque chose qu'elle ne comprit pas jusqu'à ce qu'on lui explique... Et surtout on voulait qu'elle soit celle qui créerait un début de relation entre les deux phares de leur navire ?

*Je suis nouvelle et Haylor je la connais même pas !*

Néanmoins elle hocha la tête et sortit. Ils étaient sympas mais quand même, elle venait juste d'arriver ! Par contre l'idée lui plaisait, elle avait envie d'essayer. Elle s'apprêta à tourner les talons pour prévenir Natasha de sa décision mais y renonça et décida de le lui dire la prochaine fois... Prochaine étape : rencontrer Haylor, seconde : lui donner un rendez-vous, troisième : donner un même rendez-vous au captain, quatrième : prévenir l'équipage pour rendre cela romantique à souhait !

Le lendemain matin, elle alla voir la commisaire. Celle-ci était déjà en tailleur, l'air strict et ressemblait du point de vue d'Amy à une secrétaire à qui l'on aurait fait boire une tasse de vinaigre avant de lui annoncer qu'elle était virée...

-Bonjour commisaire
-Bonjour.

Le ton sec et soudain de sa supérieure et son entrain à palabrer ne suffirent pas à arrêter Amy dans sa décision mais l'ébralèrent assez pour qu'elle soupire légèrement, lissa sa tenue et parle d'un ton soumis et audible ! (comme un solat au garde à vous qui parle à un supérieur pour être claire)...

-Amy Mijako, nouvelle lieutenante et navigatrice suppléante.
-Evangéline Haylor, commisaire.
-Excusez moi commisaire mais...
-Si c'est pour me poser des questions pendant des heures, c'est en dehors de mes heures de quart je vous prie.
-Justement commisaire, voudriez-vous bien que nous parlions disons pendant le repas au réfectoire, j'ai plusieurs questions à vous poser et ne veut pas dépenser votre temps.
-Euh... c'est d'accord.

Amy salua et repartit, dès qu'elle fut hors de vue, elle tira la langue à sa supérieure et s'empressa d'aller prévenir Natasha.

-J'accepte de vous aider et...
-Super !!!

Amy repoussa la chaleureuse étreinte de la lieutenante et continua :

-Il faut qu'ils se rencontrent au bon moment : j'ai trompé la commisaire pour qu'elle vienne au réfectoire, il faut qu'elle soit là-bas, seule avec le capitaine et devant un bon dîner aux chandelles. Préviens tout le monde de faire ce qu'il faut.

La pile blonde qu'était la lieutenante hocha la tête et partit convaincre les matelots. Pendant ce temps, Amy chercha après le capitaine pendat un quart d'heure sans le trouver, évitant le plus possible un énorme lion couché au milieu du pont. Les chats d'accord mais ces bestioles là non-merci. Elle fut interrompue par deux matelots qui lui apportaient une dizaine de kilos de tentures, peinture et matelas pour redécorer ses quartiers et lorsqu'elle revint sur le pont, elle ne vit plus le lion mais le capitaine était là...

-Capitaine, pouvez-vous m'accorder deux minutes ?

Celui-ci lui lança un regard vide et somnolant avant de se réveiller, une vague lueur d'intérêt dans ses yeux glauques de sommeil.

-Pourrai-je vous parler lors du repas ?
-Pourquoi pas tout de suite ?

Amy hésita, elle n'avait rien à faire et il était évident que le capitaine non plus, d'ailleurs parler ne l'embêterait pas...

-Euh... je dois aller aider Natasha et refaire la déco de ma chambre mais on se voit au réfectoire hein !
-Mai...

Amy s'était déjà enfuie et s'occupa effectivement de ses quartiers. Quand elle sortit, une odeur de propre l'accompagnait et ce qui lui servirait de chambre pendant le restant de leur mission était enseveli sous plusieurs kilos de tentures, tapis et matelas. Très confortable, le tout aurait plu au capitaine pour ses siestes pré et post-digestives.

Et maintenant, c'était l'heure du repas. amy croisa les doigts et espéra que tout marcherait bien sinon cela allait lui retomber dessus.
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